Hier soir, au cinéma La Baleine, cours Julien à Marseille, projection du film réalisé par Marc Dufaud et Thierry Villeneuve sur Daniel Darc, dans le cadre du festival FAME, festival de cinéma consacré à la musique et aux pop cultures. Une projection dont on a du mal à sortir tant le personnage et l'atmosphère du film sont captivants, nous entraînant dans une déambulation singulière, très près de l'artiste et du personnage complexe et attachant, construit par Daniel Darc. C'est le quatrième film que Marc Dufaud consacre à Daniel Darc qu'il a suivi et filmé pendant vingt-cinq ans. Le montage pensé et réalisé avec Thierry Villeneuve est très intéressant.
Le film sortira en salle cette année et je pense qu'il mérite vraiment d'être vu.
Teaser du film Daniel Darc, Pieces of my Life paru en 2017, pendant le montage du film.
Marc Dufaud réalise ici son quatrième film sur Daniel Darc, après Le Garçon Sauvage (1993) et Les Enfants de la Blank (1994) et Rêve Coeur, à la sortie de l'album Crève Coeur (2004). Les images utilisées dans le film sont choisies parmi toutes les images filmées par Marc Dufaud pendant vingt-cinq ans, des formats de films différents, parfois des images que l'on dirait imparfaites, mais qui font justement une des qualités du film, tant il apparaît de poésie et de justesse à révéler sans dévoiler Daniel Darc, quand le grain devient moins fin. Quelque chose de sensible et de plus fragile passe dans ces artefacts, comme si l'imperfection de l'image soulignait les doutes du personnage. L'image de Daniel Darc est quasiment omniprésente, le questionnement sans fin.... et on obtient peu de réponses, comme si c'était du film en train de se faire que Daniel Darc attendait quelque lumière sur ses ombres profondes. Il y a une scène du film où il demande à ceux de l'autre côté de la caméra de lui indiquer comment il doit se placer, avec insistance, qui est très révélatrice de cette quête d'un sens dans l'image de soi. L'image (les images) de Marc Dufaud semblent saisir quelque chose de plus juste en n'étant pas uniformisées, elles laissent la quête en quelque sorte inaboutie, tout en la soulignant, elles montrent sans mettre à nu, elles laissent affleurer les aspérités de l'homme.
Le montage est aussi très intéressant, commis par Thierry Villeneuve et Marc Dufaud, toujours oblique et non linéaire, il ne tend pas à vouloir donner un sens ou délivrer un message qui prétendrait dire une vérité sur Daniel Darc. Ils parviennent à donner l'impression de ne pas organiser le désordre de la vie de Daniel Darc, les noirs et les blancs d'une existence qui s'accomplit, les ellipses entre les images, comme failles, pour rendre sensible que la vie est comme un brouillon d'elle même, qu'elle avance en se cherchant, que de magnifique pépites en jaillissent dans des fulgurances... Ajoutons que ce film si proche de Daniel Darc témoigne aussi pour une génération et pour l'histoire de la musique.
Je suis déjà trop bavarde, il suffit d'applaudir pour dire l'émotion que ce film provoque. Merci.
On apprend que le titre du long métrage (1h40) est repris d'un morceau d'Elvis Presley, dont Daniel Darc était fan.
"Pieces of y life", Elvis Presley, album Today, 1975
"J'irai au Paradis", album Amours Suprêmes, 2008
"Nijinsky", album Nijinsky, 1994
Un site: https://www.danieldarc.com/
Une page FB : https://www.facebook.com/FansDeDanielDarc/?rc=p
Sur Marc Dufaud: https://fr.wikipedia.org/wiki/Marc_Dufaud
Sur Thierry Villeneuve: https://www.thierryvilleneuve.fr/