La semaine dernière, dans un des films Apocalypse programmés sur France 2, j'ai entendu quelques vers d'un poème d'Apollinaire que j'ai retrouvé parmi les Poèmes à Lou , publiés seulement en 1955.
Pour illustrer le poème, je choisis un dessin de Frédéric Pajak d'après une photo montrant Apollinaire la tête bandée après sa trépanation en 1916, suite à la blessure causée par un éclat d'obus. Frédéric Pajak a écrit Le Chagrin d'Amour, publié en 2000 aux Presses Universitaires de France. Un très beau livre dans lequel il parle des blessures d'Apollinaire, blessures physiques mais surtout de coeur et puis de bien autre chose...
XX
Les moutons noirs des nuits d'hiver
S'amènent en longs troupeaux tristes
Les étoiles parsèment l'air
Comme des éclats d'améthystes
Là-bas tu vois les projecteurs
Jouer l'aurore boréale
C'est une bataille de fleurs
Où l'obus est une fleur mâle
S'amènent en longs troupeaux tristes
Les étoiles parsèment l'air
Comme des éclats d'améthystes
Là-bas tu vois les projecteurs
Jouer l'aurore boréale
C'est une bataille de fleurs
Où l'obus est une fleur mâle
Les canons membres génitaux
Engrossent l'amoureuse terre
Le temps est aux instincts brutaux
Pareille à l'amour est la guerre
Ecoute au loin les branle-bas
Claquer le drapeau tricolore
Au vent dans le bruit des combats
Qui durent du soir à l'aurore
Salut salut au régiment
Qui va rejoindre les tranchées
Dans le ciel pâle éperdument
Sur lui la victoire est penchée
Mon cœur embrasse les deux fronts
Front de Toutou front de l'armée
Ce qu'ils ont fait nous le ferons
Au revoir ô ma bien-aimée
2 commentaires:
très beau poème. Merci de me l'avoir donner à lire en ces temps de célébration cetenaire
centenaire bien sûr.
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