samedi 30 août 2014

ciels

Canal de la Loire à Chambilly. août-  Saône-et-Loire (71)



On a beaucoup parlé du temps et surtout du mauvais temps cet été.  Objectivement, le temps était surprenant pour la saison, frais, humide.   En Provence, il est d’usage, de la mi-juillet au quinze août, de ne pas se préoccuper du ciel, bleu à demeure. Un bleu immaculé, un bleu vierge, un bleu sans tache. L’été, je ne me demande pas quel temps il fait en ouvrant les yeux ( je ne ferme jamais mes volets pour dormir, seulement les paupières), j’ai la certitude ( on me concèdera cette légère exagération qui omet les exceptions) d’une belle et chaude journée à venir. J’invite, je projette, je fais des plans nature sans user du conditionnel. 
On dit d’une journée sans nuage, que c’est une belle journée, mais un ciel sans nuage est-il un beau ciel ?  Un ami m’a surprise un jour en m’affirmant que les ciels de Provence, absolument bleus, sont ennuyeux, fades et sans relief. Je croyais que tout le monde nous les enviait !  Il leur préférait de loin les ciels où paissent de paisibles  troupeaux de nuages. Il leur préférait les ciels d’acier où le lasso qui claque fait retentir le galop d’une cohorte moutonnante lancée à perdre haleine au son des roulements de tambour. Il aimait le ciel quand il est d’encre et de feu.
Un ciel bleu est-il un monochrome, un tableau qui relève du plan plus que du relief ?  Mon ami aurait-il raison ? Un ciel de grand beau temps serait-il un ciel plat, comme on le dit d’un type sans personnalité ? Ô cieux azurés au silence condamnés !  Un ciel nuageux qui compose, décompose et propose une réalité abstraite et mouvante (émouvante, sans conteste), serait-il une partition lyrique baroque et pourquoi pas symphonique ? Un ciel rock risquerait de nous tomber sur la tête.   Mais le silence est bien de la musique aussi,  et le plan un espace différent, mais non de moindre intérêt que la 3D. 
Parfois, j’aime fixer un petit nuage égaré un le bleu d’un ciel  pur, vidé.  Comment est-il arrivé là, lui qui ne tarde pas à disparaître tout à fait,  noyé dans ce trop de bleu ?

3 commentaires:

pierre vallauri a dit…

Je ne me lasse pas du ciel bleu Provence. Beaucoup de peintres ont pris pour motifs des cieux "nuageux", comme pour remplir l'espace de la toile et la rendre mouvante (émouvante comme tu dis!). Vu cet été l’œuvre de
Henri Le Sidaner (qui a vécu à Gerberoy dans l'Oise au siècle dernier)qui a peint, sous forme sérielle, des cieux magnifiques... avec de beaux cumulus nimbus. On se rappelle aussi l'exposition "Nuages" vue au Musée Réattu l'an dernier. Vive les nuages qui passent et donnent l'opportunité d'une belle photo.

pierre vallauri a dit…

Il m'est revenu en mémoire le travail d'un artiste belge Michel PEETZ. En suivant ce lien tu trouveras d'autres nuages: http://www.peetz.be/cutlog/actualites/le_temps_se_gate/Le_Temps_se_gate.pdf.
Dans son cas le temps ne se gâte pas vraiment, à mon sens.

Flo Laude a dit…

Merci pour ce dialogue qui permet de partager, Pierre.
H. le Sidaner est un vrai impressionniste.
Il faut prendre le temps d'entrer dans les projets de M. Peetz, cela semble très intéressant !