dimanche 4 novembre 2018

Exposition Per KIRKEBY, "Matter is light", au Centre d'Art du Château La Coste

Samedi 3 novembre, vernissage de l'exposition Matter is Light et inauguration du site Brick Labyrinth de Per Kirkeby au Centre d'Art du Château La Coste. L'exposition est à voir jusqu'au 21 janvier 2019.

Château La Coste, pavillon Tadao Ando, et "Maman", sculpture de Louise Bourgeois (araignée)

L'artiste danois Per Kirkeby est décédé il y a quelques mois, le 9 mai sans voir sa dernière oeuvre installée.  A l'occasion de l'inauguration de l'oeuvre Brick Labyrinth, conçue par Per Kirkeby en 2009, qui vient d'être construite au Château La Coste, le Centre d'Art s'est associé à la galerie Michael Werner et présente une exposition de peintures et de sculptures.  


Brick Labyrinth,Per Kirkeby (2009 - 2018) est une construction en brique installée sur les hauteurs d'un coteau qui, lorsqu'on approche, apparaît comme une tour étroite, élancée et fermée, un Donjon percé de petites ouvertures hautes. Une allure austère et minimaliste. Tout semble pouvoir être ramené à la forme simple de la brique.  Tour, fenêtre, pan de mur, à des échelles variables, sont des parallélépipèdes rectangles. Ce n'est qu'en contournant le monument, qu'on découvre une brèche  (fente) laissant apparaître l'intérieur cloisonné de la structure.  De cet autre point de vue, la multiplication des pans de murs et des arêtes, donne la sensation d'un intérieur replié sur lui-même. Bien sûr on ne pourrait pas s'y perdre, c'est au contraire un fût de terre cuite dans lequel on aurait envie de trouver refuge, s'il n'était ouvert de toutes parts.  Dans la terre de Provence où elle est installée, cette oeuvre étonne, même si elle est faite d'argile rouge, comme bien des sols de la région.



De retour vers l'ancien chais, transformé en galerie.


Des toiles de tailles variables, Kirkeby ne semble pas privilégier un format, même si c'est dans les grands châssis que ses paysages évoquant plus ou moins des forêts et des sous-bois semblent trouver toute la dimension nécessaire au déploiement du geste ample, expressionniste, du peintre.  Les teintes sont, j'allais dire, naturelles, verdoyantes. En réalité, c'est surtout les tons bleus qui sont peu employés, au contraire, les verts, les marrons et les jaunes dominent. Teintes de feuillages, de bois, de terre, d'herbe.   J'ai aimé aussi des pourpres et de violets, sombres, plus rarement utilisés. Peu de bleu ciel et pas  de représentation qui évoquerait un ciel. Il semble donc que les regards ne sont pas  tournés vers le haut,  que l'oeil du peintre regarde devant lui, à l'horizontale et confronte le spectateur à la verticalité de la représentation qui fait mur, résistance. Pas d'échappée dans une transcendance, on s'enfonce dans l'ombre ou la lumière éclate à la surface.  Cela expliquerait peut-être pourquoi des oeuvres étaient accrochées à une hauteur exceptionnellement élevée (inconfortable ?).  Même quand on lève les yeux vers le haut (au ciel) on ne rencontre pas le ciel, mais encore des icônes, des images peintes (?)...  Cette peinture sombre, donne l'impression d'être peu perméable aux regards, elle garde son mystère dans toutes ses ombres et la puissance des traits, on sent un paysage puissant.  La grande toile en fond de salle, de coloris plus flamboyants, captait les regards, de même le petit format qui lui faisait face, rougeoyant comme un feu de braise, une montagne de feu, volcan au coeur chaud (que l'on dit en activité), vivant, donc.  Je le trouvais bien choisi pour veiller sur l'exposition en hommage au peintre récemment disparu (Chapelle ardente?).  Une très belle exposition, rare, que je reverrai avec plaisir.  C'était le première fois qu'il m'était donné l'occasion de voir plusieurs toiles de Per Kirkeby ailleurs que dans des catalogues, et j'en étais ravie.








Toutes les informations pratiques pour se rendre au Château La Coste et pour visiter l'exposition sont sur le site du Centre d'Art :


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