lundi 21 février 2011

au plus bas

Dans le lit du lac à l'étiage en fin d'hiver on voit l'attente dans les boues alluviales.
Dans les strates dessinées par l'eau se retirant, elle ne semble plus seulement une projection dans le futur, mais la mise à jour des scories du passé et de l'érosion du temps.
Ce que nous espérons est à l'image de cette vallée désertée, du vide proliférant quand le fluide s'échappe.
L'attente est un promeneur marchand sur la rive découverte. Se méfiant des limons gras dans lesquels il est dangereux de s'aventurer, il arpente le bord, se contentant de regarder avec curiosité ce qui dans la belle saison est recouvert par l'eau vive.
La mise à nue est fascinante, elle exhume les formes originelles, les contours oubliés. Dans la béance de l'attente on peut se réjouir d'un espace dessiné autrement, complexité de l'apparence sous la peau lisse de l'eau, mais s'inquiéter aussi de la courbure des plis de matières sombres.
Pourtant il est probable que l'abondance à venir comblera si bien les vides que l'on oubliera les contournements de la saison de l'attente.

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