le blog de florence laude "L'artiste nous prête ses yeux pour contempler le monde" Arthur Schopenhauer
dimanche 28 février 2016
portraits de famille
C'était il y a déjà pas mal d'années, courant 2007, des dessins à partir de portraits de personnes de la famille, cousins ( au sens large), grands parents, parents, frère et soeurs, réalisés sur du papier de soie encollé et tendu sur des ovales en fer. Une installation pour évoquer le temps, la mémoire aussi bien que la transmission et le lien. A regarder aujourd'hui ce que j'avais fait à ce moment là, il me semble qu'à force de scruter les visages et de les aborder sous des angles étranges j'ai fini par y voir des choses effrayantes comme on ne les voit pas dans la réalité.
Lionel Gabel, "Chronos"et "Autoportrait fragment 2 : les yeux" sur soundcloud
Lionel Gabel, 100 x 81 (huile sur toile)
Chronos
https://soundcloud.com/search?q=lionel%20gabel%20autoportrait%20chronos
et
Autoportrait fragment 2: les yeux
https://soundcloud.com/lionel-gabel/autoportrait-fragment-2-les-yeux
jeudi 25 février 2016
Brigitte Fontaine poèmes et mélodies
...car le mot que l'on sache est un maître vivant ....
la déplaceuse
Contestation, live 1969
Ah que la vie est belle
Prohibition
un peu plus sur Deezer :
jeudi 11 février 2016
Alain Pontarelli expose Galerie Jean-François Meyer - Marseille
Mardi 9 février, à l'occasion du vernissage, j'ai découvert le travail du sculpteur Alain PONTARELLI, dans la galerie Jean-François MEYER, 43 rue Fort Notre-Dame à Marseille.
L'exposition, intitulée "Conversation saphique dans une arrière cour", est tout aussi curieuse que son titre ... elle intrigue, amuse, suggère et révèle ... sans limiter le(s) sens.
On est en présence d'une oeuvre plastique, des sculptures en métal et autres matériaux, mais les titres élaborés en jeux de mots, calembours et autres détournements allusifs diffusent autour du plaisir de voir, un plaisir certain (et second) du texte ... Je regrette de n'avoir pas pris le temps de noter les titres des oeuvres, ils me manquent à présent pour illustrer les quelques photos (juste pour donner une impression) montrées ici.
Alain Pontarelli découpe et cisèle des tôles fines et des fils de fer qu'il tortille, coupe et soude ou assemble à l'aide de rivets. La couleur est introduite sous forme de laque, posée comme un vernis apportant un fini impeccable et le rendu lisse et brillant d'un ongle manucuré, parce qu'il y a évidemment une approche très sexuée dans les oeuvres présentées ici. Si l'artiste est masculin, les oeuvres sont, elles, des "objets" majoritairement féminins: bouches, culottes, rubans noués, corsets, talons hauts et bas résille.
L'exposition, intitulée "Conversation saphique dans une arrière cour", est tout aussi curieuse que son titre ... elle intrigue, amuse, suggère et révèle ... sans limiter le(s) sens.
On est en présence d'une oeuvre plastique, des sculptures en métal et autres matériaux, mais les titres élaborés en jeux de mots, calembours et autres détournements allusifs diffusent autour du plaisir de voir, un plaisir certain (et second) du texte ... Je regrette de n'avoir pas pris le temps de noter les titres des oeuvres, ils me manquent à présent pour illustrer les quelques photos (juste pour donner une impression) montrées ici.
Alain Pontarelli découpe et cisèle des tôles fines et des fils de fer qu'il tortille, coupe et soude ou assemble à l'aide de rivets. La couleur est introduite sous forme de laque, posée comme un vernis apportant un fini impeccable et le rendu lisse et brillant d'un ongle manucuré, parce qu'il y a évidemment une approche très sexuée dans les oeuvres présentées ici. Si l'artiste est masculin, les oeuvres sont, elles, des "objets" majoritairement féminins: bouches, culottes, rubans noués, corsets, talons hauts et bas résille.
Louis Martinez
En hommage à Louis Martinez dont les obsèques seront célébrées vendredi 12 février à la Cathédrale Saint-Sauveur, à Aix, il faut lire l'article qu'Alain Paire publie sur son Site.
http://www.galerie-alain-paire.com/index.php?option=com_content&view=article&id=393:louis-martinez-1933-2016-il-traduisit-mandelstam-pasternak-platonov-et-pouchkine&catid=7:choses-lues-choses-vues&Itemid=109
http://imagesentete.blogspot.fr/2012/04/conference-ossip-mandelstam.html
http://www.galerie-alain-paire.com/index.php?option=com_content&view=article&id=393:louis-martinez-1933-2016-il-traduisit-mandelstam-pasternak-platonov-et-pouchkine&catid=7:choses-lues-choses-vues&Itemid=109
Florian Rodari (à gauche) et Louis Martinez - ( photo Chris Chappey)
En avril 2012, il avait participé à une conférence organisée à la Méjanes, lors de la publication de l'oeuvre d'Ossip Mandelstam aux éditions La Dogana.http://imagesentete.blogspot.fr/2012/04/conference-ossip-mandelstam.html
En images, le vernissage de l'expo LIMITES / LIMITES - PERSPECTIVES - au Musée des Tapisseries
Samedi 29 janvier, vernissage de l'exposition LIMITES / LIMITES au musée du Palais de l'Archevêché à Aix. 23 plasticiens de PERSPECTIVES, proposent des oeuvres qui questionnent la notion de LIMITE.
On retrouvera l'annonce de l'expo en cliquant sur ce lien :
http://imagesentete.blogspot.fr/2016/01/limites-limites-perspectives-nous-offre.html
ainsi que toutes les informations utiles: lieux, horaires, programme etc....
Après une visite de la grande salle voûtée alors que les invités commencent à affluer, je m'attarde sur les oeuvres présentées ...
On retrouvera l'annonce de l'expo en cliquant sur ce lien :
http://imagesentete.blogspot.fr/2016/01/limites-limites-perspectives-nous-offre.html
ainsi que toutes les informations utiles: lieux, horaires, programme etc....
Après une visite de la grande salle voûtée alors que les invités commencent à affluer, je m'attarde sur les oeuvres présentées ...
Claude Bernus, Lisières, 2015
Marie-Christine Rabier- Les paravents
Pierre Paindessous - Le syndrome de Picketty
Raphaël Morin- L'avenir mis en boîte
Maïlys Girodon - nébuleuse youth
Maïla Gracia - Santa Concha
Nina Tomas - Limites sans direction
Nina Tomas - Echange muet
Alain Lioret- Labyrinthes
Sophie Revault - Les robes se dé robent
Gilles Schneider - Limites - Limites
Gérard Rocherieux- Sans titre (le Regard) 2015-2 - cinquante et un portraits de Maria Lani
Yann Le Goff - Nu limite en apesanteur - 1 - le sommeil de Marianne, 2 - Le réveil de Marianne, 3- L'attente de Marie Anne
Guillaume Blanche- unlimitted - 40 photos
El Guettaa - marges de la terre habitée
Françoise Roueff - Murs / Murs
Ludivine Large-Bessette - adaptation #21 - #13 - #10
A. Clif - à fleur de peau - ou le Moi peau
Odile Xaxa - Au bout de la page - broderie et découpe sur papier
Cagliari- entre deux : KWJEN
Ninon Anger - à la limite, dessins de nu, pauses rapides au stylo soir sur rouleau de papier machiine à calculer
Pierre Vallauri - Lisible / Illisible - A la limite d'une lecture impossible - et Le petit Poucet
Myriam Louvel - sans titre
A l'étage du musée, une présentation de costumes des collections d'art lyrique: MESURE / DEMESURE
Cette présentation prolonge l'exposition LIMITES / LIMITES de PERSPECTIVES. En effet, le musée des Tapisseries offre, à travers la mise en scène de ces prodigieux costumes, une réflexion sur l'habillage du corps et la mise en valeur du rôle dans la démesure et l'excès intrinsèques à la condition même de spectacle, car sur scène, tout est artifice ....
Nous invitons donc tous les visiteurs de l'exposition LIMITES / LIMITES à prolonger la visite en empruntant le grand escalier qui conduit au musée des Tapisseries, à l'étage supérieur....
Cette présentation prolonge l'exposition LIMITES / LIMITES de PERSPECTIVES. En effet, le musée des Tapisseries offre, à travers la mise en scène de ces prodigieux costumes, une réflexion sur l'habillage du corps et la mise en valeur du rôle dans la démesure et l'excès intrinsèques à la condition même de spectacle, car sur scène, tout est artifice ....
Nous invitons donc tous les visiteurs de l'exposition LIMITES / LIMITES à prolonger la visite en empruntant le grand escalier qui conduit au musée des Tapisseries, à l'étage supérieur....
mardi 9 février 2016
Le Clown - Henri MICHAUX- 1966
Nadar ( Antoine Tournachon), "Pierrot photographe" |
Un jour.
Un jour, bientôt peut-être.
Un jour j’arracherai l’ancre qui tient mon navire loin des mers.
Avec la sorte de courage qu’il faut pour être rien et rien que rien, je lâcherai ce qui paraissait m’être indissolublement proche.
Je le trancherai, je le renverserai, je le romprai, je le ferai dégringoler.
D’un coup dégorgeant ma misérable pudeur, mes misérables combinaisons et enchaînement « de fil en aiguille ».
Vidé de l’abcès d’être quelqu’un, je boirai à nouveau l’espace nourricier.
A coup de ridicules, de déchéances (qu’est-ce que la déchéance ?), par éclatement, par vide, par une totale dissipation-dérision-purgation, j’expulserai de moi la forme qu’on croyait si bien attachée, composée, coordonnée, assortie à mon entourage et à mes semblables, si dignes, si dignes, mes semblables.
Réduit à une humilité de catastrophe, à un nivellement parfait comme après une intense trouille.
Ramené au-dessous de toute mesure à mon rang réel, au rang infime que je ne sais quelle idée-ambition m’avait fait déserter.
Anéanti quant à la hauteur, quant à l’estime.
Perdu en un endroit lointain (ou même pas), sans nom, sans identité.
clown, abattant dans la risée, dans le grotesque, dans l’esclaffement, le sens que contre toute lumière je m’étais fait de mon importance.
Je plongerai.
Sans bourse dans l’infini-esprit sous-jacent ouvert
à tous
ouvert à moi-même à une nouvelle et incroyable rosée
à force d’être nul
et ras…
et risible…
Henri Michaux, « Peintures » (1939,) in L’espace du dedans, Poésie / Gallimard, 1966
«Depuis le romantisme, le bouffon, le saltimbanque et le clown, ont été les images hyberboliques et volontairement déformantes que les artistes se sont plu à donner d'eux-mêmes et de la condition même de l'art. Il s'agit là d'un autoportrait travesti, dont la portée ne se limite pas à la caricature sarcastique ou douloureuse. Une attitude si constamment répétée, si obstinément réinventée à travers trois ou quatre générations requiert l'attention. Le jeu ironique a la valeur d'une interprétation de soi par soi : c'est une épiphanie dérisoire de l'art et de l'artiste. La critique de l'honorabilité bourgeoise s'y double d'une autocritique dirigée contre la vocation "esthétique" elle-même. Nous devons y reconnaître une des composantes caractéristiques de la "modernité", depuis un peu plus d'une centaine d'années.»
Un jour, bientôt peut-être.
Un jour j’arracherai l’ancre qui tient mon navire loin des mers.
Avec la sorte de courage qu’il faut pour être rien et rien que rien, je lâcherai ce qui paraissait m’être indissolublement proche.
Je le trancherai, je le renverserai, je le romprai, je le ferai dégringoler.
D’un coup dégorgeant ma misérable pudeur, mes misérables combinaisons et enchaînement « de fil en aiguille ».
Vidé de l’abcès d’être quelqu’un, je boirai à nouveau l’espace nourricier.
A coup de ridicules, de déchéances (qu’est-ce que la déchéance ?), par éclatement, par vide, par une totale dissipation-dérision-purgation, j’expulserai de moi la forme qu’on croyait si bien attachée, composée, coordonnée, assortie à mon entourage et à mes semblables, si dignes, si dignes, mes semblables.
Réduit à une humilité de catastrophe, à un nivellement parfait comme après une intense trouille.
Ramené au-dessous de toute mesure à mon rang réel, au rang infime que je ne sais quelle idée-ambition m’avait fait déserter.
Anéanti quant à la hauteur, quant à l’estime.
Perdu en un endroit lointain (ou même pas), sans nom, sans identité.
clown, abattant dans la risée, dans le grotesque, dans l’esclaffement, le sens que contre toute lumière je m’étais fait de mon importance.
Je plongerai.
Sans bourse dans l’infini-esprit sous-jacent ouvert
à tous
ouvert à moi-même à une nouvelle et incroyable rosée
à force d’être nul
et ras…
et risible…
Henri Michaux, « Peintures » (1939,) in L’espace du dedans, Poésie / Gallimard, 1966
Jean Starobinski, Portrait de l'artiste en saltimbanque, 2004.
«Depuis le romantisme, le bouffon, le saltimbanque et le clown, ont été les images hyberboliques et volontairement déformantes que les artistes se sont plu à donner d'eux-mêmes et de la condition même de l'art. Il s'agit là d'un autoportrait travesti, dont la portée ne se limite pas à la caricature sarcastique ou douloureuse. Une attitude si constamment répétée, si obstinément réinventée à travers trois ou quatre générations requiert l'attention. Le jeu ironique a la valeur d'une interprétation de soi par soi : c'est une épiphanie dérisoire de l'art et de l'artiste. La critique de l'honorabilité bourgeoise s'y double d'une autocritique dirigée contre la vocation "esthétique" elle-même. Nous devons y reconnaître une des composantes caractéristiques de la "modernité", depuis un peu plus d'une centaine d'années.»
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