jeudi 29 octobre 2020

Take a ride on that carrousel

                             










mercredi 28 octobre 2020

"A la lumière d'hiver", II, Philippe Jaccottet , 1977


 Aide-moi maintenant, air noir et frais, cristal 

noir. Les légères feuilles bougent à peine,

comme pensées d'enfants endormis. Je traverse

la distance transparente, et c'est le temps

même qui marche ainsi dans ce jardin,

comme il marche plus haut de toit en toit, d'étoile

en étoile, c'est la nuit même qui passe.


Je fais ces quelques pas avant de remonter

là où je ne sais plus ce qui m'attend, compagne

tendre ou détournée, servantes si dociles

de nos rêves ou vieux visage suppliant...

la lumière du jour, en se retirant

                                                  - comme un voile

tombe et reste un instant visible autour

des beaux pieds nus - 

                                  découvre la femme d'ébène

et de cristal, la grande femme de soie noire

dont les regards brillent encore pour moi

de tous ses yeux peut-être éteints depuis longtemps.


La lumière du jour s'est retirée, elle révèle,

à mesure que le temps passe et que j'avance

en ce jardin, conduit par le temps,

                                                      autre chose

- au-delà de la belle sans relâche poursuivie,

de la reine du bal où nul ne fut jamais convié,

avec ses fermoirs d'or qui n'agrafent plus nulle robe - 

autre chose de plus caché, mais de plus proche...


Ombres calmes, buissons tremblant à peine, et les couleurs,

elles aussi, ferment les yeux. L'obscurité

lave la terre.

                    C'est comme si l'immense

porte peinte du jour avait tourné

sur ses gonds invisibles, et je sors dans la nuit,

je sors enfin, je passe, et le temps passe

aussi la porte sur mes pas.

                                          Le noir n'est plus ce mur

encrassé par la suie du jour éteint,

je le franchis, c'est l'air limpide, taciturne,

j'avance enfin parmi les feuilles apaisées,

je puis enfin faire ces quelques pas, légers

comme l'ombre de l'air,


l'aiguille du temps brille et court dans la soie noire,

mais je n'ai plus de mètre dans les mains,

rien que de la fraîcheur, une fraîcheur obscure

dont on recueille le parfum rapide avant le jour.

(Chose brève, le temps de quelques pas dehors,

mais plus étrange encore que les mages et les dieux.)



             A la lumière d'hiver, Philippe Jaccottet, 1977, Gallimard

dimanche 20 septembre 2020

Lost and found


 

samedi 5 septembre 2020

The Doors - Moonlight Drive - 1968 (Live)



Let's swim to the moon
Let's climb though the tide
Penetrate the evening that the
City sleeps to hide
Let's swim out tonight, love
It's our turn to try
Parked beside the ocean
On our moonlight drive
[...]

Camille - Pâle Septembre (Live, 2006)

mercredi 2 septembre 2020

"Shaman", Lionel Gabel sur Soundcloud

 


Un morceau récent de l'ami Lionel Gabel, sur sa page Soundcloud. On y accède par le lien:

https://soundcloud.com/lionel-gabel/shaman

Dessin et musique de Lionel Gabel. Août 2020

jeudi 20 août 2020

jeudi 13 août 2020

Exposition Guy Fredericq et Audrey Rocarro à l'Epicerie, programmation TousArtZimut

 Depuis quelques jours et jusqu'au 23 août, on peut voir les sculptures de Guy Fredericq et les peintures d'Audrey Rocarro à Maurs, dans la galerie de l'association Tousartzimut.  

Les deux artistes ont une prédilection pour la matière brute et naturelle extraite du sol.  

Audrey Rocarro fabrique elle même les pigments qu'elle emploie dans des peintures qui donnent à voir des parois dressées ou des paysages ouverts aux horizons éloignés vers lesquels nous sommes appelés à nous transporter car c'est là qu'est la matière, suspendue dans des formats horizontaux, parfois très aplatis. Les lointains sont denses, travaillés dans l'épaisseur et parcourus de lignes tourmentées, donnant aux paysages l'impression d'être, peut-être, seulement des  mirages.  On pense à des tempêtes de sables dans le désert, des orages sur le rivage. Si les paysages sont indécis, la matière est très présente et sensuelle.

Audrey Rocarro présente son travail comme une peinture abstraite rendant hommage aux oeuvres rupestres des  "hommes premiers". Elle vit et travaille dans le Lot.


                           


                           






Pour lire la biographie d'Audrey Rocarro et visiter son site: 


Guy Fredericq apporte par ses sculptures une dimension verticale à l'ensemble de l'exposition.  Lui aussi travaille à partir de matières récupérées dans la nature, principalement le bois, la pierre et le métal, les combinant le plus souvent pour les imbriquer les unes aux autres.  Il situe sa démarche créatrice dans une recherche entre primitivisme et modernité.  Les pièces se rapprochent parfois de formes empruntées au vivant, buste de femme, silhouette évoquant un poisson ou à des objets manufacturés, sans que cela soit une norme. Me laissant imprégner par la présence des sculptures, alors que je garde la galerie, je perçois leur stabilité communicative car leur composition, bien que comprenant différents matériaux, vise la continuité formelle et la fluidité des lignes. Le geste du sculpteur est quant à lui laissé en évidence, accusant la dureté des matières attaquées par l'outil dont la morsure visible est partie intégrante du rendu final et de l'esthétique recherchée.  Même si les reliefs du bois sont abaissés par un patinage à la cire, les marques des gouges ou des dents de la chaîne de tronçonneuse sont visibles, ce qui contraste avec les formes généralement arrondies et douces à l'oeil des oeuvres. 

Actuellement, Guy Fredericq vit et travaille à Lauzerte, dans le Tarn-et-Garonne, mais il a beaucoup voyagé et vécu dans diverses régions de France, ce qui explique peut-être le "métissage" des matières et des influences, perceptibles dans son travail. 



                     





Pour lire la biographie de Guy Fredericq et découvrir son travail de façon plus approfondie, il faut se rendre sur son site:

https://www.guyfredericq.com/bio

Une exposition préparée par l'association d'art contemporain TOUSARTZIMUT

TOUSARTZIMUT

Le Tour de ville

15122 Maurs 

https://www.tousartzimut-maurs.org/

Une galerie à suivre sur sa page Facebook 

https://www.facebook.com/Tousartzimut-maurs-111639163649010



















dimanche 2 août 2020

TousArtZimut galerie associative d'art contemporain, Maurs

L'association TOUSARTZIMUT organise chaque été, depuis trois ans, une série d'expositions d'artistes professionnels, dessinateurs, graphistes, graveurs, peintres, photographes, plasticiens, sculpteurs, etc. à l'Epicerie, lieu rénové et mis disposition de l'association par un généreux propriétaire.  La galerie est au coeur de la ville de Maurs, située dans la Châtaigneraie, dans le sud du Cantal.  



La crise sanitaire liée au Covid 19 a annulé pratiquement tous les événements artistiques depuis le printemps, mais l'association Tousartzimut a décidé de maintenir les cinq expositions programmées de juin à début septembre.    Même si les visiteurs moins nombreux, le partage et la curiosité pour l'art sous toutes ces formes sont indispensables à la qualité de la vie !  Et les expos présentent des artistes intéressants ! 

Le programme de l'été:




Quelques photos de la première exposition , Gig Poster, SG Factory.  On trouvera sur le site de l'académie de Clermont-Ferrand, le détail de ces actions éducatives menées au Lycée Saint-Géraud d'Aurillac, en cliquant ici et dont une série d'affiches de concerts, réalisées par les élèves du Lycée Saint-Géraud était présentée.  En amont de la création des affiches, les élèves rencontrent les artistes et élaborent un projet de sérigraphies qui sont tirées en édition limitée pendant le concert et vendues à l'issue de la soirée.  Les festivals Hibernarock ou Europavox ont ainsi sollicité  SG Factory.  Quelques exemples des sérigraphies réalisées :







La deuxième exposition faisait dialoguer les peintures de Nicolas Benedetti et les photos d'Alain Roux autour du thème "Corps à corps":



Nicolas Benedetti 


Les peintures présentées par Nicolas Benedetti montrent des corps aux  présences fortes, que ce soient ses petits personnages exprimant des émotions douloureuses, ses nus dessinés dans une manière qui évoque Egon Schiele, ou plus récemment, ses portraits géants dont les yeux accrochent le regard du visiteur.




Alain Roux 


Alain Roux présente des photos de lutteurs indiens.  Il a été admis durant l'entrainement des religieux qui pratiquent le Kushti, une lutte indienne traditionnelle, qui plus qu'un sport est une ascèse.  L'entrainement se pratique dans l'akhara, une fosse remplie d'argile et de ghee, dont la couleur varie selon les régions. 

La troisième exposition a réuni les oeuvres du peintre  Jean-Claude Savi et des sculptures de plomb de l'artiste Valérie Gendre. 







Jean-Claude Savi


Les peintures de Jean-Claude Savi regorgent de teintes chaudes, de terre, de feu et de soleil qui leur donnent un aspect primitif d'oeuvres pariétales, au premier regard, de loin.  Mais sitôt que l'on y regarde de près on voit apparaître une multitude de saynètes dont les personnages ne sont pas toujours humains.  On pense à Jérôme Bosch et à Moebius et on s'amuse à regarder longuement.







Valérie Gendre


Les sculptures de Valérie Gendre donnent l'impression d'être le résultat d'une épreuve du feu, mais d'un feu refroidi.  Le plomb qu'elle manipule a des teintes qui vont du gris au blanc, comme la cendre et les fonds sont très sombres, parcourus de lueurs étouffées.  C'est un travail en relief d'apparence fragile, pourtant ces délicates sculptures coulées sont parfois des cratères qui creusent dans le vif, laissant apparaître des béances, comme des cicatrices impossibles à refermer.


La suite à venir bientôt dans une autre publication, à l'occasion de la prochaine expo.  

Rendez-Vous pour la quatrième exposition du 6 au 23 août 2020 avec Audrey Rocarro (peintre) et Guy Fredericq (Sculpteur) 

TousArtZimut, association d'Art contemporain
L'Epicerie
Tour de Ville
15600 Maurs


jeudi 30 juillet 2020

Sweet










Menet, Cantal.

"Perte d'Auréole", Charles Baudelaire, Petits Poèmes en prose, 1869


Eugène Atget, Avenue des Gobelins, Paris, 1925 (détail)



XLVI

 

« Eh ! quoi ! vous ici, mon cher ? Vous, dans un mauvais lieu ! vous, le buveur de quintessences ! vous, le mangeur d’ambroisie ! En vérité, il y a là de quoi me surprendre.

— Mon cher, vous connaissez ma terreur des chevaux et des voitures. Tout à l’heure, comme je traversais le boulevard, en grande hâte, et que je sautillais dans la boue, à travers ce chaos mouvant où la mort arrive au galop de tous les côtés à la fois, mon auréole, dans un mouvement brusque, a glissé de ma tête dans la fange du macadam. Je n’ai pas eu le courage de la ramasser. J’ai jugé moins désagréable de perdre mes insignes que de me faire rompre les os. Et puis, me suis-je dit, à quelque chose malheur est bon. Je puis maintenant me promener incognito, faire des actions basses, et me livrer à la crapule, comme les simples mortels. Et me voici, tout semblable à vous, comme vous voyez !

— Vous devriez au moins faire afficher cette auréole, ou la faire réclamer par le commissaire.

— Ma foi ! non. Je me trouve bien ici. Vous seul, vous m’avez reconnu. D’ailleurs la dignité m’ennuie. Ensuite je pense avec joie que quelque mauvais poëte la ramassera et s’en coiffera impudemment. Faire un heureux, quelle jouissance ! et surtout un heureux qui me fera rire ! Pensez à X, ou à Z ! Hein ! comme ce sera drôle ! »

 

lundi 13 juillet 2020

Jesus Silver Surfer




Figeac, Lot.

jeudi 11 juin 2020

Pellosh, photographe à Pointe Noire, exposé par l'Atelier Galerie Taylor à Paris du 2 au 15 juillet

La galerie parisienne, met à l'honneur le photographe congolais, Maurice Bidilou, dit "Pellosh", installé à Pointe-Noire.  Le studio de Maurice Bidilou était un lieu très prisé des ponténégrins depuis 1973,  l'année de son ouverture, jusque dans le milieu des années quatre-vingt-dix. 
Emmanuèle Béthery a fait sa connaissance lors d'un long séjour au Congo.  Impressionnée par ses photos, reflet d'une époque joyeuse, post-coloniale, mémoire de tous ceux qu'il a photographiés, sapeurs, familles, amis, elle a commencé un long travail d'archivage et de sauvegarde et d'exposition des dizaines de boîtes de négatifs  remisées dans ce qui fut le studio de Maurice Bidilou.  Ce photographe n'a jusqu'à présent jamais été exposé.
 







Atelier/Galerie  TAYLOR
7, rue Taylor
75010 PARIS 

EXPOSITION du 2 au 15 juillet
José Nicolas
+33 6 61 31 24 48
contact@galerie-taylor.fr

Emmanuèle Béthery est à l'origine de l'association Talents cachés d'Indonésie et du Congo.  L'association créée en 2004 et basée à Paris,  a pour mission la découverte, le soutien et la promotion d'artistes hors circuits touristiques et commerciaux. L'activité était totalement dédiée à des peintres indonésiens, puis à partir de 216, elle s'est tournée aussi en direction du Congo. La découverte de Maurice "Pellosh" et de ses oeuvres permet d'ajouter la photographie à son champ d'action.


Voir plus de photos sur le compte instagram:
@studiopellosh

L'association Tacaindo a un site sur lequel vous pouvez voir les actions et les artistes soutenus: 
tacaindo.net


Maurice Bidilou, surnommé Pellosh est devenu photographe dès l'âge de dix-sept ans, en 1968.  Il a ouvert son studio en 1973, non loin de l'ex-cinéma le Rex et de la Grande Mosquée. Son studio est devenu un lieu à la mode où les familles et les jeunes sapeurs allaient se faire "tirer le portrait".  Aujourd'hui, Maurice Bidilou vit dans le quartier M'Paka 120 entouré de ses appareils photos devenus obsolètes, d'éléments de décor de son ancien magasin et de dizaines de boîtes de négatifs. 

Une exposition à ne pas manquer, si vous êtes à Paris !