le blog de florence laude "L'artiste nous prête ses yeux pour contempler le monde" Arthur Schopenhauer
lundi 23 avril 2018
"Qu'il vive", René Char, Les Matinaux (1983)
"Dans mon pays, les tendres preuves du printemps et les oiseaux mal habillés sont préférés aux buts lointains.
La vérité attend l'aurore à côté d'une bougie. Le verre des fenêtres est négligé. Qu'importe à l'attentif.
Dans mon pays, on ne questionne pas un homme ému.
Il n'y a pas d'ombre maligne sur la barque chavirée.
Bonjour à peine, est inconnu dans mon pays.
On n'emprunte que ce qui peut se rendre augmenté.
Il y a des feuilles, beaucoup de feuilles sur les arbres de mon pays. Les branches sont libres de n'avoir pas de fruits.
On ne croit pas à la bonne foi du vainqueur.
Dans mon pays on remercie."
René Char, Les Matinaux, éditions Poésie/Gallimard 1983
En suivant ce lien vers l'INA, on peut entendre René Char lire ce poème "Qu'il vive" et une dizaine d'autres poèmes, dont "La Sorgue, chanson pour Yvonne", "Allégeance" ...
http://www.ina.fr/audio/PHD89021277
René Char (1907- 1988)
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