dimanche 28 novembre 2010

dans la friche du palais de Tokyo, Rachel Monique, par sophie Calle

il faut remonter le fil du blog à la date du jeudi 25 novembre pour trouver le texte que je viens de publier

samedi 27 novembre 2010

Noir Désir - Des armes

poème de Léo Ferré chanté par Bertrand Cantat . Des armes et des mots....

Des armes , des chouettes, des brillantes
Des qu'il faut nettoyer souvent pour le plaisir
Et qu'il faut caresser comme pour le plaisir
L'autre, celui qui fait rêver les communiantes
Des armes bleues comme la terre
Des qu'il faut se garder au chaud au fond de l'âme
Dans les yeux, dans le coeur, dans les bras d'une femme
Qu'on garde au fond de soi comme on garde un mystère
Des armes au secret des jours
Sous l'herbe, dans le ciel et puis dans l'écriture
Des qui vous font rêver très tard dans les lectures
Et qui mettent la poésie dans les discours
Des armes, des armes, des armes
Et des poètes de service à la gâchette
Pour mettre le feu aux dernières cigarettes
Au bout d'un vers français brillant comme une larme

Léo Ferré chantant les poètes (1960)


presque un sujet de dissertation....

vendredi 26 novembre 2010

des nez et des autos

j'écrivais que dans certaines toiles , les visages de Basquiat
sont dotés de nez en forme de petites voitures
où les roues figurent les narines
la preuve est là
et ne dites pas que c'est une détail insignifiant, Basquiat est dans le détail, même ludique !

jeudi 25 novembre 2010

dans la friche du palais de Tokyo, Rachel Monique par Sophie Calle

Exposition Rachel, Monique, de Sophie Calle dans la carcasse dépouillée du Palais de Tokyo.
J'avais pris rendez-vous le lendemain de ma visite chez Basquiat, la porte en face , avenue du Président Wilson, bâtiment jumeau en apparence. La porte poussée, rien n'est plus semblable, plus de décor, la friche exhibe piliers de béton, câbles, poussières, gravas, grillages. Une sensation de calme, un peu vide. Comme une anticipation de la mort, abandon de la carcasse, pour donner raison à l'épitaphe voulue par la mère de l'artiste sur sa tombe "je m'ennuie déjà".

Par ailleurs, comment ne pas faire le lien avec les toiles de Jean-Michel Basquiat : les corps à nu, les entrailles, l'être intérieur ? Ici dans le dépouillement plutôt que l'abondance.
Pas de peinture. Des photos, des films, des objets, de la dalle de pierre. Si la couleur n'est pas absente, la prégnance du gris l'estompe.

j'avais lu : " Ma mère aimait qu'on parle d'elle. Sa vie n'apparaît pas dans mon travail . ça l'agaçait. Quand j'ai posé ma caméra au pied du lit dans lequel elle agonisait (...) elle s'est exclamée :"enfin!" " (Sophie Calle)
Un article intéressant qui rend compte de l'exposition et qui situe la relation de Sophie Calle à sa mère , sur le site Actua litté . http://www.actualitte.com/dossiers/1214-exposition-sophie-calle-mere-experience.htm
cliquez sur le lien Il y a deux ans, la mère de Sophie Calle, Rachel, Monique , est morte d'un cancer.
Un autel fleuri de lys blancs. D'autres fleurs dans un vase - des soucis - entre des piliers un peu plus loin, en regard de plaques et de feuilles de papier sur lesquels on lit, répété, le mot
soucis - le dernier prononcé par la mère de l'artiste.

sur un mur des photos et des textes récoltés pendant un séjour à Lourdes où une voyante les avait envoyées, elle et sa mère.
Je n'ai pas l'intention d'écrire le parcours de la visite, de faire le guide pour ceux qui viendront me lire, je laisse les photos jouer ce rôle, ainsi que l'article cité plus haut .
Ce qui m'intéresse, l'expérience d'une autre, sa manière de vivre l'agonie puis le deuil de sa mère. Je suis en présence de l'intimité d'une fille et de sa mère dans cette séparation ultime, préparée, vécue, puis installée en vue de cette exposition. Paradoxe de l'oeuvre de Sophie Calle, faire du plus intime de sa vie une oeuvre exposée.
Pourquoi suis-je ici ? Pour le nom de Sophie Calle, pour voir son travail ailleurs que dans les livres et sur des photos . Ce n'est pas tout. Je connais le thème de cette installation, il me renvoie à mon vécu, à des thèmes personnels. Que suis-je donc venue partager ?
autoportrait de sophie Calle

projection du film de son voyage vers les terres du Groenland
Cette visite, je m'en doutais est un possible retour sur mes propres deuils. On est encore en novembre, mois où l'on fait pèlerinage sur les tombes.
En venant sur Paris j'ai pensé à Y. que j'ai accompagnée comme je l'ai pu sur le chemin de la fin de sa vie, l'an passé. Expérience dont je m'étais crue pour jamais dispensée avec la mort prématurée de mes parents. Ses cendres reposent-elles à présent dans le caveau familial du Père Lachaise, la famille a-t-elle fait le nécessaire durant l'année ? Je n'osais appeler.
M.P.D.
une femme extraordinaire qui m'a redonné vie d'une certaine manière, une figure assurément positive, un peu maternelle, pour ce qu'elle m'a permis de me construire une mère intérieure aussi nécessaire que les fondations de l'édifice ici mises à nues.
Josée, amie d'enfance disparue cet été, impossible d'écrire sur ce présent.
Et la grande absente, ma mère, depuis douze ans, presque treize.
Pelle-mêle de photos qui plaisaient à sa mère. En bas au centre figure la photo où on la voit assise sur la dalle de sa tombe portant l'inscription "Mother" qui est utilisée pour l'affiche de l'exposition. On y voit une femme d'une quarantaine d'années, extrêmement séduisante, assurément provocante. Ce cadre me plaît beaucoup, il est la vie même ! La mère de S. Calle devait avoir à peu près l'âge de la mienne. J'éprouve une émotion nouvelle, plus apaisée, plus attendrie pour ma propre mère dont le caractère s'accordait parfois si peu avec le mien. Je sais à présent, je l'avais bien deviné, que cette installation serait une manière de tenter de revenir sur les trois derniers mois de sa vie dans une unité de réanimation. Revenir sur ces moments de l'ultime présence à la vie et de ses questionnements. Qu'est-ce qui a conduit Sophie Calle à placer là sa caméra ? Peut-être voulait-elle saisir le moment où la vie quitte le corps? Peut-être profiter de la vie jusqu'au dernier souffle ? Peut-on y répondre au moyen d'une caméra - témoin infaillible - placée pour saisir les derniers instants, pour ne rien perdre ? Si elle ne pouvait être présente, la caméra pouvait-elle se substituer à sa présence ?
Je suis satisfaite que dans le murmure des voix qui entouraient le lit funéraire de
Rachel Monique, le questionnement des personnes présentes ait persisté, malgré la caméra posée là pour tout enregistrer et tout objectiver, et que la vie s'en soit allée comme une incertitude ... que je crois féconde.
Peu après la mort de sa mère, elle a acheté cette girafe et l'a placée dans son atelier : elle la regarde de haut le regard un peu triste... Voyage vers le pôle nord où sa mère avait toujours rêvé d'aller
Une photo, le collier Chanel et le diamant de sa mère
qu'elle est allée enterrer
au Groenland
la liste des objets qui ont été placés dans le cercueil, elle figurait non loin d'une photo en noir et blanc grandeur nature du cercueil ouvert contenant la dépouille de Rachel Monique et ces objets familiers.
Il faudrait écrire un mot pour la fin , il ne vient pas laissant le texte inachevé

mercredi 24 novembre 2010

Jean-Michel Basquiat

L'affiche à l'entrée du Musée d'Art Moderne, av. du Président Wilson.J'avais découvert le travail de Jean-Michel Basquiat il y a 7 ou 8 ans en feuilletant des livres dans une librairie. Nous travaillions alors avec des élèves sur l'oeuvre de Combas en résidence à Aix (2003). J'avais acheté le livre, une édition à petit prix, tout de suite, vraiment touchée par les toiles, la force et la liberté du geste, l'homme au centre des toiles comme un cri, comme un écorché, les mots presque omniprésents.
A l'annonce de l'exposition à Paris j'ai voulu voir les toiles en vrai. C'est important de se placer devant une toile, de prendre sa dimension dans une sorte de corps à corps, de la ressentir. Dans cette expo du Musée d'art Moderne, l'accrochage est très bien fait, chronologique et permet d'appréhender l'évolution du jeune artiste en une dizaine d'années, seulement. J'ai parcouru l'expo trois fois avant de me résoudre à quitter le lieu, il faut le dire, c'est vraiment fort !

Quelques photos dérobées à la vigilance des gardiens. Il fallait garder l'idée de l'expo telle qu'on ne peut la trouver dans un catalogue.
Sur ce mur, 5 toiles qui ne sont pas tendues sur châssis, elles recouvrent des palettes de transport, des baguettes de bois assemblées. Hommage à des grands hommes noirs, tels Cassius Clay ou encore Charlie Parker (abrégé C PRKR). Basquiat a constamment une réflexion sur la condition des noirs américains depuis l'époque de l'esclavage jusqu'à aujourd'hui.

La réflexion sur la condition des noirs issus de descendants d' esclaves, en occident, étant omniprésente dans le travail de Basquiat , je remarque que les gardiens du musée sont en majorité noirs alors qu'il y a très peu de visiteurs noirs ... l'idée me traverse que les choses évoluent lentement ... et pourtant

Ici une toile magnifique dans laquelle on trouve des éléments très caractéristiques de la peinture de Basquiat. Un corps d'homme dont on voit les organes intérieurs ( à l'âge de 8 ans, Basquiat a été hospitalisé à la suite d'un accident de la route, il a dû subir l'ablation de la rate. Pendant sa convalescence, sa mère lui offre un livre d'anatomie intitulé "Henry Gray's Anatomy of the Human Body " qui influence fortement sa représentation du corps non comme surface mais comme complexion d' organes ) accompagné de la couronne. J'associe cet intérêt exhibé pour ce qui ne se voit pas (en principe) au désir de comprendre , d'appréhender la complexité, de penser. Tout cela forme des sortes de labyrinthes et me rappelle le langage, les mots dont il fait des phrases, les mots dont il cherche parfois le sens inscrivant des listes de définitions, les mêmes mots qu'il réitère en litanie.

Beaucoup de dessins, très écrits, souvent matrices des toiles peintes.
Two Heads on Gold, 1982. Des têtes comme des masques, et beaucoup, beaucoup de dents !
Je ne peux pas vous en montrer ici, mais parfois Basquiat dessine les nez comme de petites voitures stylisées dont les deux narines figurent des roues placées en dessous . Cherchez dans des catalogues, vous verrez, je ne l'ai pas rêvé ! D'ailleurs, c'est exactement ainsi qu'il dessine les voitures dans ses premières toiles où apparaissent souvent des voitures et des camions.

A propos de cette toile, j'ai entendu le commentaire d'un guide, très intéressant. Basquiat qui a lu beaucoup de bandes dessinées, reprend souvent dans ses toiles les attributs des héros des comics américains, en particulier Superman. Il rappelle que le cahier des charges donné aux créateurs du super-héros, en 1930, en pleine période de l'ascension du nazisme en Allemagne, ne comportait qu'une seule contrainte : un héros avec des cheveux noirs. Basquiat s'en sert pour peindre le super héros noir. On retrouve les couleurs de Superman: bleu, jaune, rouge et noir. Ainsi que dans la partie en haut à droite, le signe de l'éclair ( puissance) qu'il porte sur son thorax. L'homme noir victorieux porte une flamme à la main (Variante d'une statue de la liberté ?) , sa tête est surmontée d'une auréole. D'autres signes sont porteurs de messages politiques: le $ du dollar, les mots per capita ( connotation de capitalism ?).

Une magnifique grande toile représentant une tête (thème cher à Basquiat) , très travaillée, très complexe. Toujours les mêmes couleurs des super-héros et des dents en or. Une tête bien faite, une tête bien pleine, qui pense, pour dire aux hommes, quelle que soit leur couleur de peau, qu'il faut penser, qu'il faut réfléchir, faire travailler sa tête, s'instruire. On constate, à regarder ses toiles, que Basquiat est aussi (surtout) un intellectuel, qu'il aime l'écriture, les mots. Il dit beaucoup, dénonce beaucoup, peint comme on crie ! Il a d'ailleurs commencé par là, écrire des messages sur les murs de Manhattan.


La dernière toile que j'aie pu photographier avant de me faire rappeler à l'ordre: Irony of negro policeman. (l'ironie du policier noir) ... vous comprendrez.


Basquiat est né le 22 décembre1960, mort le 12 août 1988 à 27 ans suite à une overdose. D'origine Haïtienne et Portoricaine, ses parents appartiennent à la moyenne bourgeoisie, ils habitent New-York. C'est sa mère qui l'initie à l'art par la fréquentation des musées et l'encourage à peindre. A sept ans il découvre la bande dessinée. A seize ans, sous le nom de SAMO (Same old shit), il écrit des messages sur les murs de Manhattan, à la bombe... peu à peu, au fil des rencontres avec des artistes, des galeristes et des expositions, son oeuvre acquiert une notoriété qui n'a cessé d'être. (pour une biographie plus complète, cliquez ici )
Et puis deux films , l'un présentant l'expo de Paris au Musée d'Art Moderne. L'autre où l'on voit Basquiat, jeune, il rejoint Rimbaud dans mon imaginaire).

Expo Jean-Michel Basquiat, Musée d'Art Moderne de la ville de Paris / ARC
du 15 octobre 2010 au 30 janvier 2011 . Cliquez ici pour plus de renseignements

mardi 23 novembre 2010

The Radiant Child

la jeunesse de Jean-Michel Basquiat

Jean-Michel Basquiat - Musée d'Art Moderne - 2010

mercredi 17 novembre 2010

le sambuc - la cride


On peut se laisser berner par le grand bleu du ciel et ne pas se méfier de la possibilité d'un vent sournois qui profiterait du découvert de la plaine pour vous faire comprendre sa nature de mistral , son intention de vous freiner par une attaque frontale et d'épuiser vos forces. J'avais décidé pour cette sortie en vélo de prendre la route de Vauvenargues et, à la sortie du village, de bifurquer à gauche vers le col du Sambuc, puis de basculer sur Jouques et de rentrer tranquillement par la plaine de Pertuis avec comme dernière difficulté, le petit col de la Cride.

Les jambes un peu lourdes, je m'appliquai sur l'échauffement, ne pas partir trop fort, pour être à l'aise dans les cols. J'aime faire le col du Sambuc, le revêtement très granuleux est peu roulant. La route est un boyau qui se faufile entre des parois calcaires. La végétation de chênes barbus de lichens plus clairs que le feuillage luisant rappelle la végétation originelle de la Provence , laisse penser que cette combe étroite a dû être un véritable coupe gorge, repère de brigands de grands chemins. Il n'est pas rare, pendant la saison de la chasse, c'est-à-dire en ce moment, d'y voir des hommes armés, postés sur les hauteurs de part et d'autre de la route, malgré tout intimidants. On se dit qu'on les dérange, forcément, et que s'il venait à l'un ou l'autre un coup de sang, on prendrait facilement du plomb.

A la sortie de Vauvenargues , il faut laisser la route qui part tout droit vers le col des Claps et le col des Portes et prendre à gauche le vallon des Masques. La route démarre sur un fort pourcentage mais retrouve rapidement une pente plus douce qui permet de se caler sur un bon rythme. Le col est en deux étapes. Au lieu précis où la piste pédestre, ancien chemin de transhumance d'Arles au Jura qui suit la vallée de Vauvenargues sur son flanc droit débouche sur la route, la combe s'ouvre sur quelques parcelles cultivées, avant de repartir, plus resserrée et plus abrupte, jusqu'au col. J'étais contente de mes jambes, elles me portaient bien à présent, mais cette fois, c'était le ventre qui réclamait, beaucoup trop tôt. J'avais faim.

En arrivant à Jouques le mistral cognait de face. De quoi laisser des forces dans la grande plaine de la Durance où le vent du nord a toute liberté de se payer un bon galop. Le mistral en demandait , il aiguisait ma faim mais les jambes répondaient bien et je n'avais pas envie de m'arrêter, ni de couper le rythme, plutôt bon. Je décidai que cette sensation de faim était sans fondement et je passai Jouques, Peyrolles et Le puy-Sainte-Réparade. Je me hâtai même, comme le cheval qui connaît l'écurie.


Dans la foulée, la montée du petit col de la Cride, bien ramassée dans ses côtes et ses lacets, ne fut pas glorieuse. Je râlais intérieurement d'être contrainte à capituler, de finir la boucle dans cet état. Je le connais bien pourtant cette côte de La Cride, c'est mon tour pour les jours où le temps est compté. Je pourrais la faire quelle que soit ma forme, par habitude !

Pas de fatigue, juste la faim, le besoin de sucre, l'épuisement qui arrive d'un coup, coupe les jambes. Je finis à la ramasse. Une nécessité en impose à ma volonté, manger !

Emile Cohl - Fantasmagorie 1908

Emile Courtet, dit Emile Cohl est l'inventeur du dessin animé. Fantasmagorie , créé en 1908 est le premier dessin animé cinématographique. Si vous êtes intéressé par le phénomène et par l'artiste, un peu plus d'info ici
A Lyon, existe aujourd'hui une très bonne école de dessin qui porte son nom : L'école Emile Cohl (cliquez sur le nom de l'école pour vous diriger sur son site) qui dispense une formation en illustration, bande dessinée, infographie, multimédia, animation. C'est très simple et très émouvant !

dimanche 14 novembre 2010

E.S.T. - From Gagarin's Point Of View

Un autre morceau du groupe suédois E.S.T., Esbjörn Svensson Trio.... du piano, du bleu, de l'eau et un son minimaliste, très pur... à la perfection. Hommage au pianiste, Esbjörn Svensson décédé il y a deux ans dans un accident de plongée.
Tout cela me donne envie de porter mes oreilles du côté du Pat Metheny group ... (à suivre, Are you going with me ?)

samedi 13 novembre 2010

Esbjörn Svensson Trio - What Though The Way May Be Long

On m'a fait découvrir ce groupe et je viens de tomber sur ce clip tout à fait intéressant .... Vision du primate dans la cité.
A écouter dans de bonnes conditions acoustiques !
Je peux déjà annoncer que je programmerai d'autres morceaux du trio E.S.T. !

jeudi 11 novembre 2010

Harper Simon - Berkeley Girl (feat Jena Malone)

si vous ne pouvez vous empêcher de trouver à cette chanson une parenté avec les albums de Simon & Garfunkel, elle sera légitime ... Harper est le fils de Paul Simon. Jolie mélodie et petit film sympa qui joue la nostalgie au gré d'une image probablement obtenue en utilisant une caméra vintage !
C'est bien charmant de faire du vélo en robe ....

lundi 8 novembre 2010

Nina Simone - I think it's going to rain today

merveilleuse chanteuse et pianiste , Nina Simone . Les paroles sont de circonstances ...

quand j'aurai du vent


dans mon crâne on croira que je ricane car il me manquera mon élément plastique, tic, tic .... C'est du Boris Vian, avantageusement illustré à son insu par les ressources de l'INA . Cliquez sur le lien (ou sur la photo) pour accéder à la page et lancer la vidéo

http://blogs.ina.fr/blog/2010/11/05/les-rayons-x-et-lexploration-du-corps/

Les images de la fin me rappellent un certain tableau que j'ai réalisé pour l'expo de Perspective 2010 ** , sur le thème de la terre, dans lequel je traitais du rapport de l'homme à la terre .... une sorte de mise en abyme (il paraît qu'on n'évite aucun cliché ... comment faut-il le prendre ici ? )

et pour la chanson en paroles et en musique, c'est sur le lien là : le même Boris Vian, chanté par Serge Reggiani
http://www.youtube.com/watch?v=Btf_zmovZus&feature=related

** précision, le tableau de la nageuse est de 2009, pour Perspectives: Eaujourdhui. voir ici un lien vers un article publié à l'occasion d'une exposition dans la Galerie d'Alain Paire

samedi 6 novembre 2010

Alain Bashung - Résidents De La République

Il me manquait d'entendre la voix de Bashung après lui avoir emprunté ses paroles. Deux clips que je trouve très beaux, à regarder l'un après l'autre ....

Alain Bashung - Je T'Ai Manqué

vendredi 5 novembre 2010

le bleuet


à Banon, sur la rive droite de la Durance, dans les Alpes de Haute-Provence, il y a cette librairie curiosité arborant une sculpture de livres se dressant vers le ciel comme un doigt montrant le chemin . Il y a toujours des gens assez enthousiastes pour croire que c'est possible et qui le font ... réussissant à faire vivre, dans un village, un lieu tellement magique qu'il devient une référence internationale... (Merci à M. pour la photo ).

mardi 2 novembre 2010

la carte et le territoire


Pour M. intrigué par les photos de La nuit je mens , la vérité dans cette chronique ...

Non, ces photos ne sont pas les photos d'un
livre sculpté , même si certains livres peuvent sembler être des monuments ! Je terminais le roman de Michel Houellebecq, La carte et le territoire aux éditions Flammarion.
Le grain du papier prenait bien la lumière de ce milieu de journée et je l'ai photographié avec l'intention, peut-être plus tard, d'écrire quelque chose sur cette lecture. [ Ceux qui ont lu le livre noteront un angle de prise de vue qui ne doit rien au hasard.]

Ici on trouvera donc quelques réflexions sur la lecture de ce roman, infléchies par la lecture d'une critique de Pierre Assouline dans La République des Livres.



Tant pis si les photos semblent un peu doubler celles de la nuit je mens en hommage à Bashung... les choses parfois font des détours et admettent plusieurs lectures .

La carte et le territoire, le titre correspondait à mes préoccupations du moment, le paysage (encore) et proposait une alternative nouvelle et stimulante - tiens, oui, pourquoi pas aussi le voir sous ces angles là ? Qu'est ce que ce romancier pouvait en dire ?

La quatrième de couverture me renseignait sur la nature du personnage principal (héros ne convient pas bien aux personnages du XXIème siècle, encore moins à un genre d'écriture réaliste et encore, encore moins aux personnages désabusés et quelque peu out of the world du romancier Houellebecq) un artiste. Et voilà de quoi finir de me décider à passer outre le prix et à prendre le risque de cette lecture.


Le personnage principal, Jed Martin commence sa carrière d'artiste en photographiant des cartes routières Michelin, sa première exposition "La carte est plus intéressante que le territoire" est la clé du titre.
Les trois périodes remarquables de sa vie donnent sa structure au roman, trois périodes pour trois thèmes et médiums artistiques séparées par de longues périodes d'incubation, de retrait (de dépression) et de solitude volontaire. La photographie pour les cartes Michelin, la peinture pour la série des "métiers", portraits de personnalités représentatives de leur époque et de la société, le montage vidéo à l'aide de logiciel informatique pour la troisième partie que je lis comme une apocalypse.
J'ai vraiment adhéré à cette capacité de fabriquer cet artiste, trouvant son parcours artistique fondé, plastiquement original et justifié. J'ai pensé à un petit roman de William Boyd ,
Nat Tate, lu il y a longtemps dans lequel W. Boyd prétendait écrire la biographie d'un peintre américain appartenant à l'Ecole de New-York, dans les années 50 ... une biographie plus vraie que nature qui fit penser que cet artiste avait réellement existé ... et si la mèche n'avait pas été vendue par un journaliste indiscret, on continuerait de rechercher avec avidité les oeuvres rares de ce peintre que d'aucuns prétendaient avoir connu. J'ai pensé encore au roman Les Onze, de Pierre Michon, dans lequel il retrace l'histoire d'un tableau représentant le Comité de Salut Public qui, en 1794, instaura le gouvernement révolutionnaire de l'an II et la république dite de la Terreur. On a vu dans les jours et les mois qui suivirent la sortie du livre, des dizaines et des centaines de lecteurs se précipiter au Louvre pour voir un tableau qui n'avait jamais existé que dans l'imagination de son auteur!
Bref, je me suis laissée prendre au jeu de Houellebecq et de l'illusion romanesque, appréciant son personnage Jed Martin comme s'il s'agissait d'un artiste réel. Pour tout dire, il me reste une part de travail à faire, chercher quels sont les artistes qui par leurs travaux ont pu inspirer le personnage. Dans la troisième partie du livre, celle où il filme la nature pendant des heures en plan fixe (avant de les retravailler avec un logiciel), j'ai pensé aux travaux de Rose Lowder dont j'avais vu une projection de films à la galerie du 200rd10, à Vauvenargues en janvier 2010 (on peut en retrouver la chronique dans ce blog, ici ). [Si vous avez des pistes ou des idées à me proposer, n'hésitez pas !]


Alors que j'ai aimé ce roman, bien construit, dense en réflexions et analyses sur la société contemporaine (se permettant même une anticipation d'une trentaine d'années dans la troisième partie du roman) dans la lignée des grands romanciers du XIXe qui avec Stendhal voient le roman comme "miroir que l'on promène sur la grande route ", Pierre Assouline démonte le roman et le romancier au point que même les concessions qu'il admet semblent renforcer sa critique... D'abord impressionnée par son analyse et prête à douter de mon point de vue , je suis revenue à mon plaisir premier, considérant qu'il y a certainement chez le critique une virulence imméritée dont l'origine m'échappe .
Il critique vertement le roman qu'il rebaptise "la France du télé-achat", pour ce qu'il cite des marques, des personnalités du petit écran, des romanciers à succès etc... Selon lui, les grands romans (ceux qui passent les siècles) sont atemporels... ici, les éléments cités qui forment l'ancrage réaliste du roman dans la première moitié du XXIème siècle est l'anti-condition pour que ce roman devienne "un grand roman". J'en doute. On peut apprécier le jeu de l'auteur sur l'illusion romanesque à intégrer un maximum de personnalités réelles dans son roman, à proposer une lecture critique de notre société de consommation de biens et de consommation excessive de "petit écran" qui n'a rien à proposer que des personnalités aussi vides que des personnages secondaires ou de second plan (cette fois c'est moi qui me fais méchante dans la critique de la télé) . Selon moi, la critique à faire est là et Houellebecq la fait... Je pense que l'on pourra relire son roman dans 30 ou 40 ans et même plus et qu'il "fonctionnera", même si les images de ceux cités dans le roman ont été oubliées ou qu'ils ont disparu des écrans ( Enfin, il faut l'espérer ... mais il y a pourtant des animateurs qui s'incrustent depuis presque aussi longtemps ! - Drucker, Sébastien & C°).
Le cas du romancier personnage Houellebecq, jouant de l'auto-dérision était paraît-il attendu et prévisible. Soit . Ce n'est pas le point central du roman, d'autant qu'à la disparition de celui-ci dans le roman, l'auteur nous informe que le personnage, Jed, se met par hasard (mais peut-on croire au hasard) à imiter le romancier, à acheter une maison à la campagne et à s'y enfermer... J'y vois là une indication à comprendre que Jed Martin est Houellebecq, au même titre qu'Emma Bovary était Flaubert... On peut y voir un manque de modestie de la part de l'auteur, ce serait un peu simpliste. On peut aussi y voir une intention, celle d'habiter plusieurs de ses personnages, du moins les principaux et, sous sa propre identité, de "se découvrir jusqu'à l'os" ( merci M. pour cette expression ), c'est le moins que l'on puisse dire ! Houellebecq nous apprend que c'est la culture et la bonne lecture que l'on fait des choses qui permettent de faire du sens et cela porte bien plus loin que l'esprit de dérision ou le cynisme affichés auxquels on aurait tort de trop se laisser prendre.
Pierre Assouline proposait de lire plutôt que Houellebecq, l'auteur américain Don deLillo ... je suis son conseil et lis L'homme qui tombe. Cela fera peut-être l'objet d'une autre note de lecture.
Eh bien oui, j'ai trouvé que ce roman était un bon roman et pas seulement parce qu'il a , comme le note Assouline, un nombre conséquent de page, 428 , "qu'il a de la main" et - cela est de moi - un beau papier qui prend bien la lumière ;)

Je vous ai entraînés un peu loin de ma préoccupation première, à savoir ce que ce livre pouvait proposer comme lecture du "territoire" et pourquoi pas du paysage ? Mais pas tout à fait quand même, ma chronique seule s'en éloigne, le livre me livra quelques réflexions qui valaient elles aussi le voyage.


lundi 1 novembre 2010

JP Nataf - Les Lacets

Un bel article lu dans La Montagne, cette semaine, interview de JP Nataf ... et l' a propos de la chanson Les lacets dans le ton de ce qui se déroule dans les pages de ce blog ces jours derniers. Pour le plaisir, j'ajoute une chanson plus ancienne de l'époque où JP Nataf était un Innocents (est-ce qu'il ne l'est pas encore un peu ? Si, à l'en croire, rien n'est jamais tout à fait terminé et certainement pas son "histoire" avec ce groupe). Donc, pour le plaisir des oreilles, cette jolie mélodie qui serpente, empruntée à son dernier album Clair. Si vous aimez, allez donc chercher le reste [et parmi ces beaux restes, la chanson Elle]. Plus de musique et de paroles à propos de JP Nataf, ici

Les Innocents-L'autre finistère-