samedi 7 avril 2012

étranges impressions, galerie vincent bercker


Etranges impressions, Galerie Vincent Bercker 
 Rencontres du 9ème art à Aix-en-Provence
Du 21 mars au 28 avril 2012
Les rencontres du 9ème d’art ont débuté  fin mars et je commence à sillonner la ville d’exposition en exposition, le weekend dédicaces des 13, 14 et 15 avril approche...
 J’ai eu l’occasion de mentionner l’exposition des dessins de Frédéric Pajak dans la galerie d’AlainPaire.  Ce matin, c’est dans la galerie de Vincent Bercker, 10 rue Matheron, que j’ai découvert l’exposition bien nommée  étranges impressions .  Je me suis  promis d’aller  dès que possible voir les dessins de Louise Lefort à l’école Supérieure d’Art, rue Emile Tavan, me réservant, le weekend prochain, pour la performance d’Edmond Baudoin le samedi 14 et la visite guidée de l’exposition les chemins de l’eau, au Centre Aixois des Archives départementales.
Pour l’heure, c’est la visite de la Galerie Vincent Bercker que je voudrais commenter. Cette exposition est organisée en partenariat avec   la galerie nomade de Montreuil ,   Arts Factory,  spécialisée dans l’édition de sérigraphies d’artistes d’art contemporain.  Quatre artistes sont représentés  dans la galerie dont les murs, habillés de noir mat, semblent disposés comme un cabinet de curiosités affichant  l’étrange et  le  fantastique…  fils conducteurs  des quatre artistes présentés .
 Willem
Le premier artiste exposé sur le mur  gauche,   en entrant,  est bien plus « noir » qu’étrange : Bernhard Willem  travaille  régulièrement pour libération,  il fait partie de la  bande des  soixante-huitards   qui  ont travaillé  pour Hara-Kiri  Mensuel, Charlie-Hebdo, c’est –à-dire   Wolinski , Cavanna, Gébé, Cabu, Reiser.  On voit ici  des  linogravures, tirées à l’encre noire,  présentant des scènes souvent  obscènes,  à forte visée polémique sur la guerre  et en particulier la guerre d’Algérie :  humour noir, situations sordides... ça grince !
Charles Burns
Le mur du fond est entièrement recouvert, d’une  série de portraits réalisés par Charles Burns  auteur américain qui a beaucoup travaillé  pour  les revues le  New-yorker, les Stones .  Burns ne s'est intéressé à la bande dessinée qu'après sa rencontre avec Art Spiegelman dans les années 80.  Celui-ci l'invita à participer à Raw Magazine. La série de portraits proposée par Vincent Bercker est extraite   de  Black Hole dont la production lui demanda dix années de travail.    Arts  Factory a proposé  à Burns de tirer des sérigraphies en format plus grand que l’édition d’origine et les dessins prennent vraiment  une dimension picturale  produisant sur l’ensemble du mur un damier très réussi.  
 Charles Burns, série Black Hole
Pour réaliser ces portraits, Bruns imagina  qu’une nouvelle maladie, appelée « peste ados », ou « la crève », était apparue  dans une petite ville des Etats-Unis,  causant  quelques symptômes imprévisibles, des bosses ,  des éruptions cutanées, des  apparitions de nouveaux membres qui  vinrent  soudainement changer les rapports entre les Hommes.  Burns est parti de ce que l’on appelle, aux Etats-Unis, les « Year-Books » : des albums  de photos  de classe que tous élèves  des  collèges, des lycées  et des universités fabriquent, publient et achètent chaque année, comme nous avons droit, nous aussi,  à la traditionnelle photo de classe…  Burns  a donc retrouvé les photos de ses amis de l’époque et il les a un  peu transformés  les imaginant touchés par cette « peste ».   L’ensemble est  rigoureux, très esthétique malgré les métamorphoses  des visages  et plein d’humour… car on l’aura compris, il ne faut pas beaucoup exagérer la métamorphose de l’adolescence pour  comprendre ce qui signifie cette maladie …

 Winshluss
Un troisième artiste, Winshluss  (Vincent Paronnaud), est le dessinateur du fameux Pinocchio, publié en 2008 aux Requins Marteaux, dont Vincent Bercker propose quelques planches en  sérigraphie.  Pour mémoire, Vincent Paronnaud a participé au film Persépolis de Marjane Satrapi en 2007. 

Killoffer
Le quatrième artiste  Killoffer, co-fondateur de l’Association.  Les sérigraphies exposées  s’apparentent véritablement à de la peinture contemporaine.  Vincent Bercker fait d’ailleurs remarquer que la plupart des artistes de bande dessinée,  actuellement,  ont  une carrière d’artistes en parallèle, ils exposent en galerie.  C’est une  discussion que j’ai pu avoir avec le dessinateur Kamel Khélif pour lequel je viens de publier un article. C’est aussi un thème qui a été mis en débat lors du dernier festival d’Angoulême et dont j’ai retrouvé une trace sur le lien suivant intitulé le coup de pinceau des dessinateurs de BD : http://www.francetv.fr/info/a-angouleme-le-coup-de-pinceau-des-dessinateurs-de-bd_38001.html.
 Peut-être est-ce le signe que l’invention et la recherche en matière de créativité sont toujours bien portantes parmi le jeune (et parfois moins jeune) vivier des auteurs illustrateurs de bande dessinée.
Les œuvres, des sérigraphies pour la plupart,  sont à la vente ...

Galerie Vincent Bercker, 
ouverte du mercredi au vendredi 15h-19h
samedi 10h-12h30 et 15h-19h
10 rue Matheron
04 42 21 46 84

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