Le Tzigane, André Salmon, 1907

Lu sur le site de Tristan Hordé, Littérature de Partout, un poème d'André Salmon dédié à tous les ministres de l'intérieur !  

Le Tzigane

C'est dans la petite voiture ronde

— et si légère d'avoir couru le monde —

Où mal ou bien vivaient pêle-mêle

Mon père,

Ma mère qui fut aimée pour la gloire de ses seins

Et porta sans pleurer le fardeau des mamelles,

Mes quatre frères, dont le plus beau fut assassin

Et mes deux grandes sœurs qui faisaient en dansant

Fleurir une rose noire dans le cœur des passants,

C'est dans la petite voiture ronde et radoubée comme un ponton

— Le vieux ponton à la dérive —

Que je suis né, mais il y a si longtemps,

Que je ne connais plus ma part de jours à vivre.

[...]

Plus avant ! C'est la loi.

Hélas ! Pourquoi des yeux brillent-ils aux fenêtres ?

Pourquoi faut-il songer au petit toit

De tuiles abritant, peut-être

Le trésor inconnu et dont nul ne dispose ?

Pourquoi se souvenir d'un arbre, d'un lac, d'une lumière,

Qui, un matin d'hiver,

Veillait sue le sommeil de Tiflis, blanche et rose ?

Et je voudrais connaître qui nous mit sur la route

Baladins vagabonds,

Pour perpétuer le rêve et forger le doute,

Mais l'exil a du bon.

Mon orgueil vrai, c'est d'avoir fait danser

Tous les couples du monde avec mon violon ;

Comme mon ours d'Asie qui mourut l'an passé,

En me léchant les mains,

Ayant dansé pour ceux que j'avais fait danser.

[...]

 André Salmon, Fééries (1907), dans Créances, Gallimard,

1926, p. 110-111 et 112.

Il y est suivi d'un poème d'Apollinaire, "La Tzigane", Alcools - 1918, que je vous invite à retrouver en cliquant ici:
http://litteraturedepartout.hautetfort.com/archive/2013/09/25/temp-e8b8cc14ddd88ecfda9f668bc6de52bd-5180563.html

Le site: http://litteraturedepartout.hautetfort.com/

La Sentinelle N°5, musée Edgar Mélik

Parution du cinquième numéro du Bulletin "La Sentinelle" produit par l'association des Amis du musée Edgar Mélik.  Un article d'Olivier Arnaud cite le peintre lorsqu'il parle de sa peinture " Ma peinture commence en 1928, dit-il; Mais en réalité elle est déjà en formation quelques années plu tôt, c'est-à-dire  en 1925, en cette grande, extraordinaire époque de Montparnasse. L'époque la plus extraordinaire du siècle à mon sens et dépassant en réalisation, en portée, celle de 1900 et de 1908 réunies, car totalisant tous les sens et tous les domaines de la pensée... Je continue, moi, à oeuvrer depuis trente ans dans la sensibilité mouvante ascendante, mais toujours rattachée à ce même cosmique initial".  On  rappelle le parcours de Mélik qui étudia à l'académie Ranson, avec le peintre nabi Paul Ranson (1861-1909), qui suivit également l'enseignement de Roger Bissière ( 1886 - 1964) et y rencontra le peintre Alfred Manessier ( 1911-1993). 

Actuellement et jusqu'au 15 novembre, l'exposition Edgar Mélik - Rouben Mélik, entre Orient et Occident. 

Deux liens, le blog de l'association qui donne des nouvelles très souvent réactualisées et des articles de fond sur le peintre : http://edgarmelik.blogspot.fr/
et le site du musée http://www.musee-melik.fr/les_pages/info_autre/adresse.htm

Pour se renseigner sur l'association, écrire au président Jean-François Cousinié à l'adresse du musée: musee.edgarmelik@yahoo.fr

Des photos du vernissage au musée ARTEUM de Châteauneuf-le-Rouge, Papiers et Liberté.

Photo Christiane Courbon

 Mercredi 25 Septembre, s'ouvrait l'exposition Papiers & Liberté, au musée ARTEUM de Châteuneuf-le-Rouge,  partenariat entre le musée  Arteum et le Gudgi,  en présence des artistes Jean-Basptiste Audat, Julie Dawid, Alexandra Deutsch, Florence Laude, Woo-Bock Lee, Maryline Pomian, Julien Solé, Christine Tchouhadjian.  Beaucoup de visiteurs sont venus découvrir les travaux d'artistes invités par le Gudgi ( l'association des galeries d'art aixoises, présidée par Corinne Theret) dans le cadre du PAPER'ART project labellisé par  MP2013.  Tout au long de l'année 2013, Paper'art project initie des expositions sur des thèmes variés, "papiers poèmes", "papiers & art postal", " papiers & paravents", "papiers & filigranes", "papiers, costumes et kimonos" etc.... à Châteauneuf-le-Rouge, le Paper'Art Project a oeuvré en partenariat avec la commune et son musée.   Le maire de Chateauneuf, Michel Boulan, les adjointes à la culture, Béatrice Monteil, la présidente du musée Arteum, Christiane Courbon, Pierre Vallauri qui a grandement participé à la réalisation et à l'organisation de cette exposition et tous les membres des associations ont honoré de leur présence le vernissage.

Photo Christiane Courbon

 Parcours dans l'exposition Papiers et Liberté. Pour commencer, le travail de Jean-Baptiste Audat.  "Presse" , un travail dont "une partie est assujetti à la parution du journal quotidien, comme à l'achat d'une baguette de pain, chaque matin". ( J-B Audat)

 Julien Solé,  "présente au musée d'art contemporain Arteum, une cinquantaine de "Rouleaux de printemps",  étroites bandelettes de papier qui ont été écrites et dessinées comme une sorte de reportage sur des villes méditerranéennes - Beyrouth, Alexandrie, Le Caire, Marseille" ....

 Christine Tchouhadjian est "une artiste dont l'oeuvre travaille autour de nature et culture. Des pièces en bois et papiers" (...)

Maryline Pomian, " Filles, mères et aïeules". Le matériau, du papier, feuilles de papier à rouler des cigarettes.  "Toute oeuvre est une manière d'autoportrait"(...)

 Woo-Bock-Lee,  "ses travaux les plus importants sont réalisés à partir d'une pâte à papier provenant du mûrier, qui est un arbre protégé, très ancien et hautement symbolique dans la culture Coréenne" (...)

Alexandra Deutsch, "des objets aux formes organiques "marchent sur le mur".  Ils peuplent l'espace comme des plantes ou des organismes" (...)

Florence Laude, "Victoria", installation : texte et illustration en papiers découpés.
"Quand, de ses propres yeux, elle put vérifier la rumeur colportée par les passagers, New-York en vue ! Victoria sentit un nœud se former au creux de son ventre sitôt suivi d’une décharge brûlante qui  suinta depuis le bas du dos jusqu’à la nuque, dans une vague de sueur.  Ce malaise reflua lentement, laissant place à un sentiment de peur familier qu’elle pouvait dominer (...) "

Photo Christiane Courbon

Julie Dawid, "ce qui fait trame fait tableau, une sédimentation de couches de matières déposées pour le regard . Donner à voir des images, c'est questionner le réel dans son mouvement et dans son épaisseur" (...)

Photo Christiane Courbon

Exposition du 25 septembre au 26 octobre 2013

ARTEUM- musée d'art contemporain

le Château RN7

13790  Châteauneuf-le-Rouge

 http://www.mac-arteum.com/

aquarelles et gravures de Ferdinand Springer, galerie Alain Paire

Tout un travail remarquable  a été fait depuis des mois et des années par Alain Paire, autour des artistes sous la période de l'occupation, je pense aux Croque-Fruits, à l'exposition des Philatélistes, à Max Ernst, Joë Bousquet, Varian Fry, le consul Gilberto Bosques et  tant d'autres !  Des expositions  se sont tenues dans la galerie de Puits Neuf, mais aussi des articles publiés sur le site  (ici).    L'autre soir, c'était mardi, le vernissage de l'exposition de gravures et d'aquarelles de Ferdinand Springer qui  prolonge l'exposition que l'on  a pu voir durant tout l'été au camp des Milles, dont Alain Paire était le commissaire d'exposition.  Ces belles gravures et aquarelles entretiennent  un dialogue avec  des oeuvres de Wols, Ernst, Bellmer et autres artistes ayant transité par le camp de 39 à 42 qui donne lieu à une exposition au Camp des Milles, actuellement  (voir la programmation).  Alain Paire a fait un très beau choix d'aquarelles et de gravures qu'il faut aller voir. 

 
Matthias Springer, le fils de Ferdinand Springer prend la parole

Perspectives, exposition "Figures du double" au château de Peyrolles

Vernissage de l'exposition le vendredi 4 octobre à partir de 18h

exposition du 4 au 12 octobre

visite tous les jours de 10h à 12h et de 14h à 17h ( sauf dimanche)

exposition PAPIERS & LIBERTE à Châteauneuf-le-Rouge

Heureuse d'annoncer cette exposition à laquelle je suis  invitée.

PAPER'ART projects, une initiative du Gudgi ( groupement de galeries d'art arixoises)  a proposé tout au long de l'année 2013 des expositions thématiques conviant des artistes travaillant le papier, dans cadre de l'ample projet méditerranéen  Marseille-Provence 2013.  L'exposition que je présente ici se tiendra au musée ARTEUM  de Châteauneuf-le-Rouge du 25 séptembre au 26 octobre 2013.  

Vous êtes cordialement invités au vernissage

 le mercredi 25 septembre à partir de 18h30.

Le musée est ouvert du mercredi au samedi de 14h à 18h.

Les artistes conviés à cette exposition : Jean-Baptiste Audat, Julie Dawid, Alexandra Deutsch, Florence Laude, Woo-Bock Lee, Maryline Pomian, Julien Solé, Christine Tchouhadjan.

http://www.gudgi.org/

http://mac-arteum.net/

Jean-Frédéric Coviaux, peintures

A l'occasion des Journées du Patrimoine, à  Grenoble, j'ai découvert dans un lieu d'exposition un peu original, le Studio 1011,  les peintures de Jean-Frédéric Coviaux.  

La galerie d'art contemporain le Studio 1011, est un appartement d'hôtes situé 4 quai Perrière, sur les rives de l'Isère, en face de la passerelle de bois suspendue. De nombreuses galeries et plusieurs ateliers d'artistes sont installés dans ce quartier situé à  proximité du Musée de Grenoble.   

L'appartement est parfois réservé pour être ouvert au public comme c'est le cas pour les Journées du Patrimoine et les journées d'Art Contemporain, sinon proposé à la location le reste de l'année. Les hôtes profitent d'une exposition d'art en cours ainsi que de pièces de mobilier contemporain réalisées par des artistes. 

Les bénéfices des locations permettent aux propriétaires du lieu d'engager des actions pour  soutenir les artistes dans leurs démarches de création, de diffusion et même de les aider à déposer des brevets (mobilier), on peut ainsi définir leur action auprès des artistes comme une forme de mécénat.

 

 Jean-Frédéric Coviaux peint à l'aquarelle ou à l'encre (encre de Chine) sur papier, il mélange les techniques pour obtenir un rendu estompé, précis et hyper-réaliste, mais il pratique aussi des projections qui créent une matière très intéressante, complexifiant la perception de ses peintures.  En se rendant sur le blog de l'artiste ( j'indique le lien plus bas), on peut constater l'évolution de sa technique, mais aussi de ses thématiques.  Il semble très attaché au portrait et à l'exploration de paysages.  Si dans les peintures plus anciennes, on semble reconnaître les massifs montagneux qui entourent Grenoble, les peintures les plus récentes, paraissent au contraire relever de l'exploration de paysages plus intérieurs et plus abstraits, formes informes qui s'inspirent de la tache, de l'aléatoire et des surprises des éléments voisinant avec les structures solides de formes géométriques construites et régulières.  

Peut-être est-ce pour l'artiste une manière, une nécessité, d'explorer les contraires, les oppositions, une préoccupation affirmée dans l'exposition accrochée dans le Studio 1011, appelée " Etats-Unis - Soleil levant", qu'il présente de la manière suivante: "se font face l'esprit des USA et l'esprit du Japon".  

Effectivement, dans la mise en scène de l'accrochage, sur les murs de l'appartement qui se font face, la partie gauche est réservée à l'accrochage de portraits en couleur d'étudiants américains des années 80, alors que la partie droite est consacrée à des portraits en noir, blanc et gris de japonais pour la plupart en costumes traditionnels provenant d'un album de famille ( des photos datant des années 20?) acheté sur le net par l'artiste.  Le face à face est manifeste, les oppositions évidentes et soulignées.  Jean-Frédéric Coviaux dit vouloir volontairement, mais aussi intuitivement, suggérer aux visiteurs, par le moyen de la confrontation des portraits, les oppositions de ces deux civilisations, leurs antagonismes... nombreux.  

Son propos est aussi (j'espère ne pas déformer ce qu'il m'en a dit) de dénoncer les effets de l'occidentalisation du monde, sous l'hégémonie américaine faisant vaciller les cultures traditionnelles des pays qui ayant une histoire ancienne, sont écartelés entre leur histoire (et leurs traditions) et l'a-culture qui tient lieu de culture à la société contemporaine américaine.  Ces portraits d'étudiants de prestigieuses universités américaines, peints d'après des photos des  fameux "Yearbooks" qui  invitent chaque étudiant à poser , révélent les codes implicites auxquels la jeunesse adhère, à commencer par la culte de l'individu(alisme) et de l'apparence ( handsome & friendly).  J'ajouterais que c'est cette génération d'étudiants et la suivante qui ont imaginé  "The facebook" projet ( à retrouver  dans le film "The Social Network " de Aaron Sorkin, réalisé par David Fincher, racontant l'invention de Facebook et l'idéologie qui la soutend), à méditer  donc .... J'ai regretté par moment l'aspect un peu manichéen de la présentation de l'exposition qui pouvait laisser place à une vision un peu trop stéréotypée des Etats-Unis ... Mais il est un fait que lorsqu'on regarde ces peintures faites à partir de photos d'étudiants, on est frappé par leur ressemblance, au delà du sexe, de la couleur de peau et de l'origine ... La confrontation avec la société japonaise pointe des antagonismes forts ... Voilà une belle réflexion lancée,  mais le lieu n'était certainement pas assez vaste pour proposer des contre-points et des dialogues pluriels, avec d'autres  oeuvres et des regards croisés. Cela dit, on peut regarder cette exposition comme un point de départ et non comme un point final...un questionnement intéressant est amorcé ici sur la question de l'identité du " je " en tant qu'individu singulier  et l'dentité induite par le milieu culturel qui semble absorber ou influencer fortement la première ( c'est du moins ce qui apparaît dans les peintures des étudiants américains ).  Il y avait beaucoup de propositions pour solliciter la réaction  du visiteur  dans cette exposition. Une très belle découverte !

Pour ceux qui habitent à Grenoble, l'exposition est encore ouverte au public ce dimanche 15  septembre 2013... sinon, n'hésitez pas à visiter le blog de l'artiste pour découvrir ses travaux de 2012 à aujourd'hui, suivez ce lien:
http://jeanfredericcoviaux.blogspot.fr/

Xavier Spatafora et ses voyages immobiles

 Cliquez sur le lien pour lancer la vidéo "teaser" de la prochaine exposition de Xavier Spatafora , "Voyages immobiles".

 http://vimeo.com/74159188#at=0

J'ai eu l'occasion de rencontrer l'artiste pour une exposition sur le dessin à l'automne 2012 au musée Arteum de Châteauneuf-le-Rouge (on peut retrouver un article écrit à l'époque sur ce lien :http://imagesentete.blogspot.fr/2012/09/visite-de-latelier-de-xavier-spatafora.html ).  Depuis il a fait un beau chemin, beaucoup travaillé et poursuivi le voyage vers ses paysages intérieurs... c'est ce que vous pourrez découvrir dans ce film et lors  sa prochaine exposition :

La Maison LPasse Design

XAVIER SPATAFORA

Pour cette présentation, l’artiste a souhaité, plus que d’occuper le lieu comme une galerie, de s’approprier l’espace. Dans ce sens, venez y découvrir son univers et ses œuvres anciennes et récentes.

Née de rencontres croisées et d’amitiés naissantes, l’inauguration du vendredi 13 Septembre sera le fruit d’une collaboration élargie avec le talent de Nathalie (Les Cuisine de Garance) et la passion d’Olivier (cocktail sur le plus vieux bateau de France, la péniche Vixit), le tout en musique.

La vue, le touché, le goût, l'odorat et l’ouïe...

VENDREDI 13 SEPTEMBRE 2013

18H30/00H00

Maison LPasse Design 

21, Quai de la Paix - 30300 Beaucaire

Exposition peintures d' Annick Pegouret, 12 - 15 septembre

 Exposition des peintures d'Annick Pegouret, 

du jeudi 12 au dimanche 15 septembre 2013.

de 18h à 21h
chez Emmanuelle Cescosse

10, rue du Cancel

13100 Aix en Provence.

Tél: 04 42 23 18 84 ou 06 25 39 22 66