lundi 28 mai 2012

cléο de 5 à 7 (1962) 1/9, agnès varda

j'ai entendu, cet après midi, une interview d'Agnès Varda à propos de ses films et en particulier à l'occasion de la restauration du film Cléo de 5à 7 .  Cela m'a rendue curieuse de regarder un petit bout de ce film, et puis  j'ai eu envie de dérouler tout le fil ....

A la fin de chaque partie, on peut cliquer une une autre plage du film... et ainsi de suite, jusqu'au bout des 90 minutes de la vie de cette jeune femme  en attente d'un résultat d'examens médicaux qui ne s'annoncent pas bons pour elle.  Nous la suivons donc pendant 90 minutes sans interruption, dans la continuité de cette attente.  Peu à peu, ses yeux se posent sur une autre qu'elle même et elle regarde la vie autour d'elle.  On y voit Michel Legrand,  un modèle dans l'atelier d'un sculpteur etc...  On y entend beaucoup de chansons  et on y voit bien des tableaux...

C'est captivant, très intéressant et beau !
à vous de voir ...

Cléο de 5 à 7 (1962), agnès varda, extrait 4/9

mercredi 23 mai 2012

ex-voto d'aujourd'hui, galerie alain paire

Autour des Ex-voto d'aujourd'hui, vingt-et-un artistes : Robert Blanc, Pierre Bramanti, Vonnick Caroff, Jean-Jacques Ceccarelli, Don Jacques Ciccolini, Odette Ducarre, Michel Houssin,Kamel Khélif, Emmanuel Lacroix, Florence Laude, Jean Lerin, Marie Morel, Myriam Paoli, Annick Pegouret, Serge Plagnol, Ron Maraval, Felipe Sabatièr, Julien Solé, Pierre Souday, Pierre Vallauri et Pascal Verbena. Jusqu'au mardi 26 juin.

Sur les murs des chapelles d'autrefois ou bien à Notre-Dame de la Garde, on aperçoit toutes sortes de récits de sauvegarde : d'improbables miracles, un incendie qui s'interrompt, un naufrage incroyablement évité, de soudaines guérisons, une émouvante reconnaissance vis-à-vis des Saints ou bien de la Vierge miséricordieuse. Cette exposition affichera des audaces, des bonheurs d'expression et des balbutiements, une inévitable diversité. Il y aura de la bigarrure et de l'heteroclite : entre autres, les sculptures en fil de fer de Myriam Paoli, les cheveux et les mains d'une poupée assemblés sur un socle de verre par Ron Maraval ou bien encore les assemblages de lanières et les graphismes de Julien Solé qui retracent les pérégrinations d'un visiteur de prison égyptien ... 

Sur la toile de Vonnick Caroff, une série d'huîtres, fruit de mer pour lequel le peintre éprouve une franche reconnaissance. Michel Houssin voudrait que les bombes anti-personnel disparaissent, Robert Blanc aimerait que le tabac cesse d'obscurcir les poumons des humains, Kamel Khélif suggère sur le bord d'une rive l'alliance d'un loup et d'un enfant.  Serge Plagnol compose une élégie pour les fleurs d'un jardin du village varois de Sainte Anastasie, Pierre Souday adresse une prière à la Vierge, Jean-Jacques Ceccarelli invoque l'âme errante et les diaprures d'une bestiole. Odette Ducarre raconte que pour la petite fille inconnue, il faut une robe, de la dentelle, un médaillon offert par Lulu de Forcalquier et trois étoiles. Jean Lérin dit la résilience avec l'apparition d'un visage de femme, Pierre Bramanti se souvient de son père disparu dans le naufrage d'un navire de guerre.

La commande suscita enthousiasme, disponibilité et perplexité. Pour réunir plus d'une trentaine de pièces - à leur guise, les artistes pouvaient me confier un ou bien deux ex-voto - les murs de la galerie seront archi-pleins !!!
 texte d'Alain Paire.


mardi 22 mai 2012

exposition des peintres arméniens au musée edgar mélik à cabriès


Une belle exposition qui s'annonce pour le mois de juin !  A noter dans vos agendas ! Le musée Mélik est un lieu exceptionnel et l'on est heureux d'y retrouver les oeuvres du peintre de Cabriès. Il sera bien accompagné!


dimanche 20 mai 2012

chez soi et l'ailleurs, musée arteum, châteauneuf le rouge

Le vernissage de l'exposition aura lieu mercredi 23 mai à partir de 18h30, avec une intervention dansée du groupe Bernard Menaut.

Il faut aller sur le site du musée Artéum, ICI, pour recueillir davantage d'informations sur l'exposition et sur les artistes invités:
Julien Belouet, Alain Brunet, Sandro Della Noce, Pascale Mijares, Olivier Nattes, Benoît Rassouw.

samedi 19 mai 2012

happy birthday miss marilyn


Cannes, pendant le festival, c'est un peu comme un studio de cinéma à l'échelle d'une ville. On y tourne  Cannes, saison 65.  Le badaud y apprend le métier.  Un grand décor monté (et  démontable) , du léger, de l'éphémère, du neuf,  du blanc, du noir, du rouge.  On se prépare, on attend, on révise son rôle.  Enième  coup de téléphone passé pour préciser le lieu et l'heure du rendez-vous,  comment  il faudra se présenter, par deux, en rangs bien ordonnés, pas de nourriture  dans les sacs et ce que l'on nous demandera et ce qu'il faudra répondre. Tout cela est très sérieux, tout le monde est fébrile, tout le monde a un rôle, un costume, une place.   La nôtre est de se tenir devant le chapiteau des accréditations, sur le côté droit des marches du palais du festival.  Notre rôle est d'attendre l'ouverture des portes, heure à laquelle on  nous accompagnera vers notre premier rendez-vous, une master-class avec le réalisateur Hendrick Dusollier, trois courts métrages et le streaming d'une future émission d'histoire sur les dictateurs.  Nous verrons l'excellent  Babel (à découvrir  en cliquant sur le lien ci-dessous)


Bref, on attend ( "bref" est mal choisi, car l'attente est tout, sauf brève), l'attente est curieuse, l'attente est bavarde, l'attente est entrecoupée d'appels téléphoniques pour vérifier que tout se met en place.  La tension monte  à proportion que la température  baisse, le ciel est à l'orage.  L' émotion est tangible, on ne veut pas en perdre une miette,  les rires fusent, on  entend les uns et les autres s'inventer des histoires, se faire des films. Quand on est à point, un homme en livrée moderne nous conduit à notre lieu de rendez-vous. Nous pénétrons dans le coeur de la machine, le marché du cinéma. Des box, des écrans, des professionnels, en majorité des asiatiques et des anglophones  affairés, dignes et graves.  Le cinéma est une industrie de luxe, se faire un chemin au milieu des stands  fait penser  à une visite dans un salon du livre que l'on aurait installé dans une  parfumerie, avec séance de maquillage obligatoire.  Mais, faute de pouvoir s'y attarder, cela  gardera son charme mystérieux.


 L'après midi, nouvelle attente, nouveaux coups de téléphone, nouvelle répétition.  Mais, cette fois, nous avons compris que tout se joue  à Cannes,  selon les règles du cinéma.  L'attente, les réglages, les répétitions, tout cela fait partie du métier d'acteur.
Quand enfin les portes s'ouvrent - action -  une invisible caméra  se met à tourner, tout doit être parfait, sans faux pas.  Nous grimpons les escaliers recouverts d'un tapis rouge (la réplique de celui situé quelques dizaines de mètres plus loin, dont les (vraies) Stars monteront les (vraies) Marches ( moins nombreuses, talons aiguille obligent). Nous sommes les figurants qui, dans une sorte de mise en abyme, anticipons  ce que nous sommes venus voir.
Nous nous installons dans l'immense salle du Palais où nous poserons Un certain regard sur un premier  film du réalisateur Benh Zeitlin  Beasts of the southern wild.  On nous dira que nous sommes bien tombés et nous serons bien heureux d'être montés si haut pour voir ce film.
Une fable émouvante qui nous attache à une petite enfant sauvage, Hushpuppy, dressée par un père, aimant mais brutal,  à se débrouiller par elle même dans un monde en ruine, une sorte de dead-zone apocalyptique envahie par la mer qui a soudainement gonflé, suite au réchauffement climatique.  C'est l'histoire d'un naufrage, donc, et d'une quête, celle de sa mère disparue.  La force du réalisateur est de nous mettre en totale empathie avec ses personnages et le monde dans lequel ils évoluent, si bien que lorsque notre monde moderne civilisé apparaîtra, nous aurons pris une distance qui nous le fera craindre et rejeter (à méditer...), tout comme Hushpuppy, son père et les habitants du bassin (le Bayou), en Louisiane.  On aime l'univers du bassin et les personnes qui y habitent, un monde qui peu à peu semble redevenir sauvage comme une jungle préhistorique, un monde en voie d'effacer les traces de la  civilisation du "progrès technologique",  où les relations humaines ont une force décuplée.  On croit redécouvrir le sens de la tribu.  Les émotions sont puissantes, exprimées dans un langage poétique qui  réinvente la manière de dire le monde, les hommes, l'amour.
Une fable qui met en scène un renard, un phénix, un loup, un chien, une grenouille,  ou un auroch, ne nous apprend rien sur le renard, le phénix, le loup, le chien, la grenouille ou l'auroch, elle nous parle des Hommes et de leur temps.  Il en est ainsi du film de Benh Zeitlin, une fable d'anticipation filmée pour que l'on s'y reconnaisse.
Une esthétique de l'image très intéressante, qui rappelle les oeuvres  que l'artiste brésilien  Vik Muniz réalise,  recomposant souvent des chefs-d'oeuvres des grands maîtres de l'art  à partir de déchets (à méditer, donc, encore une fois...).
 Une fable politique dont la force et la beauté sont tenues par la poésie  jaillie d'une enfant de six ans, ancrée dans le monde concret auquel elle puise pour re-créer le sens des choses (à méditer, donc, encore deux fois...).




Bye, bye Cannes
Bye, bye Marilyn
Tu as soufflé la bougie, fondu au noir sur l'autoroute du retour.
Des images qui nous habitent et beaucoup, beaucoup d'émotions!


Merci à l'équipe des Cinémas du Sud de nous avoir invités à participer à cette 65ième édition du festival !


Un article du Monde à propos du film Beasts of the southern wild à lire ICI
Un autre de filmdeculteLA
Une bande annonce  sur le lien ci-dessous:
 http://www.youtube.com/watch?v=_UB3vpfoU60http:
Une chronique sur les lycéens du lycée Fourcade de Gardanne  (accueillis au festival de Cannes grâce à la Région PACA et aux Cinémas du Sud., que l'on remercie).  L'article paru sur le site officiel du festival de Cannes 2012 est là:
http://www.festival-cannes.fr/fr/theDailyArticle/59240.html


Merci à M., C. et C. pour leur présence et les fous rires partagés.  Merci aux 36 merveilleux élèves de la 1e ES/L du lycée Marie-Madeleine Fourcade de Gardanne, toujours partants pour l'aventure !

lundi 7 mai 2012

patti smith - april fool


Merci à M. de m'avoir appris que le  prochain, l'album de  Patti Smith, Banga, sortira le 5 juin prochain.  Le titre April Fool est d'ores et déjà disponible sur le net.  Une jolie ballade pour  vélo rouillé (quelle idée de laisser rouiller son vélo?  Enfin, si on veut le faire chanter, peut-être ... mais le bruit de la chaine est déjà intéressant à exploiter, même quand le vélo est bien entretenu.  Oups, n'allez pas croire que je  suis  à jour des révisions ! ). Il y a effectivement quelque chose de très "roulant" dans la mélodie, une légèreté qui sied à la liberté d'une pente modérée, dévalée  en roule libre...

Come Be My April Fool
Come You're The Only One
Come On Your Rusted Bike
Come We'll Break All The Rules

We'll Ride Like Writers Ride
Neither Rich Nor Broke
We'll Race Through Alleyways
In Our Tattered Cloaks So

Come Be My April Fool
Come We'll Break All The Rules

We'll Burn All Of Our Poems
Add To God's Debris
We'll Pray To All Of Our Saints
Icons Of Mystery
We'll Tramp Through The Mire
When Our Souls Feel Dead
With Laughter We'll Inspire
Then Back To Life Again

Come You're The Only One
Come Be My April Fool
Come Come
Be My April Fool
We'll Break All The Rules 

 On peut déjà lire des articles ici ou là sur la toile, par exemple :
Un site infos de Patti Smith ICI
Son site officiel LA
Un autre site encore,  par  LA
tout cela est bien agréable à entendre et à attendre, un disque d'abord, une tournée ensuite .....

samedi 5 mai 2012

dessins de j.j. surian, galerie vincent bercker

DE L'ANECDOTE A L'UNIVERSEL - 1960   - 2011 , cette exposition des dessins de Jean-Jacques Surian dans la Galerie Vincent Bercker, Rue Matheron, à Aix-en-Provence fait suite à l'exposition de peintures qui vient de s'achever au musée Arteum de Châteauneuf-le-Rouge.  Présentés comme oeuvres sur papier, on peut regarder de nombreux petits triptyques qui, comme des strips de bande dessinée, racontent une anecdote, au détour (ou, au détournement) de personnages et de figures saintes ou populaires (Marilyn Monroe), avec humour et fantaisie.  Ainsi, l'anecdotique de la narration tend-il à l'universel par citation ou détournement d'images et/ou de figures de légende.
Plus intimiste, ce format moyen, dans la thématique du Placard, est une des pièces qui m'a vraiment touchée. 
On dirait une pastorale. Anecdote amoureuse ou  réécriture du Petit Chaperon Rouge ?  Toutefois, la jeune femme troussée cachait  sous ses grands jupons sages, des bas à jarretelle et, qu'on ne s'y trompe pas, ses bras enlacent fougueusement   la chemise à carreaux !
Exposition du 3 mai au 2 juin
ouverture du mercredi au vendredi de 15h à 19h et le samedi de 10h à 12h30  et  de 15h à 19h.
Plus de renseignements au 04 42 21 46 84 ou 06 10 25 83 88
vbercker@yahoo.fr

Une monographie de l'oeuvre de  Jean-Jacques Surian, éditions Autres Temps , texte de Jean Arrouye, Christiane Courbon, Michel-Charles Guèrin et Yves Michaud, vient de paraître.

jeudi 3 mai 2012

travaux d'arts à gardanne, un article paru aujourd'hui dans La Marseillaise

Un article de Sabrina Guintini paru ce matin dans La Marseillaise, à propos de l'exposition Travaux d'Arts à Gardanne, du collectif DEFI , huit artistes de la région, A. Clif, Ninon Anger, Line Bottini, Jean Durello, Daniel Durand, Anne Laure Fink, Alain Prévost et moi-même.
J'ai  posté une note,   à l'issue du vernissage de l'exposition, que l'on peut retrouver en cliquant ICI
L'exposition est à voir jusqu'au 9 mai à l'Espace Bontemps, à Gardanne et nous serons très contents de vous y accueillir de 11h à 18h, du mardi au dimanche.

mardi 1 mai 2012

mais les fleurs de mai


Par le laurier du Sud, l'origan de Lota,
petite reine de mes os, je te couronne,
et qu'elle soit toujours à toi, cette couronne
née de la terre et de la feuille du baumier.

Amour, nous arrivons de nos provinces vertes,
nous en tenons la terre à notre sang mêlée,
nous allons par la ville, ainsi que beaucoup d'autres,
un peu perdus, craignant qu'on ferme le marché.

Ma bien-aimée, ton ombre a l'odeur de la prune,
la source de tes yeux est cachée dans le Sud,
ton coeur est une colombe de tirelire,

ton corps a le poli qu'ont les pierres dans l'eau,
la rosée couvre les grappes de tes baisers,
d'être à côté de toi, je vis avec la terre.

             Pablo Neruda        
                    

                  


Ondine, tu es fille de la mer, ton corps
est d'eau pure, ô cousine de l'origan,
et ton sang, cuisinière, est de terre vivante,
terrestres et fleuries, voilà tes habitudes.

Tes yeux regardent l'eau, et soulèvent les vagues,
tes mains vont vers la terre, en y lâchant les graines,
l'eau et la terre où sont tes domaines profonds
se sont unies en toi par la loi de l'argile.

Naïade, ton corps fend la turquoise marine
et bientôt resurgi fleurit dans la cuisine
c'est ta façon à toi d'assumer ce qui est

avant de t'endormir encerclée de mes bras
qui, pour que tu reposes, écartent de la nuit
herbe, légumes, algues, écume de tes songes.

                        Pablo Neruda





Cher coeur, reine du céleri et de la huche,
petite panthère du fil et de l'oignon,
que j'aime voir briller ton minuscule empire,
les armes de la cire et de l'huile et du vin,

de l'ail, et de ce sol que tes mains ont ouvert,
de la substance bleue qu'elles ont allumée,
de la transmigration du songe à la salade,
du serpent enroulé du tuyau d'arrosage. 

De ta faucille tu soulèves les senteurs,
je te vois présider au savon dans la mousse,
tu gravis mes échelles et mes escaliers fous,

et tu découvres dans le sable du cahier,
fouillant les symptômes de ma calligraphie
les lettres égarées qui ont cherché ta bouche.

Pablo Neruda




Les deux amants heureux ne font plus qu'un seul pain,
une goutte de lune, une seule, dans l'herbe,
ils laissent en marchant deux ombres qui s'unissent,
dans le lit leur absence est un seul soleil vide.

Leur seule vérité porte le nom du jour:
ils sont liés par un parfum, non par des fils,
ils n'ont pas déchiré la paix ni les paroles.
Et leur bonheur est une tour de transparence.

L'air et le vin accompagnent les deux amants,
la nuit leur fait un don de pétales heureux,
aux deux amants reviennent de droit les oeillets.

Les deux amants heureux n'auront ni fin ni mort,
ils naîtront et mourront aussi souvent qu'ils vivent,
ils possèdent l'éternité de la nature.

Pablo Neruda