samedi 27 août 2011

Mélodie à personne, Daphné


Chut, ne le dis à personne.... mais regarde quand même le pianiste jouer de deux pianos !
Daphné, une légende : rapportée dans les Métamorphoses d'Ovide : pour se venger d'Apollon, qui s'est moqué de lui, Éros, dieu de l'amour, décoche simultanément deux flèches, une, en or, sur le dieu lui-même, qui le rend fou amoureux de la belle Daphné, l'autre, en plomb, sur la nymphe, qui lui inspire le dégoût de l'amour. Alors qu'Apollon la poursuit, celle-ci, épuisée, demande à son père, le dieu fleuve Pénée, de lui venir en aide : celui-ci métamorphose sa fille en laurier-rose (en grec rhododaphné). Apollon, qui est toujours amoureux d'elle, en fait alors son arbre, et le consacre aux triomphes, aux chants et aux poèmes.
Quant à la Daphné que vous entendez ici, je la laisse vous dire qui elle est .... (cliquez ici pour rejoindre son site)

mardi 23 août 2011

les pastilles du grand-père

Contraint à un régime strict à cause d'une santé fragile, le grand-père était cependant un bon-vivant, très jovial. Il adorait raconter des histoires et nous rassemblait - nous, ses quatre petits enfants - autour du divan où il lui était impératif de s'allonger après le déjeuner. Mais, il interrompait systématiquement son récit au moment le plus critique, promettant la suite la prochaine fois, à condition que l'on puisse lui résumer le début... Maître dans l'art de ménager le suspense, il avait fait ses classes avec Shéhérazade, comme je l'ai appris plus tard .

Enfant, je l'avoue, je n'ai jamais compris pourquoi une histoire se devait d'être toujours interrompue et c'était des grands cris de protestation à chaque fois, que seule la raison invoquée de sa fatigue et de sa maladie faisait taire. Non, pas tout à fait... il avait toujours dans sa poche une poignée de petites pastilles - d'abord réservées à son usage personnel pour tromper la faim ou la frustration de ne pouvoir satisfaire sa gourmandise - qu'il distribuait cérémonieusement pour nous amadouer.


Les pastilles de mon grand-père, je les ai oubliées toutes les années où il n'était plus là pour nous les offrir . Petites boules de pâte de réglisse mentholée, digestives et réconfortantes, protégées dans un papier en forme de papillote. Unique, ce papier blanc et rouge qui devait être, à l'époque, glacé de paraffine. Elles sont fabriquées à Gênes pour Pietro Dufour .
On les appelle pastille ideale, ou pastille Dufour . Chez nous on disait aussi les bonbons italiens de pépé.

lundi 22 août 2011

lana del rey - video games


Ce mois d'aout est assez chaud pour que je me permette des morceaux torrides ! ou comme me dit M. "une petite douceur". J'aime tant les petites et les grande douceurs .... et quand elles sont pleines de second degré le côté sucré-salé fait son effet, sorte de Loukoum à la rose pimentée, vous l'aurez compris, rien de très "facile".... Une fille de tempérament !
Pour les plus gourmands, je livre le début des paroles jusqu'au premier refrain !

"Video Games" - lyrics:

Swingin in the back yard
Pull up in your fast car
Whistlin my name

Open up a beer and
Say get over here
And play a video game

I'm in his favorite sun dress
Watchin me get undressed
Take my body down town

I say 'You da bestest'
Lean in for a big kiss
Put his favorite perfume on
Go play a video game

It's you, it's you, it's all for you
Everything I do
Tell you all the time
Heaven is a place on earth with you
Tell me all the things you wanna do
I heard that you like the bad girls
Honey, is that true?
It's better than I ever even knew
They say that the world was built for two
Only worth living
If somebody is loving you
Baby now you do (à suivre...)


Pour faire la savante, je livre aussi les plus belles citations des Inrocks à propos de cette jeune new-yorkaise (qui n'en pince que pour Hollywood dans ses clips !)
"la New-Yorkaise semble effectivement sortie des plans tortueux d’un film de David Lynch. Ou d’un film noir des années 50, de vos rêves les plus humides, d’un titre de Lee Hazlewood, d’un cabriolet chromé traçant dans la vallée de la Mort, du passé figé de la pop-music ou des futurs imaginaires de la soul-music. Voix dramatique à stopper les coeurs (la sublime et mélodramatique Video Games a récemment incendié les blogs internationaux), production vintage ou petits terrains de jeu pour idées beaucoup plus modernistes et ludiques, les quelques morceaux publiés par la lolita fantasmatique sont taillés pour la gloire internationale et la starification instantanée : Amy Winehouse n’est plus, mais sa dauphine semble déjà prête. " (je lui souhaite un destin tout différent )
ici les Inrock, y'a qu'à cliquer ....

et un grand merci à M. pour cette suggestion

le 5 janvier 2012, on ajoute une interview et un article dans les Inrocks , à lire ICI

lana del rey - kinda outta luck


Comprenez que la jeune femme n'a vraiment pas de chance ....
Elle était née mauvaise, et puis elle l'a rencontré. Il l'a rendue meilleure mais ça n'a duré qu'un temps ..... et puis elle a fini par lui tirer une balle dans le dos !

J'aime le second degré de cette Betty Boop ! Le clip est bien fait ... Une manière de régler ses comptes avec humour !

mardi 16 août 2011

il pleut sur la mer - allain leprest


Auteur, interprète, artiste ... voici ce que l'on peut lire de son parcours sur le site Wikipedia :

"Auteur de grande qualité, dans la lignée de la chanson poétique de tradition française, il écrit, interprète ses propres chansons, partagées souvent avec Romain Didier, qui compose, écrit, interprète également. Accompagné pendant près de 10 ans par le pianiste Jean-Louis Beydon, il sillonne France et alentours. Il est ensuite accompagné au piano par Nathalie Miravette ou Léo Nissim.

Allain Leprest fait un bout de chemin avec Saravah, la plus ancienne maison française de production musicale en activité. Chez Saravah, Leprest et Richard GAlliano collaborent pour un album, Voce a mano. Il écrit également des textes pour d'autres artistes comme Francesca Solleville ou Enzo Enzo.

Reconnu et admiré par ses pairs et ses aînés, dont Jean Ferrat, Juliette Gréco, Henri Salvador, Claude Nougaro, Francesca Solleville, Anne Sylvestre, Allain Leprest n'a pas une large reconnaissance des médias, ni du grand public. À la manière de Jean-Roger Caussimon, il a construit une œuvre, en artisan émérite et très exigeant."

Post scriptum : Tu m'as demandé si j'étais au courant à l'instant où je préparais la publication de cette chanson, qu'Allain Leprest s'était suicidé le jour même. Bien sûr, je l'avais appris un peu plus tôt, aux informations et m'étais mise en quête de retrouver des chansons pour les réécouter. J'ai été très émue et touchée par ses paroles et par ses mélodies. Et, par ce que je recevais de présence de cet artiste auteur-compositeur. Et puis, ce film qui montre ses peintures que je trouve belles, dans l'expressionnisme et la traduction d'émotions vives, vibrantes, denses ! Générosité dans le faire, le don de soi et de ses émotions...parfois graves. Et puis, cette vue par l'immense fenêtre, une ouverture sur le ciel qui est comme une mer renversée, surtout quand il fait gris, surtout quand il pleut et que les gouttes sont autant de fils tendus - à la dérive. A-t-on déjà vu un poisson mordre à cet hameçon ?

Je n'ai pas écrit qu'il avait décidé d'en finir le jour même... je prolongeais un peu par le silence des mots mais en musique .... Sujet sensible et douloureux que le suicide, il faut sans doute un peu de temps pour l'annoncer. Quelque chose en moi résiste à ce mot, à ce geste.

Et puis, annoncer un artiste, une chanson et dire tout de suite ...mais il est mort, c'est comme donner la vie et la reprendre en même temps . Je n'ai pas osé, moi.

Un artiste que l'on n'a pas assez entendu dans les médias qui devraient pourtant être là pour ça... des passeurs de connaissances, de musiques, de mots, d'artistes de talent... Je ne suis pas la première à le dire... Petite contribution, donc, pour la postérité... et faire chanter un artiste quand il s'est tu.

Des liens vers des articles (cliquez sur les liens)

Allain Leprest a rejoint le copain de son père (Rue 89 - Mouloud Akkouche)

Allain Leprest, soldat méconnu de la chanson française (Marianne)

vendredi 12 août 2011

Pierre Avezard, dit Petit Pierre - par Emmanuel Clot 1980.

Pierre Avezard - le manège de Petit Pierre (musée la Fabuloserie)


La manège de Pierre Avezard (1909 - 1992) est une oeuvre d'art apparentée à l'art brut, un art du détournement de l'objet et du détournement de la machine .
Un travail colossal, toute une vie, et comme le dit Michel Ragon dans Du Côté de l'Art Brut "une sorte de chanson populaire , de romancero, de ballade, faite au moyen de tôles découpées, de fils de fer, de peintures aux vives couleurs, et un pied de nez rigolard à l'atrocité de sa condition d'infirme et de sous prolétaire".
Pierre Avezard fut vacher à la Coinche de 1935 à 1958, emploi parfois réservé à des êtres comme lui peu gâtés par la vie. Sourd-muet, borgne et de constitution fragile, il n'en a pas moins été artisan-poète transformant la réalité douloureuse en manège fabuleux.

Divers liens à explorer pour en savoir davantage ....
-la fabuloserie - wikipediaLien-le musée de la fabuloserie
-la main de singe, l'art joyeux de la vacherie

Enchantez-vous !


dans le bois (1)


Sur les terres tout à fait proches de l'abbaye de Silvacane une source alimente deux bassins de lavoirs au ras du sol, dans une pente légère.
Les arbres y sont bien entendu de belle taille, gorgés d'eau à profusion. La racine d'un platane, à fleur de terre, comme une canalisation serpente jusqu'au bassin, et l'ayant atteint, le longe en s'appuyant à la pierre. J'ai posé quelques pigments de craie.
Puis je les ai baignés d'eau, amorçant un outrage que le temps et la pluie poursuivront.


Histoire de l’Abbaye

L'Abbaye de Silvacane, située sur la Commune de La Roque d’Anthéron, se dresse entre Luberon et chaîne des Cotes sur la rive gauche de la Durance, voie de communication et chemin de transhumance.

Dès 1144, des moines venus de l’abbaye de Morimond, fille de Cîteaux, s’entendent avec la famille des Baux pour s’installer sur un lieu appelé « Silva Cana » (forêt de roseaux). L’emplacement choisi est une zone rocheuse, dominant les marécages duranciens, peu éloigné d’une première hostellerie construite au XIe siècle par des moines pontiers au niveau d’un gué traversant la rivière : le gué de Gontard.
Les moines parviennent à tirer parti du site grâce à leur connaissance en matière de drainage et d’agriculture.

Parallèlement à la mise en valeur de nouvelles terres, les familles seigneuriales locales multiplient les donations. Bertrand des Baux entreprend la construction de l'église en 1175

accéder au site de l'abbaye de Silvacane ici

dans le bois (2)

Dans un tout petit périmètre boisé, quelques éléments à dessiner.

Le jeu des profondeurs de champs de végétations.
C'est dans la toute proximité de l'abbaye de Silvacane, deux lavoirs alimentés par une source abondante et tout autour une végétation qui se plaît de toute cette eau.

lundi 8 août 2011

Georges BRASSENS Jean FERRAT dialogue sur l'engagement


j'ai trouvé qu'il n'était pas inintéressant de laisser dialoguer ces deux artistes d'autant que je viens de publier des paroles et des chansons à eux...
Deux hommes qui discutent de l'engagement et de la chanson et ne sont pas tout à fait du même avis. A chacun de pencher vers l'un ou l'autre... ou de prêter son oreille à d'autres discours. J'aime bien la notion d'oblique en art...(même mineur).

Brassens - Penelope


ce matin c'est musique et c'est Brassens ...de biens jolies ballades qu'il nous chante là.

George Brassens - L'Orage

Serge Gainsbourg - La Noyée


On n'est pas dans l'esprit de Brassens, de fait.... Beaucoup plus mélodramatique, mais que la mélodie est belle ! La tristesse est envoûtante aussi...

samedi 6 août 2011

époustouflant ! à écouter en une demi-heure, c'est captivant et lumineux !
"je pense donc je suis", le Discours de la Méthode de René Descartes en slam par Fred Bouchez. Création du théâtre des ateliers 2009 - 2010
à retrouver sur ce lien VIMEO (cliquez sur VIMEO ou sur l'image!)

Adaptation et mise en scène : Alain Simon assisté de Gilles Jolly

Musique : Christophe Paturet – Lumières : Syméon Fieulaine

Avec Alain Simon et Christophe Paturet au piano

Dans le cadre de Dis-moi dix mots – semaine de la Francophonie


Note d’intention : « Descartes a écrit et publié ce Discours en français pour qu’il s’adresse à tous. A l’époque où internet permet à chacun de se perdre avec plaisir dans un labyrinthe d’informations qui s’enchaînent au hasard des clics de souris et des liens, à l’époque du copié-collé, la méthode que propose Descartes est d’une étonnante actualité. Penser par soi-même, et surtout faire du doute l’outil pour évaluer toute chose sont devenus aujourd’hui indispensables.

Slamer Le discours de la méthode m’apparaît être une évidence, et emprunter ce moyen d’expression populaire pour transmettre Le discours de la méthode me semble une démarche fidèle au dessein de Descartes. Je suis heureux de le faire avec le concours de Christophe Paturet qui a écrit la musique de ce spectacle et l’interprète avec moi. » Alain Simon

Note sur la musique : La pensée de Descartes est apparue comme « la musique de J.-S. Bach, telle une rose épanouie dans l’immense plaine neigeuse du silence » (Milan Kundera), dont l’héritage aujourd’hui maintes fois métissé jamais renié habite nos esprits, nos oreilles.
Le Slam s’affranchit, style poétique urbain, des conventions établies. Qui peut dire en quoi… consiste une « musique de slam » ? Celle-ci se montre lyrique, celle-là électronique, cette autre nulle ou non avenue.
Slamer le Discours de la méthode, voilà qui rime à valser les sourdines de la pensée, dissoudre les lames du groove, soupçonner les accords parfaits. Joli panorama pour un pianiste qui croit. Au doute, en la science, en Bach, en Monk. En somme, Dieu ? Christophe Paturet

(copié depuis le site du théâtre des Ateliers )

Site du théâtre des Ateliers à retrouver en cliquant ICI

René Descartes, sa biographie sur Wikipédia en cliquant LA


mercredi 3 août 2011

que la montagne est belle !



Un petit air de musique avec ses paroles qui me trottent dans la tête. Que la montagne est belle ! D. me dit, n'empêche Ferrat avait sacrément bien observé la nature parce que c'est tellement vrai qu'on ne peut s'imaginer par une belle journée, en voyant un vol d'hirondelles, que l'automne vient d'arriver. J'ajouterai que le poète savait déjà, parce que cela fait longtemps maintenant que les hommes ont commencé de partir, que certaines vallées sont presque tout à fait rendues à la Nature, que les clairières peu à peu sont envahies de ronces, de genêts et que viennent ensuite les frênes et les hêtres.

Ils quittent un à un le pays

Pour s'en aller gagner leur vie
Loin de la terre où ils sont nés
Depuis longtemps ils en rêvaient
De la ville et de ses secrets
Du formica et du ciné
Les vieux ça n'était pas original
Quand ils s'essuyaient machinal
D'un revers de manche les lèvres
Mais ils savaient tous à propos
Tuer la caille ou le perdreau
Et manger la tomme de chèvre

Pourtant que la montagne est belle
Comment peut-on s'imaginer
En voyant un vol d'hirondelles
Que l'automne vient d'arriver ?


Avec leurs mains dessus leurs têtes

Ils avaient monté des murettes
Jusqu'au sommet de la colline
Qu'importent les jours les années
Ils avaient tous l'âme bien née
Noueuse comme un pied de vigne
Les vignes elles courent dans la forêt
Le vin ne sera plus tiré
C'était une horrible piquette
Mais il faisait des centenaires
A ne plus que savoir en faire
S'il ne vous tournait pas la tête

Pourtant que la montagne est belle
Comment peut-on s'imaginer
En voyant un vol d'hirondelles
Que l'automne vient d'arriver ?




Deux chèvres et puis quelques moutons
Une année bonne et l'autre non
Et sans vacances et sans sorties
Les filles veulent aller au bal
Il n'y a rien de plus normal
Que de vouloir vivre sa vie
Leur vie ils seront flics ou fonctionnaires
De quoi attendre sans s'en faire
Que l'heure de la retraite sonne
Il faut savoir ce que l'on aime
Et rentrer dans son H.L.M.
Manger du poulet aux hormones

Pourtant que la montagne est belle
Comment peut-on s'imaginer
En voyant un vol d'hirondelles
Que l'automne vient d'arriver ?

Paroles et Musique: Jean Ferrat 1964.
Pour écouter la chanson de Ferrat cliquez ici

lundi 1 août 2011

osez joséphine


Frissons sur une chanson d'Alain Bashung...
Paroles de Jean Fauque (1991) et clip réalisé par Jean-Baptiste Mondino.
C'est un article trouvé sur le site du journal Le Monde du 20 juillet citant un chroniqueur de France Info, Bertrand Dicale, "pourquoi Alain Bashung a tout changé dans la chanson française" qui me donne envie de publier le clip. On y apprend ainsi qu'en 1991, avec cette chanson, Bashung ose le premier tube sans refrain chanté. En effet, la mélodie de la chanson est donnée par la ligne instrumentale et non par la voix ... une première dans la chanson française.
On peut retrouver l'article du journal Le Monde, ICI, si mes explications ne sont pas explicites...
L'autre raison de cette publication tient aussi à mes lectures actuelles de romans de Jim Harrison (dont je parlerai à l'occasion) , dans lesquelles, les chevaux et le plaisir, mais aussi la Nature (du Michigan au Nebraska ....) et l'histoire américaine font bon ménage... Moins rock n' roll que Bashung et définitivement plus country, Jim Harrison fait plutôt écouter Pasty Cline à ses personnages... Vous connaissez, Patsy Cline?
Patsy Cline à écouter ici, dans la chanson Crazy (1961)
Si ce rapprochement d'Alain Bashung et Jim Harrison semblera hasardeux à certains, il faudra chercher au delà de la ligne esthétique la fougue d'une énergie sexuelle, vitale et créatrice canalisée dans les modulations des guitares électriques et du galop contenu du cheval blanc. Et que ne durent que les moments doux(...) durs les moments doux(...) osez. (libre reprise des paroles !)