samedi 29 décembre 2018

mercredi 26 décembre 2018

Exposer le patrimoine amérindien au National Museum Of The American Idian de Washington, un article de Rebecca Charrier paru dans CULTURE & MUSEES

Travaux & notes de recherche
Résumés de mémoire

Musée communautaire et identité : Exposer le patrimoine amérindien au National Museum of the American Indian de Washington D.C, comprendre l’Autre à travers l’objet patrimonial

Rébecca Charrier
p. 203-206
La suite de l'article en lecture ici: https://journals.openedition.org/culturemusees/2129

lundi 24 décembre 2018

"Our turn", The Jollity Of My Boon Companion, Lyenn

Un album sorti en 2009,  que j'ai découvert il y a quelques semaines, seulement. Remarquable ! Un petit bijou à écouter dans son intégralité pour savourer une composition qui emmène dans un univers sonore éblouissant, quelque chose de rare, qui combine une maîtrise absolue avec une sensibilité envoûtante.   C'est une quasi hérésie d'en prélever quelques pistes, mais comment faire ?   

"Our Turn", piste 6 de l'album The Jollity Of My Boon Companion, (2009 - Near Gale Records)


Lyenn, c'est Frederic Lyenn Jacques, auteur-compositeur et multi-instrumentiste belge, il enregistre des projets solo comme l'album Slow Healer (2016, New Gale records), ou collabore  au groupe jazz Dans Dans,  avec Bert Dockx (Flying Horseman) et Steven Cassiers (Dez Mona et DAAU), il est aussi le bassiste de Mark Lanegan.  
Ces présentations faites, je n'ai toujours rien dit de The Jollity Of My Boon Companion, album d'une dizaine de titres pour lequel se sont retrouvés, entre autres, des musiciens de Bonnie Prince Billy, Marc Ribot, Sam Amidon et Shahzad Ismaihy,  Joel Hamilton de Antony & The Johnsons et Ches Smith musicien de Elvis Costello.
Les dessins de Nadia Moss, qui illustrent les rabats de le la pochette du CD ou du Vinyle sont superbes!
Un album à écouter en intégralité sur toutes les plateformes de musique en ligne Spotify, Deezer, Apple Music  etc...



Merci à Yves de WasteMyRecords.



"under your skirt", The Jollity Of My Boon Companion, Lyenn

la piste 7 "Under your skin", The Jollity Of My Boon Companion, Lyenn (2009 - Near Gale Records)

Plus d'infos en suivant ce lien: https://imagesentete.blogspot.com/2018/12/our-turn-jollity-of-my-boon-companion.html

"Robert", The Jollity Of My Boon Companion, Lyenn

"Robert", piste 8 de l'album The Jollity Of My Boon Companion, Lyenn  (2009 - Near Gale Records)


Pus d'infos en suivant ce lien:
https://imagesentete.blogspot.com/2018/12/our-turn-jollity-of-my-boon-companion.html

"Seeds and semen", The Jollity Of My Boon Companion, Lyenn

"Seeds and Semen", piste 9 de l'album The Jollity Of My Boon Companion, Lyenn (2009, Near Gale Records)


Plus d'infos en suivant ce lien:
https://imagesentete.blogspot.com/2018/12/our-turn-jollity-of-my-boon-companion.html

samedi 15 décembre 2018

"L'Océan", Fred Nevché


"L'Océan", Fred Nevché, album Valdevaqueros, (2018) chez Internexterne.

dimanche 9 décembre 2018

Claude HOPIL, poète du XVIIe siècle

A l'occasion de la soutenance de thèse d'un collègue et ami, j'ai découvert ce poète français né vers 1580 et mort après 1633.  Peu connu, il participe cependant au renouveau de la poésie mystique française, comme un autre auteur dont il a été question, Pierre de Bérulle.  A la lecture de ses vers on reconnaît un poète baroque, marqué par les thèmes de l'impermanence, du clair et de l'obscur (l'ombre et la lumière), du visible et de l'invisible en miroir avec le caché et le révélé.  Poète d'inspiration exclusivement spirituelle, en quête de Dieu qui mène à la contemplation extatique, je trouve ses vers magnifiques même si ma lecture ne poursuit pas la même quête spirituelle. Certaines formulations   annoncent la poésie moderne et contemporaine, un Gérard de Nerval, un Verlaine, un Baudelaire ... Intéressant, pour moi,  en ce que toute recherche mystique renvoie à une réflexion sur la condition humaine. 

Claude Hopil, gravure de Thomas de Leu

Entre 1628 et 1629, il écrit Les divins élancements d'amour exprimés en cent cantiques faits en l'honneur de la Trinité. Il écrit également d'autres ouvrages, Méditations sur le Cantique des Cantiques, Les Oeuvres chrétiennes  et Les doux vols de l'âme amoureuse de Jésus, etc.


Je copie (en attendant mieux) quelques poèmes du Cantique  et des sonnets, en français modernisé. 

CANTIQUE  XI

Qu'est-ce donc que je vois?
Quelle vision pure!
Je vois le Créateur, en lui la créature,
Je vois le rien en Dieu, l'être qui l'être pâme,
Si l'un me fait mourir, l'autre ravit mon âme
Dans son souverain bien.

Je vois le néant simple en la nature belle.
Quel prodige! Un néant du néant se révèle
En moi par le péché;
Mais si sortant de moi j'élève au ciel la vue,
Je vois le Dieu de Dieu, dans une claire nue
Le Soleil est caché.

Tirez un peu le voile, Ô gardien céleste,
Afin que comme amour mon Dieu se manifeste,
Non comme vérité;
Je ne sais que je dis, l'amour, la sapience
Avec la vérité sont une même essence
Dedans la Trinité.

Hé! qu'est-ce que vois? Je ne vois nulle chose;
Si fait, je vois un tout; l'effet ne voit la cause,
Ha! j'ai perdu l'esprit;
Hé! qui ne le perdrait devant cet Être immense
Dans lequel l'Ange trouve en sainte défaillance
La vie en Jésus-Christ ?

CANTIQUE XXX

Du rien je m'achemine aux pieds de Jésus-Christ,
Des pieds à son côté où je reçois l'esprit
Qui fait parvenir l'homme à la divine bouche;
On jouit en ce lieu d'une si grande paix
Que la sainte âme veut demeurer à jamais
Dans cette heureuse couche.

Ô beau lit de l'époux plein d'oeillets et de lys!
N'êtes-vous pas de Dieu le très doux Paradis ?
Dans ce lit à mi-jour sommeille la sainte âme,
Elle y dort, elle y veille, et tandis qu'elle y dort,
L'époux veillant pour elle, au baiser de la mort
Ravie elle se pâme.

Le Père vient en elle et lui donne un baiser
De la bouche du verbe, et la vient épouser,
Le feu du Saint-Esprit l'enflamme et la dévore
En respirant sur elle; en ce lit non pareil
Voyant trois purs rayons elle adore un soleil
Qui reluit sans aurore.

Dans le pur orient du firmament de Dieu
Luit un midi de gloire, en ce lieu sur tout lieu, 
Midi qui sans changer toujours midi demeure;
Qui ne voudrait mourir pour vivre en ce séjour? 
Ô mon Dieu, pour vous voir, faites donc que d'amour
En extase je meure.

CANTIQUE LII

Solitaire hauteur, sainte horreur ravissante,
Silence glorieux,
Beau sein des Séraphins, ombre resplendissante
Douce mort de nos yeux,
Extase des esprits, jusqu'à vous ma pensée
Ne peut être élancée.

Je connais par la foi que vous êtes Dieu même
Qui ne peut être vu,
De nos pures clartés un seul rayon suprême
Ayant l'âme entrevu,
En un petit moment il se change en nuage
Dans le mystique ombrage.

L'oeil de l'entendement par la main de mon Ange
Etant fermé, je vois
Par celui de l'amour un objet qui ne change,
Et soudain j'en vois trois,
Je dis trois purs rayons au soleil qui m'embrase
Et me met en extase.

J'admire cet objet en cette prison noire
Dans le divin miroir,
Dieu me donne un esprit pour adorer sa gloire,
Non des yeux pour le voir,
Je l'aime purement, mon coeur en ce lieu sombre
voit son Soleil à l'ombre. 

CANTIQUE

Cache-toi, beau Soleil, je ne mérite pas
Entrevoir la lueur de ta face suprême,
Mais las! sans tes rayons tout périrait çà-bas,
Il faut donc que chétif je me cache moi-même.

Le lieu le plus secret d'un désert écarté,
L'ombrage pus obscur d'un antre plus sauvage,
rien ne peut déceler ma pâle iniquité,
Au vice ayant donné mon âme pour otage.

Ce soleil des esprits qui pénètre dans nous
Des yeux va traversant le plus épais ténèbre,
Qui couvre son offense augmente son courroux,
Seigneur, vois les cachots de mon âme funèbre.

Ce ne sont rien qu'égouts que mon coeur ulcéré
Distille en mes esprits pour infecter mon âme,
Déjà l'espoir en eux s'en allait expirer,
Si tu ne m'eus touché d'un rayon de la flamme.

Ton esprit me voyant empêtré dans la mort,
Puissant, a menacé Satan de le détruire
Mon âme a repris coeur, et veut, à cet effort,
Sous le joug de tes lois heureuse se réduire.

Elle fait mille voeux de combattre Satan,
De ne manquer jamais de foi ni de courage,
De renoncer au monde, à ce mortel autan, 
Qui donne l'âme en proie au vicieux orage.

Puissent tous mes pensers ancrer fidèlement
Au saint port de vertu, où mon espoir sommeille,
Afin que si mon corps s'endort au monument,
Aux cieux resplendissants mon âme se réveille. 

SONNET


Ceux qui nagent à gré, au courant des délices
De ce monde orageux, inconstant et mouvant,
Se gavent de ceux-ci, qu'un impétueux vent
Pousse au seuil des rochers, voisins des précipices.

Ceux-là, bouffis d'orgueil, font gloire de leurs vices,
Servent à leurs désirs, vont les bons poursuivant
Pour les rendre confus, malins les décevant
Par leur fausse imposture et leurs vains artifices.

De même qu'un tyran, du sommet d'une tour,
Se plaît à regarder un lion  à l'entour
D'un esclave chétif, qu'il étreint et déchire,

Ces tigres animés, qui ont le bras puissant, 
Devant Dieu font ainsi démembrer l'innocent,
Mais ils seront un jour le sujet de son ire.

SONNET  XXIX

Que le monde est constant en instabilité,
Si l'on jouit d'une aise, au moins de l'apparence,
Tantôt le sort muable en tranche l'espérance,
Et tout est envieux de la félicité.

Or j'étais dédaigné de la feinte beauté
Qui, par mille tourments, a prouvé ma constance,
Ores, de mes douleurs, elle prend connaissance,
Puis volage se rit de mon infirmité.

Hélas! tous les malheurs sont le même assurance
Et l'espoir, ici-bas, l'ombre d'une espérance,
Qui, vaine, se présente et trompe nos malheurs:

L'heur de monde, et d'amour, est une joie amère,
Car le monde n'est rien qu'un enfer de misère,
Et l'amour en effet qu'un monde de douleurs. 


Claude HOPIL, (1580 - 1633), mentionne sur les couvertures de ses livres, qu'il est "parisien". Il est de famille bourgeoise, parisienne. Son arrière grand père, Wolfgang HOPYL, originaire des Pays-Bas, s'installe en tant qu'imprimeur, à Paris, en 1489.  Son père était marchand, vendeur de poisson frais  et ses frères financiers, spécialisés dans le fermage des gabelles...   Lire d'autres éléments ici.

dimanche 2 décembre 2018

"Les Indes Galantes", Jean-Baptiste Rameau, Clément Cogitore


Je retrouve cette vidéo découverte au mois d'août 2018, dans une expo au musée d'art contemporain d' Aurillac.  Clément Cogitore fait se rencontrer la musique "Les Indes Galantes" de Jean-Baptiste Rameau (1728) et des danseurs de Krump, une danse Hip-Hop née dans les quartiers pauvres de Los Angeles dans les années 2000. Entre improvisations et chorégraphies, le geste symbolique dansé se substitue à la violence. 





Clément Cogitore parle de son projet, dans une vidéo:
https://www.youtube.com/watch?v=UMv4EyS08_g

samedi 1 décembre 2018

Apollinaire, 300 poèmes en temps de guerre, Claude Debon

Une  conférence de Claude Debon, salle Armand Lunel à la Cité du Livre à Aix-en-Provence, samedi 14 décembre 2018, "Guillaume Apollinaire, 300 poèmes en temps de guerre". Et un livre, Souvenirs sur Apollinaire, de Louise Faure-Favier, dans la collection les  Cahiers Rouges chez Grasset. 




Deux recueils d'Apollinaire contemporains de son engagement sous les drapeaux pendant la guerre de 14-18, Calligrammes (1918) et Poèmes à Lou (posthume 1947). 

Calligrammes, Poèmes de la Paix et de la Guerre  1913-1916.


"Chant de l'Honneur" (extrait)

Le poète


                        Je me souviens ce soir de ce drame indien
                        Le Chariot d'Enfant un voleur y survient 
                       Qui pense avant de faire un trou dans la muraille
                       Quelle forme il convient de donner à l'entaille
                       Afin que la beauté ne perde pas ses droits
                       Même au moment d'un crime 
                                                      Et nous aurions je crois
                       A l'instant de périr nous poètes nous hommes
                       Un souci de même ordre à la guerre où nous sommes

                       Mais ici comme ailleurs je le sais la beauté
                       N'est la plupart du temps que la simplicité
                       Et combien j'en ai vu qui morts dans la tranchée
                       Etaient restés debout et la tête penchée
                       S'appuyant simplement contre le parapet

                       J'en vis quatre une fois qu'un même obus frappait
                       Ils restèrent longtemps ainsi morts et très crânes
                       Avec l'aspect penché de quatre tours pisanes

                       Depuis dix jours au fond d'un couloir trop étroit
                       Dans les éboulements et la boue et le froid
                       Parmi la chair qui souffre et dans la pourriture
                       Anxieux nous gardons la route de Tahure
         
                       J'ai plus que les trois coeurs des poulpes pour souffrir
                       Vos coeurs sont tous en moi je sens chaque blessure
                       O mes soldats souffrants ô blessés à mouriir

                       Cette nuit est si belle où la balle roucoule
                      Tout un fleuve d'obus sur nos têtes s'écoule
                       Parfois une fusée illumine la nuit
                       C'est une fleur qui s'ouvre et puis s'évanouit
                       La terre se lamente et comme une marée
                       Monte le flot chantant dans mon abri de craie
                       Séjour de l'insomnie incertaine maison
                       De l'Alerte la Mort et la Démangeaison

[...]

Engagé volontaire lors de la première guerre mondiale, Apollinaire fut blessé alors qu'il  lisait un numéro du Mercure de France, dans la tranchée de Berry-au-Bac, le 17 mars 1916. Un éclat de sharpnell vint frapper sa tête, au niveau de la tempe droite. Il était alors sous-lieutenant au 96e régiment d'infanterie.   Max Jacob lui avait prédit, lors d'une soirée où il pratiquait la chiromancie, qu'il aurait une vie courte et connaîtrait la gloire après sa mort.

Copie d'un autre poème qui évoque la blessure d'obus à la tête.

                                                           Tristesse d'une étoile

                       Une belle Minerve est l'enfant de ma tête
                       Une étoile de sang me couronne à jamais
                       La raison est au fond et le ciel est au faîte
                       Du chef où dès longtemps Déesse tu t'armais
  
                       C'est pourquoi de mes maux ce n'était pas le pire
                       Ce trou presque mortel et qui s'est étoilé
                       mais le secret malheur qui nourrit mon délire
                       Est bien plus grand qu'une âme ait jamais celé

                       Et je porte avec moi cette ardente souffrance
                       Comme le ver luisant tient son corps enflammé
                       Comme au coeur du soldat il palpite le France
                       Et come au coeur du lys le pollen parfumé

Le recueil Calligramme a été publié au Mercure de France le 15 avril 1918.  Il est dédicacé "A la mémoire du plus ancien de mes camarades, René Dalize mort au Champ d'Honneur le 7 mai 1917".

Blessé dans les tranchées, Apollinaire, après deux opérations et une brève convalescence, a recommencé à  travailler, beaucoup, et à écrire des articles pour des  revues.  Il a contracté la grippe espagnole durant l'épidémie de 1918 et en est mort.  Par curiosité  j'ai parcouru quelques archives de journaux de novembre 1918, sur le site de la BNF, après le 9 novembre 1918 (date de la mort d'Apollinaire) et je n'ai pu constater qu'un silence presque total. Il est certain que la notoriété de Guillaume Apollinaire, n'était pas à l'époque, la même qu'aujourd'hui. Sur les pages accessibles, un seul article signé Orion, dans L'Action Française du 11/11/18.  Il faut dire que l'Armistice occupait les Unes de tous les journaux.  



"Guillaume Apollinaire qui s'était volontairement exposé au feu des batailles, vient de mourir victime de la grippe. En même temps que cruelle, la mort peut être folle. Guillaume Apollinaire avait mérité la croix de guerre en servant la France les armes à la main. Il avait été blessé sous Verdun. Le poète qui avait encore [...] sur des subtilités de l'art contemporain avait fait trois [...]  au [...] dans sa vie littéraire[...] On pouvait le rencontrer à la Bibliothèque nationale, qui étudiait le théâtre [...] au XVIIIe siècle; pour [...] son activité il [...] à la presse quotidienne et aux revues des contes, des chroniques  des notes avec d'excellente prose traditionnelle, portant la marque d'un esprit précis: enfin  à sa manière rare et parfois déroutante, il servait les Muses. Un des derniers écrits de sa main aura été dans le Mercure de France. Cette note sur l'Ode de la D... de la Marne  que l'Action Française citait l'autre jour.  Il n'est pas un écrivain de sa génération qui ne regrette sa perte. Il est mort le 9 novembre à six heures du soir".  

et cet autre article paru dans le journal Le Siècle, daté du 12 novembre 1918



Guillaume Apollinaire est mort en deux jours de la grippe espagnole . Les jeunes lettres françaises perdent en lui un poète d'une imagination fleurie et qui a écrit des vers fluides et purs. Il avait publié avant la guerre un recueil de poèmes, Alcools, un livre de prose, Hérésiarque & Cie, et divers ouvrages d'histoire et de critique.  En 1914, il s'engagea, fut artilleur puis, sur sa demande passa dans l'infanterie. Sous lieutenant, il fut grièvement blessé en Champagne et subit l'opération du trépan. Il avait la croix de guerre. Convalescent il fit paraître un recueil de contes, Le Poète assassiné, puis une plaquette de vers: Vitam Impendere Amors,  un livre de poèmes, enfin: Calligrammes, où son esprit hardi s'était plu à réaliser des audaces typographiques qui n'empêchaient pas la beauté limpide des vers. 


dimanche 25 novembre 2018

"One way glass", With Animals, Mark Lanegan & Duke Garwood


"One way glass",  Mark Lanegan & Duke Garwood, album With Animals sorti en août 2018 chez Heavenly Recordings.

"Ghost Stories", With Animals, Mark Lanegan & Duke Garwood



"Ghost Stories", Mark Lanegan & Duke Garwood, album With Animals,  Heavenly Recordings, août 2018

"Find love and let it kill you", CRAYON SUN (2018)



"Find love and let it kill you", Crayon Sun (Dave Reniers et Aldo Struyf),  album éponyme sorti le 1er novembre 2018, sur le label Waste My Records.

"Immortels", Alain Bashung



"Immortels", Alain Bashung, album posthume En Amont, sorti le 23 novembre 2018.
Le titre "Immortels" est écrit par Dominique A. , paru sur l'album La Musique,  2009

"Elle me dit les mêmes mots", Alain Bashung (2018)



"Elle me dit les mêmes mots", Alain Bashung, album posthume En Amont, sorti le 23 novembre 2018, dix ans après son décès. 


samedi 24 novembre 2018

"Erased", Lionel GABEL, souncloud


cliquez sur le lien:

Roger Van Rogger, peintre, film de Guillaume Silberfield, 1986




Roger Van Rogger, une vie d'artiste, film de Guillaume Silberfeld, 1986

Un site pour découvrir  son oeuvre:

Poèmes de Guillaume Apollinaire, "A la Santé" (1911)

En 1911, Guillaume Apollinaire est incarcéré durant six jours, du 7 au 12 septembre, à la prison de la Santé, à Paris, quartier du Montparnasse dans le quatorzième arrondissement. Les rebondissements de l'enquête sur le vol du tableau de la Joconde survenu  au Louvre le 21 août 1911, le désignent comme éventuel complice du voleur qui réclame une rançon de 150 000 francs...



En 1907, une connaissance de Guillaume Apollinaire, Géry Piéret, qui fut un temps son secrétaire, lui proposa, pour une bouchée de pain, des statuettes phéniciennes, Apollinaire en acheta et en revendit certaines à son ami  Pablo Picasso. Après le vol de la Joconde (août 1911) un inventaire effectué au Louvre indiqua que près de trois-cents pièces avaient été dérobées, dont les statuettes achetées par Apollinaire et revendues à Picasso.  Inquiétés par ces révélations, Apollinaire et Picasso songèrent qu'il devenait nécessaire de se débarrasser des sculptures en les déposant au siège du quotidien Paris Journal, non sans avoir auparavant imaginé les jeter dans la Seine.  Peu après, le fil de l'enquête conduisit à  Apollinaire qui fut arrêté et placé en détention provisoire à la Santé, sous mandat de dépôt, le 7 septembre.  Le 12 septembre, il fut mis en liberté provisoire mais la relaxe ne fut  prononcée que le 19 janvier 1912, lors d'un procès de non lieu. 



Le 12 septembre, une confrontation entre Apollinaire et son ami Pablo Picasso eut lieu dans le bureau du juge d'instruction Drioux .  Le peintre aurait déclaré au juge qui lui demandait s'il connaissait le poète, qu'il ne l'avait jamais vu (ils se connaissaient depuis 1905). On dit qu'Apollinaire, en entendant cette réponse, était devenu blanc comme un linge. Par la suite, Pablo Picasso  admit avoir joué un rôle dans cette affaire.
Pendant les six jours d'incarcération, Apollinaire écrivit  quelques poèmes, parmi lesquels ceux copiés ci-dessous.

                            A la Santé


                                    I



Avant d'entrer dans ma cellule
Il a fallu me mettre nu
Et quelle voix sinistre ulule
Guillaume qu'es-tu devenu

Le Lazare entrant dans sa tombe
Au lieu d'en sorti comme il fit
Adieu adieu chantante ronde
Ô mes années ô jeunes filles








II

Non je ne me sens plus là
                                                                              Moi-même
                                                             Je suis le quinze de la 
                                                                             Onzième *

                                                             Le soleil filtre à travers
                                                                             Les vitres
                                                             Ses rayons font sur mes vers
                                                                             Les pitres

                                                             Et dansent sur le papier
                                                                             J'écoute
                                                             Quelqu'un qui frappe du pied
                                                                             La voûte


III

                                           Dans une fosse comme un ours
                                           Chaque matin je me promène
                                           Tournons tournons tournons toujours
                                           Le ciel est bleu comme une chaîne
                                           Dans une fosse comme un ours
                                           Chaque matin je me promène

                                           Dans la cellule d'à côté
                                           On y fait couler la fontaine
                                           Avec les clefs qu'il fait tinter
                                           Que le geôlier aille et revienne
                                           Dans la cellule d'à côté
                                           On y fait couler la fontaine **


IV
                                            
                                           Que je m'ennuie entre ces murs tout nus
                                                   Et peints de couleurs pâles
                                            Une mouche sur le papier à pas menus
                                                  Parcourt mes lignes inégales

                                           Que deviendrai-je ô Dieu qui connais ma douleur
                                                  Toi qui me l'as donnée
                                            Prends en pitié mes yeux sans larmes ma pâleur
                                                   Le bruit de ma chaise enchaînée

                                            Et tous ces pauvres coeurs battant dans la prison
                                                   L'Amour qui m'accompagne
                                            Prends en pitié surtout ma débile raison
                                                   Et ce désespoir qui la gagne

V

                                           Que lentement passent les heures
                                           Comme passe un enterrement

                                           Tu pleureras l'heure où tu pleures
                                           Qui passera trop vitement
                                           Comme passent toutes les heures

VI

                                           J'écoute les bruits de la ville
                                           Et prisonnier sans horizon
                                           Je ne vois rien qu'un ciel hostile
                                           Et les murs nus de ma prison

                                           Le jour s'en va voici que brûle
                                           Une lampe dans la prison
                                           Nous sommes seuls dans ma cellule
                                           Belle clarté Chère raison 

                                                                                                      Septembre 1911

*   Apollinaire occupait la cellule n° 15 dans la onzième division
** Ce poème est une allusion à la promenade matinale dans la cour de la prison, que l'on effectuait toujours en marchant  dans le sens inverse des aiguilles d'une montre. 


"A la Santé" est publié dans Alcools, aux éditions Mercure de France, en avril 1913


Deux sources pour rédiger cette note: 

"Le poète incarcéré: reconstitution", par Franck Balandier 


Guillaume Apollinaire de Laurence Campa, biographies nrf Gallimard, 2013




jeudi 15 novembre 2018

"With Animals", Mark Lanegan & Duke Garwood


"With Animals", Mark Lanegan & Duke Garwood, album With Animals, Heavenly Recordings, 2018

"Feast to famine", Mark Lanegan & Duke Garwood


"Feast to famine", Mark Lanegan & Duke Garwood, album With Animals, Heavenly Recordings, 2018

"I Am the Wolf", Mark Lanegan and Duke Garwood (live Union Chapel, London, oct 5th 2018)



"I Am the Wolf", Mark Lanegan and Duke Garwood, from the album Phatom Radio, 2014
Live in London at the Union Chapel, oct 5th 2018.

The song written by Duke Garwood. Lyrics, Mark Lanegan

I am tha wolf
Without a pack
Banished so long ago
I've survives one

"Italy", Soap & Skin


"Italy", Spoad & Skin, from the album From Gas to solid, 2018

Hear me
Feed me
Nurse me
Motherly
Lead me
Teach me
Searchingly
Reach me
Release me
Secretly
Awake me
Hopefully
In Itlay

"La Malinche", Feu! Chatterton


"La Malinche", Feu! Chatterton, album L'oiseleur, 2018

"Malaxe", Alain Bashung



"Malaxe" Alain Bashung, album Fantaisie Militaire, 1998

"La nuit je mens", Alain Bashung



"La nuit je mens", Alain Bashung, album Fantaisie Militaire, 1998

[...]
La nuit je mens
Je prends des trains à travers la plaine
La nuit je mens
Je m'en lave les mains
J'ai dans les bottes des montagnes de questions
Où subsiste encore ton écho
Où subsiste encore ton écho
[...]

dimanche 11 novembre 2018

"Le petit commerce", Boris Vian , 1956



  Boris Vian, "Le petit commerce",  Chansons possibles et impossibles, 1956.

"[...]
Je danse la carmagnole, y'a plus personne sur le pavé
Canons en solde."

Paroles complètes:
https://www.paroles-musique.com/paroles-Boris_Vian-Le_Petit_Commerce-lyrics,p74159

dimanche 4 novembre 2018

Exposition Per KIRKEBY, "Matter is light", au Centre d'Art du Château La Coste

Samedi 3 novembre, vernissage de l'exposition Matter is Light et inauguration du site Brick Labyrinth de Per Kirkeby au Centre d'Art du Château La Coste. L'exposition est à voir jusqu'au 21 janvier 2019.

Château La Coste, pavillon Tadao Ando, et "Maman", sculpture de Louise Bourgeois (araignée)

L'artiste danois Per Kirkeby est décédé il y a quelques mois, le 9 mai sans voir sa dernière oeuvre installée.  A l'occasion de l'inauguration de l'oeuvre Brick Labyrinth, conçue par Per Kirkeby en 2009, qui vient d'être construite au Château La Coste, le Centre d'Art s'est associé à la galerie Michael Werner et présente une exposition de peintures et de sculptures.  


Brick Labyrinth,Per Kirkeby (2009 - 2018) est une construction en brique installée sur les hauteurs d'un coteau qui, lorsqu'on approche, apparaît comme une tour étroite, élancée et fermée, un Donjon percé de petites ouvertures hautes. Une allure austère et minimaliste. Tout semble pouvoir être ramené à la forme simple de la brique.  Tour, fenêtre, pan de mur, à des échelles variables, sont des parallélépipèdes rectangles. Ce n'est qu'en contournant le monument, qu'on découvre une brèche  (fente) laissant apparaître l'intérieur cloisonné de la structure.  De cet autre point de vue, la multiplication des pans de murs et des arêtes, donne la sensation d'un intérieur replié sur lui-même. Bien sûr on ne pourrait pas s'y perdre, c'est au contraire un fût de terre cuite dans lequel on aurait envie de trouver refuge, s'il n'était ouvert de toutes parts.  Dans la terre de Provence où elle est installée, cette oeuvre étonne, même si elle est faite d'argile rouge, comme bien des sols de la région.



De retour vers l'ancien chais, transformé en galerie.


Des toiles de tailles variables, Kirkeby ne semble pas privilégier un format, même si c'est dans les grands châssis que ses paysages évoquant plus ou moins des forêts et des sous-bois semblent trouver toute la dimension nécessaire au déploiement du geste ample, expressionniste, du peintre.  Les teintes sont, j'allais dire, naturelles, verdoyantes. En réalité, c'est surtout les tons bleus qui sont peu employés, au contraire, les verts, les marrons et les jaunes dominent. Teintes de feuillages, de bois, de terre, d'herbe.   J'ai aimé aussi des pourpres et de violets, sombres, plus rarement utilisés. Peu de bleu ciel et pas  de représentation qui évoquerait un ciel. Il semble donc que les regards ne sont pas  tournés vers le haut,  que l'oeil du peintre regarde devant lui, à l'horizontale et confronte le spectateur à la verticalité de la représentation qui fait mur, résistance. Pas d'échappée dans une transcendance, on s'enfonce dans l'ombre ou la lumière éclate à la surface.  Cela expliquerait peut-être pourquoi des oeuvres étaient accrochées à une hauteur exceptionnellement élevée (inconfortable ?).  Même quand on lève les yeux vers le haut (au ciel) on ne rencontre pas le ciel, mais encore des icônes, des images peintes (?)...  Cette peinture sombre, donne l'impression d'être peu perméable aux regards, elle garde son mystère dans toutes ses ombres et la puissance des traits, on sent un paysage puissant.  La grande toile en fond de salle, de coloris plus flamboyants, captait les regards, de même le petit format qui lui faisait face, rougeoyant comme un feu de braise, une montagne de feu, volcan au coeur chaud (que l'on dit en activité), vivant, donc.  Je le trouvais bien choisi pour veiller sur l'exposition en hommage au peintre récemment disparu (Chapelle ardente?).  Une très belle exposition, rare, que je reverrai avec plaisir.  C'était le première fois qu'il m'était donné l'occasion de voir plusieurs toiles de Per Kirkeby ailleurs que dans des catalogues, et j'en étais ravie.








Toutes les informations pratiques pour se rendre au Château La Coste et pour visiter l'exposition sont sur le site du Centre d'Art :


"Jardin d'hiver", Henri SALVADOR


"Jardin d'hiver", Henri Salvador, (co-écrite par Benjamin Biolay et Keren Ann), album Chambre avec vue, 2000.
"Je voudrais du soleil vert
Des dentelles et des théières
Des photos de bord de mer
Dans mon jardin d'hiver "
[...]



Dans mon jardin d'hiver