lundi 24 février 2014

Isabella Rossellini, "My dad is a hundread years old", court métrage

L'institut de l'image à Aix projette en ce moment même un cycle Isabella Rossellini. Parmi les films et courts métrages montrés, il y a celui-ci. Je ne l'ai pas vu sur place. Une amie m'a indiqué le lien.  Je l'ai trouvé remarquable et il m'a beaucoup émue. Sans doute parce qu'il y est question de l'amour pour son père et de cinéma.  Le film est en anglais sous-titré en italien. Il dure 17 minutes.
Pour continuer la découverte:
Isabella Rossellini
http://fr.wikipedia.org/wiki/Isabella_Rossellini
Roberto Rossellini
 http://fr.wikipedia.org/wiki/Roberto_Rossellini






mercredi 12 février 2014

figures du double : métamorphoses .... 37 artistes de Perspectives s'y préparent !

Une date et un lieu à retenir:

Vernissage le samedi 1er mars à partir de 12h30
Château de Bouc-Bel-Air

exposition du 26 février au 5 mars
du lundi au vendredi de 15h à 18h
samedi et dimanche 12h  à 18h


mardi 11 février 2014

Has God Seen My Shadow? An Anthology 1989-2011 Mark Lanegan

et un peu de lecture pour accompagner le son, c'est par là :
http://www.magicrpm.com/a-lire/tous/mark-lanegan/has-god-seen-my-shadow-an-anthology-1989-2011

Pensées sous les nuages, Philippe Jaccottet


-Je ne crois pas décidément que nous ferons ce voyage 
à travers tous ces ciels qui seraient de plus en plus clairs,
emportés au défi de toutes les lois de l'ombre.
Je nous vois mal en aigles invisibles, à jamais
tournoyant autour des cimes invisibles elles aussi
par excès de lumière...
                                  (à ramasser les tessons du temps,
on ne fait pas l'éternité.  Le dos se voûte seulement 
comme aux glaneuses.  On ne voit plus
que les labours massifs et les traces de la charrue
à travers notre tombe patiente.)




-Il est vrai qu'on aura peu vu le soleil tous ces jours,
espérer sous tant de nuages est moins facile,
le socle des montagnes fume de trop de brouillard...
(il faut pourtant que nous n'ayons guère de force
pour lâcher prise faute d'un peu de soleil
et ne pouvoir porter sur les épaules, quelques heures,
un fagot de nuages...
Il faut que nous soyons restés bien naïfs
pour nous croire sauvés par le bleu du siel
ou châtiés par l'orage et par la nuit.)




-Mais où donc pensiez-vous aller encore, avec ces pieds usés?
Rien que tourner le coin de la maison, ou franchir,
de nouveau, quelle frontière?


(L'enfant rêve d'aller de l'autre côté des montagnes,
le voyageur le fait parfois, et son haleine là-haut
devient invisible, comme on dit que l'âme des morts...
On se demande quelle image il voit passer
dans le miroir des neiges, luire quelle flamme,
et s'il trouve une porte entrouverte derrière.
On imagine que, dans ces lointains, cela se peut :
une bougie brûlant dans un miroir, une main
de femme proche, une embrasure...)


[...]

Philippe Jaccottet  - Pensées sous les nuages - (extrait) - Gallimard 1977
                                      

vendredi 7 février 2014

Vois comme ton ombre s'allonge, Gipi, Futuropolis


Non, non, décidément  je n’ai pas le temps de lire cette bande dessinée  et encore moins, tu parles, d’écrire un petit mot après ! Mais vois comme le temps s’allonge ! comme une page lue et déjà la notion de temps se dissout … "Suis-moi".


Elle te parle, cette page. Elle rejoint ce que tu as entendu  alors que tu réfléchissais aux métamorphoses de l’homme au cours de sa vie.  De jour en jour on dit que  le visage de l’homme évolue et  se transforme imperceptiblement, mais si on opérait  tout à coup des sauts dans le temps, des sauts de plusieurs années, alors on aurait l’impression que l’homme la femme  se serait  métamorphosé.
Voilà donc la première raison pour laquelle je n’ai pas refermé tout de suite le livre, alors que je n’avais pas le temps. Il me parlait d’une chose qui me préoccupe et que je m’étais formulée presque à l’identique [ « si l’homme de dix-huit ans se réveillait d’un coup une nuit. Se levait. Et dans le miroir se voyait par magie par malédiction avec le visage et la peau de ses futurs cinquante ans, il mourrait il vomirait.»]

Et puis le voyage en lecture commence et se poursuit, il n’est pas linéaire, cette lecture hésite, butte, et  revient, change d’époque, fait justement ces sauts dans le temps, à travers les générations, pour raconter plusieurs couches d’histoires.  Ces histoires finissent-elles par n’en faire plus qu’une ?
 Je pourrais  peut-être  le considérer comme le premier livre de l’année, lu par devoir de mémoire à la Grande Guerre, car il évoque le destin de quelques soldats dans les tranchées pendant la Guerre de Quatorze. Voilà un arbre mort.  Mais parle-t-il de la mort ou de l’amour ?


Une station service. Un hôpital. Un homme regardant obstinément à travers une fenêtre.  Un homme hospitalisé, malade.  Un homme seul,  qui cherche le passage vers le passé, vers ceux qui l’ont quitté, vers ceux  (celles) qu’il aime.  Et les ciels sont bas, et les ciels sont lourds, ils ne peuvent retenir leurs larmes, celles qui marquent le visage.  On pense à  On voit ce visage dessiné qui ressemble à un dessin d’Alberto Giacometti.  Dans cet enchevêtrement de traits,  la chair a disparu et on a bien la sensation qu’il ne reste que le tourment et le poids de la vie, le chemin des larmes. 


Ne pas trop en dire, une toute petite note de lecture parce que je ne pouvais pas ne pas témoigner de  l’enthousiasme  [ Le mot est-il bien choisi ?  Mais quel autre lui substituer ?] (on peut s’enthousiasmer du talent de l’auteur, de l’écriture, du dessin et des peintures, mais peut-on s’enthousiasmer de la souffrance ?) procuré par ce livre, Vois comme ton ombre s'allonge, Gipi, chez Futuropolis .


Merci, M. pour avoir provoqué cette lecture et bouleversé mon après midi.

jeudi 6 février 2014

J'ai tant rêvé de toi, adaptation d'un poème de Robert Desnos par Michel Corringe

Un album enregistré en 1978.
Pour en savoir plus sur l'artiste, Michel Corringe.

Le poème de Robert Desno, publié dans Corps et biens, 1930.


Mes préoccupations actuelles sont aussi de préparer un cours pour des élèves de BTS sur le sujet : Cette part de rêve que chacun porte en soi.  Cela oriente forcément ma curiosité. Ce poème de Desnos, mort du Thyphus à Theresienstadt quelques jours après la libération du camp, le 8 juin 1945, aurait été retrouvé sur lui par un étudiant, Joseph Stuna (on peut en trouver le récit au bas de l'article,) ...

J'ai tant rêvé de toi


J'ai tant rêvé de toi que tu perds ta réalité.
Est-il encore temps d'atteindre ce corps vivant
Et de baiser sur cette bouche la naissance
De la voix qui m'est chère?
J'ai tant rêvé de toi que mes bras habitués
En étreignant ton ombre
A se croiser sur ma poitrine ne se plieraient pas
Au contour de ton corps, peut-être.
Et que, devant l'apparence réelle de ce qui me hante
Et me gouverne depuis des jours et des années,
Je deviendrais une ombre sans doute.
O balances sentimentales.
J'ai tant rêvé de toi qu'il n'est plus temps
Sans doute que je m'éveille.
Je dors debout, le corps exposé
A toutes les apparences de la vie
Et de l'amour et toi, la seule
qui compte aujourd'hui pour moi,
Je pourrais moins toucher ton front
Et tes lèvres que les premières lèvres
et le premier front venu.
J'ai tant rêvé de toi, tant marché, parlé,
Couché avec ton fantôme
Qu'il ne me reste plus peut-être,
Et pourtant, qu'a être fantôme
Parmi les fantômes et plus ombre
Cent fois que l'ombre qui se promène
Et se promènera allègrement
Sur le cadran solaire de ta vie.
Robert Desnos, "Corps et biens".

dimanche 2 février 2014

Junkopia, un court métrage de Chris Marker


Filmé à San Francisco en 1981.

Chris Marker ( Christian Hippolyte François  Georges Bouche-Villeneuve) est un réalisateur, scénariste, producteur, photographe et écrivain français qui a travaillé à ses débuts avec Alain Resnais, pour réaliser le film "Les statues meurent aussi" (1952) et "La jetée" en 1962. Il est mort en 2012
Il est très frustrant de limiter ainsi l'oeuvre et la vie d'une personne à quelques éléments que l'on en fait émerger. Je propose à ceux qui sont intéressés un tour d'horizon plus complet en passant par là (article wikipédia)
On peut trouver "La jetée" (26 minutes) en cliquant là :http://imagesentete.blogspot.fr/2012/08/la-jetee-chris-marker-1962-26-minutes.html