Cinq minutes de poésie ...
Ghérasim Luca est un poète d'origine roumaine qui a écrit nombre de ses poèmes en français.
Sur ce lien quelques informations supplémentaires sur sa vie et son oeuvre:
Je trouve particulièrement émouvante cette impression qui est donnée ici que le poète accouche laborieusement d' émotions qu'il semble avoir des difficultés à formuler directement, comme si la parole avait besoin de détours pour aller à l'essentiel. Mais il y parvient ! C'est la poésie même !
"Quart d'heure de culture métaphysique", poème de Ghérasim Luca, lu par lui-même. Recommandé pour une hygiène physique et métaphysique ... !
Surréaliste !
1 commentaire:
Il y aurait un autre lien pour écouter Ghérasim Luca qui dit Héros-Limite, , en bas d'une fiche sur le site du Cipm de Marseille .http://www.cipmarseille.com/auteur_fiche.php?id=494
Comme Paul Celan qui fut son ami, Ghérasim Luca s'est jeté dans la Seine en février 1994 "puisqu'il n'y a plus de place pour les poètes dans ce monde". Il avait 81 ans, il parlait l'allemand, le yiddish et le roumain. Plus bas, voici ce qu'il écrit pour mieux dire ce qu'il entreprenait. Le second texte est écrit par Jean-Jacques Viton. Très peu de personnes savent que Viton habite Marseille, c'est une autre voix de première importance.
Plus que de me situer par rapport à une tradition ou à une révolution, je m'applique à dévoiler une résonnance d'être, inadmissible. La poésie est un "silensophone", le poème, un lieu d'opération, le mot y est soumis à une série de mutations sonores, chacune de ses facettes libère la multiplicité des sens dont elles sont chargées. Je parcours aujourd'hui une étendue où le vacarme et le silence s'entrechoquent – centre choc –, où le poème prend la forme de l'onde qui l'a mis en marche. Mieux, le poème s'éclipse devant ses conséquences. En d'autres termes : je m'oralise.
Assister, ou plutôt participer, à un récital de Ghérasim Luca est une chose importante, bousculante, toujours bouleversante. Il y a l’étroit praticable et le haut micro, il y a la présence de cet homme de 78 ans, pas très grand, très droit, tellement vif et dont le regard bleu clair mobilise l’auditoire dans une attention très tenue, il y a surtout la posture de ce corps lisant, cette attaque en biais du micro, la position un peu écartée des coudes et un relevé des mains qui tiennent le livre et il y a enfin l’angle que font les pieds et qui donnent à l’" appareil Luca " une extraordinaire assise, prise, un étonnant équilibre. Et il y a bien sûr la voix elle-même, profonde, articulante, véritable moteur à projeter les effets de sens dans toutes les directions.
Jean-Jacques Viton
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