Quelques photos du vernissage "Peintures de l'invisible" de Fernando GALVEZ, dans la galerie "Les Frangines", à l'angle de la rue des Arts et de la rue de Pomet, à Toulon. L'exposition est visible jusqu'à la fin du mois de septembre !
C'est en 2016 que Davia et Lisa Fardelli ont ouvert la galerie "Les Frangines", dans la basse ville de Toulon. Toutes deux diplômées des Beaux-Arts de Toulon, elles font vivre un espace hybride destiné à la création et à la diffusion des oeuvres d'artistes qu'elles invitent à exposer.
Une belle mise en espace des peintures de Fernando GALVEZ, "peintures de l'invisible" et une installation en terre de Lisa Dora FARDELLI, "Charnier intestinal" (2009) dont les sphères entrent en résonance avec les figures géométriques que l'on retrouve dans certaines toiles.
Une vingtaine de toiles de Fernando Galvez, des petits, moyens et grands formats sont exposés dans ce solo show sous le titre "Peintures de l'invisible", comme pour dire : la peinture se regarde, s'appréhende avec les yeux et pourtant elle n'est pas superficielle, elle se regarde avec les yeux et avec le coeur. C'est la leçon du Renard au Petit Prince, "l'essentiel est invisible pour les yeux, on ne voit bien qu'avec le coeur" (Antoine de Saint-Exupéry). Invitation à prendre le temps de rencontrer une peinture comme on rencontre une personne. De fait, on ne voit jamais deux fois une peinture de la même manière, elle a l'art de se renouveler, de nous livrer peu à peu des détails, des aspects auxquels on n'avait pas encore été attentif et jusqu'alors invisibles. D'autres fois, c'est la variation de l'éclairage qui révèle des transparences, des opacités, des brillances et des matités. Bref, une peinture, n'est "jamais ni tout à fait la même, ni tout à fait une autre" (Verlaine, "Mon rêve familier") et pourtant elle est. Nous voyons toujours la même peinture, c'est bien un plan limité et dans ce plan, tout est inscrit, immobile, comme un temps figé, comme un temps fini. Pourtant nous n'en finirons pas de la regarder, nous n'en finirons pas de la creuser, nous n'en finirons pas d'y penser, elle ne finira pas de nous parler et de nous toucher, elle nous prendra profondément, différemment à chaque fois. Finalement, cette peinture touche au même titre qu'un être est capable de toucher, elle existe, elle se montre quand on passe du temps à la regarder, la regarder, regarder, regard, garder.
Dans la surface des toiles peintes par Fernando Galvez, il y a tant de formes visibles, tant de couleurs, juxtaposées, superposées, perceptibles en transparences, cachées par d'autres qui les chevauchent, des reliefs et des entailles. Il y en a tant qu'il est impossible de les analyser dans un regard. Cette défaillance à comprendre immédiatement ce qui fait image, ce qui est visible, permet de les percevoir comme un tout, une unité. Dans la vie, dans la ville, partout, à tout moment, les perceptions visuelles affluent et sollicitent le regard, sans aucune logique, sans aucun rapport de continuité ni de sens. Fernando Galvez transpose sur la toile cette saturation visuelle à la quelle le quotidien nous expose et qui finit par faire écran. Aujourd'hui il expose des surfaces saturées d'images contradictoires poussées jusqu'au point où le rendu peut, soit faire perdre conscience de la multitude d'images qui finissent par se fondre et s'absorber l'une l'autre, soit, éclater et crever le plan pour ouvrir sur l'espace.
Florence Laude
L'exposition est accrochée chez "Les Frangines" jusqu'à la fin du mois de septembre. Pour s'y rendre, c'est à l'angle de la rue Pomet et de la rue des Arts, àToulon. Renseignements au 06 08 42 13 94 et sur la page FB :
https://www.facebook.com/LesFranginesetvous/
Photos du vernissage (suite):
crédit photo : Mireille
Sites de Fernando GALVEZ :
http://galvez.fernando.free.fr/
http://fernando.galvez.free.fr/
Article dans Var-matin, 18/09/2018 par Patricia Maes / sur la page FB de la Galerie "Les Frangines".