Il faut voir et revoir le film de John Ford, L'homme qui tua Liberty Valance, tourné en 1962 avec John Wayne, James Stewart, Lee Marvin, Vera Miles ....
Les images illustrent ici un morceau interprété par Gene Pitney.
Le Film, dans un récit rétrospectif dévoile la vérité sur l'homme qui tua Liberty Valance, toutefois le journaliste qui a le mot de la fin déclare " This is the West, sir. When the legend becomes fact, print the legend" (On est dans l'ouest, si la légende dépasse la realité, alors on publie la légende), quitte à taire à jamais la véritable histoire de Tom Doniphon. Un film remarquable, un western original et magistral, politique, qui garde un grand d'intérêt au regard de l'histoire ancienne et contemporaine des E.U.
Myriam ( Paris Laxmi) est la fille de Patricia, une amie qui a souvent posé en tant que modèle pour moi. ( voir le site http://flocouleurpapier.blogspot.fr/ l'album Victor, Viens voir ou les croquis "Patricia").
Myriam danse depuis toujours, elle est formée à plusieurs types de danses, classique, moderne et indienne.
J'ai eu l'occasion de la voir danser plusieurs fois, un répertoire de danses traditionnelles indiennes (Mahabharata) mais aussi des danses plus contemporaines influencées par les spectacles de Bollywood. La dernière fois c'était à la fin du mois de juin, à Salon-de-Provence, elle dansait en duo avec son mari.
Laxmi fait une très belle carrière en Inde. Elle réside principalement dans la région du Kerala, au nord-ouest de l'Inde. Actuellement, elle tourne des films de Bollywood avec des acteurs indiens très célèbres. Il est très exceptionnel pour une danseuse étrangère de se hisser à ce niveau ... il faut dire qu'Yves et Patricia, ses parents ont souvent voyagé en Inde avec leurs enfants depuis leur plus jeune âge et que Myriam a commencé les cours de danse Indienne à cinq ans. Théo, le frère de Myriam est musicien, il étudie les percussions à un niveau professionnel. Il est admis au Conservatoire Royal de Bruxelles cette année, pour y poursuivre sa formation.
Le premier film est biographique, le second est un duo avec son mari, comme celui dansé à Salon en juin 2016
Issu d'un album d'Igor Stepniewski ( 2005) qui explore de multiples influences musicales traditionnelles ...à consommer sans modération et à retrouver sur soundcloud : https://soundcloud.com/igor-stepniewski
Ici, une sorte de collage ou de montage qui pourra agacer parce que reliant entre elles des réalités plutôt dissemblables, mais c'est ainsi que l'idée progresse par enjambées et par bonds. Il y a pourtant un fil qui relie ces différentes perles et vient du thème proposé par l'association Perspectives, "Fais-moi un signe", pour l'année 2016-2017. Pour le moment la porte est ouverte à une curiosité et les quelques oeuvres (peu nombreuses au regard de tout ce qui pourrait être envisagé comme répondant à l'injonction "fais-moi un signe" ! ) me semblent avoir quelques points communs, l'humain et son rapport au monde et à l'autre (sujet qui m'intéresse avant tout), le désir de connaissance, la lecture de l'avenir, etc...
Je voulais en particulier revoir des sculptures de Patrice Cadiou (je reparlerai de lui prochainement ayant pu visiter son atelier à Auberive, dans le cours du mois de Juillet), l'intégralité des dessins réalisés pour l'album Premier Hiver de l'ami Kamel Khélif (il exposait en même temps ses derniers dessins dans la galerie Béatrice Soulié, rue Guénégaud). Jusqu'au 26 août on peut encore voir l'expo qui présente également des oeuvres de Fred Deux, Louis Pons, Hans Bellmer, Zoran Music, Jean Rustin, Paul Rebeyrolle, Ernest Pignon Ernest, Georges Bru, etc... (voir le dossier de presse de l'expo ici).
Au cours de la visite, au premier étage, je suis tombée sur deux tapisseries réalisées en fibres synthétiques (?) qui, vues de loin, donnaient l'impression surprenante ( vis à vis des oeuvres qui les entouraient) d'une imitation un peu clinquante (à cause de l'or ) et made in China de tapisseries plus traditionnelles ... Néanmoins, de plus près le dessin était vraiment impressionnant, de belle facture, saisissant. J'y ai souvent repensé, depuis.
La tapisserie de gauche représentait "La Pythie face aux signes" et celle de droite un visage de jeune femme, on devinait qu'il avait été beau, à présent mutilé, en partie décomposé, "la beauté bafouée" de Stéphane Blanquet.
Stéphane Blanquet est auteur-dessinateur de bandes dessinées, réalisateur courts films d'animation et d'installations et participe à des projets collectifs publiés, traduits ou exposés dans le monde entier. Je ne le connaissais en tant que dessinateur de BD. Il faut découvrir la diversité de son travail sur son site http://www.blanquet.com/
Dans "La pythie face aux signes", la jolie petite fille au premier plan a une allure intemporelle, avec ses tresses et sa robe d'enfant sage, mais ce qu'elle tient entre ses mains et regarde avec attention est un crâne d'animal écorché. Elle est assise à l'avant d'un paysage où l'on voit clairement une grosse fleur claire et ce que l'on pourrait prendre pour un feuillage, mais qui à seconde vue pourrait tout aussi bien être une cage thoracique. Le paysage à l'arrière plan est contemporain, urbain. Au loin des hommes marchent sur un monticule constitué de débris, sont-ce des ruines ou des déchets (produits par une société de surconsommation)?
Bien des éléments rappellent ceux d'une composition baroque à la manière des Vanités ? ( voir la reproduction du tableau de Philippe de Champaigne)
"La Pythie face aux signes" (gauche), "La beauté bafouée" (droite)
Stéphane Blanquet, "La Pythie face aux signes" - 2015- 170 x 240 et "La beauté bafouée"
La Pythie est, dit le titre figurant sur le cartel, face aux signes,
visage grave recueilli sur la contemplation d'un crâne que l'on dirait
celui d'un chien, posé sur ses genoux. La pythie était dans la
période de la Grèce antique, une jeune vierge choisie par les prêtres du
temple d'Apollon à Delphes, et c'est par sa bouche que le dieu énonçait ses prophéties. Ici, l'enfant face aux signes tourne le dos au paysage
apocalyptique alors que le spectateur lui fait face. Selon ces points de vues on pourrait dire que le spectateur de cette tapisserie est face à bien plus de signes que la Pythie ( ou des signes lisibles autrement? )... tout est en définitive là sous nos yeux ... pourquoi chercher ailleurs des signes en réponse à ce que l'on voit ? Constat de notre incroyable propension à tourner le dos à la réalité du monde que nous créons ?
Quel rôle assigner à l'enfant ? Quel avenir lui donne-t-on en héritage à déchiffrer ?
La
référence à l'antiquité dans le titre me semble moins une manière de
parler du passé que d'évoquer le monde contemporain religieux, tourné vers le divin, plus que jamais ... mais à quelle
religion est-il fait allusion ici ? Religions anciennes ou explosion massive de nouveaux mouvements religieux ?
Le dessin est réalisé en tapisserie,
le tissage de fils est-il un clin d'oeil aux fils de la vie, ceux-là
que les Parques avaient loisir de tisser et de couper ayant ainsi tout
pouvoir sur la vie humaine, dont elles pouvaient interrompre le cours à
leur gré ?
Et que dire des couleurs qui dominent dans cette tapisserie ? Le rouge évoque le feu et le sang, tout ce qui est à la fois dynamique et violent, la passion et l'honneur. Il faut rappeler que dans l'antiquité, l'excès des passions était considéré comme négatif, attirant la vengeance des dieux ( Némésis). Peut-être pour cela aussi, le rouge est-il associé au danger ? L'or représente la puissance de l'argent et des biens matériels, la richesse. Peut-être convient-il de se méfier de tout cet or répandu, tout ce qui brille n'est pas d'or et la richesse peut n'être qu'une illusion, un mirage, un mensonge ? En contrepoint à cela, la robe de la fillette et la fleur sont particulièrement "dorées", beautés et richesses fragiles à entourer de soins et chérir comme de vrais trésors ?
Philippe de Champaigne (1602 - 1674) , Vanité, allégorie de la vie humaine
Dans la figuration de cette Vanité, on remarque que la tulipe est également rouge et or (couleurs reprises sur le haut du sablier). De plus, à l'époque où le tableau fut peint (XVIIème siècle), les Pays-Bas connurent ce que l'on a appelé La crise de la Tulipe ( en 1637 à Amsterdam), soit l'augmentation spectaculaire du prix de l'oignon de tulipe pouvant atteindre dix fois le salaire annuel d'un artisan, suivie de l'effondrement des cours, provoquant la première grande crise financière de l'histoire... Je vous laisse envisager les parallèles que l'on peut faire avec l'époque contemporaine... La tulipe, fleur coupée, est une richesse encore plus éphémère et illusoire que le bulbe : infertile et déjà morte (ou en survie).
Voilà quelques uns des signes que me lance cette tapisserie de Stéphane Blanquet et qui m'ont fait apprécier cette oeuvre, au delà du premier regard, au delà du premier signe qu'elle m'a lancé.
Par association d'idée j'ai pensé au générique d'un film d'Agnès Varda que je trouve génial: Cléo de 5 à 7 que voici...
Agnès Varda, Cléo de 5 à 7 ( 1962) le générique de début, la séance chez la cartomancienne.
A 17 h, Cléo une jeune chanteuse, consulte une cartomancienne, inquiète de connaître les résultats des examens médicaux qui doivent lui révéler si elle est ou non atteinte d'un cancer. L'action du film d'Agnès Varda se déroule en temps réel le 21 juin 1961, de 17 à 19 heures. C'est donc l'histoire d'une attente ... d'une vaine ( ?) occupation du temps pour tromper l'angoisse de la mort annoncée dès le générique par la lecture des cartes de Tarot. Le film est divisé en treize petits chapitres ...
Une petite merveille tragique mêlant les registres de façon émouvante.
Je vous renvoie à la fiche du film qui apporte des éléments intéressants quant à sa lecture. C'est là
Il n'y a qu'un pas à faire pour visiter le Jardin des Tarots imaginé et conçu par Niki de Saint-Phalle et Jean Tinguely. Il fut réalisé entre 1979 et 1993 (ouvert au public en 1998), en Italie sur la commune de Capalbio.
Les cartes du tarot sont transposées en immenses sculptures dont certaines sont habitables. Lire ici.
Et voir le film, là :
Niki de Saint-Phalle et Jean Tinguely, "le jardin des tarots". Œuvre publique, Pescia Fiorentina, Italie. Un film de Louise Faure et Anne Julien.
Enfin, j'ai pensé au Jeu de Marseille, réalisé par les artistes surréalistes alors qu'ils étaient réfugiés à la Villa Air-Bel à Marseille, sous l'occupation, entre 1940 et 1942, lorsque Varian Fry pilotait le Comité Américain de Secours ( CAS) . Voir la liste les artistes ayant dessiné les cartes du jeu (sous l'impulsion et le contrôle d'André Breton) sur la photo ci-dessous:
Ce jeu a été édité par André Dimanche (la maison d'édition se trouvait 10, cours Jean Ballard à Marseille). Mon édition indique 1983.
Un aperçu des figures:
Ce que dit la notice ( rédigée par André Breton) : La fin de 1940 et le début de 1941 ont vu se joindre ou se croiser à Marseille diverses personnes afférentes au mouvement surréaliste ou à quelque égard situables par rapport à lui. C'étaient Arthur Adamov, Victor Brauner, André Breton, René Char, René Daumal, Frédéric Delanglade, Oscar Dominguez, Marcel Duchamp, Max Ernst, Jacques Hérold, Sylvaiin Itkine, Wifredo Lam, André Masson, Benjamin Péret, Tristan Tzara. Beaucoup d'entre eux avaient coutume de se réunir au château "Air-Bel" où nous résidions, Victor Serge et moi et où les accueillait en toute cordialité Varian Fry, président du Comité Américain de Secours aux intellectuels. Souhaitons que ce dernier conte un jour prochain ce qu'était le décor de ce grand parc [...] Au nombre des expériences qui ont pu requérir les surréalistes à Marseille - et desquelles ne sont pas de leur part plus exclus que d'ordinaire le goût de la recherche et la volonté de continuer à interpréter librement le monde - figure en bonne place l'établissement d'un jeu de cartes qu'on puisse tenir pour adapté à ce qui nous occupe sur le plan sensible aujourd'hui. Les historiographes de la carte à jouer tombent d'accord pour noter que les modifications qu'elle a subies au cours des siècles ont toujours été liées à de grands revers militaires, dans d'ailleurs s'expliquer autrement à ce sujet. Ce qui, ici, est récusé par nous de l'ancien jeu de cartes, c'est, d'une manière générale, tout ce qui indique en lui la survivance du signe à la chose signifiée : qui se souvient par exemple, ou se soucie de la signification symbolique du "carreau" qui, par l'intermédiaire du pavé des villes, semble, en dernière analyse, désigner les marchands et par surcroît exprimer historiquement la bourgeoisie montante ? Et à qui les quatre emblèmes imprimés aux coins des cartes font-ils songer aux fers d'armes privées que tout usage depuis quatre cents ans ? [...] C'est ainsi que nous avons été conduits à adopter, correspondant aux quatre préoccupations modernes que nous tenions pour majeures, quatre nouveaux emblèmes, à savoir: Amour ..............Flamme Rêve ..................Etoile (noire) Révolution.........Roue (et sang) Connaissance....Serrure La hiérarchie, à partir de l'as se maintenant de manière suivante: Génie - Sirène - Mage - Dix - Etc. chacune des figures (de personnage historique ou littéraire) étant celle que d'un commun accord nous avons jugée la plus représentative à la place assignée, soit: Flamme: Baudelaire, la Religieuse portugaise, Novalis Etoile : Lautréamont, Alice, Freud Roue: Sade, Lamiel, Pancho Villa Serrure: Hégel, Hélène Smith, Paracelse Le joker se présente sous les traits d'Ubu, dessiné par Jarry.
CQFD: Quatre oeuvres autour du signe - qui font signe(s) - et restent à déployer dans leurs lectures ... F.L.
Une très belle soirée partagée avec mes très chers amis et autres fans de la musique de Mark Lanegan et de son groupe de musiciens. Arrivée dans l'amphithéâtre en plein air, surprise de voir le matériel installé avec percussion et claviers. Je m'attendais à un accompagnement réduit de guitares, comme dans les concerts du printemps et du début d'été .... C'était génial ! La douceur de la nuit qui tombe peu à peu et la pluie annoncée qui ne vient pas ... La magie de la (bonne) musique opère ! Quelques photos en souvenir et une vidéo trouvée sur YouTube ( merci à celle qui l'a postée).
Superbe lieu ( Open lucht theater DeGoffert in Nijmegen) et un public très cool.
(merci à Kim pour la photo)
vidéo Pauline Gesink - live in Nijmegen - "One way street"
Les bons moments semblent passer si vite !
Thanks for the good music and this gorgeous summer evening.
Hasta la vista !
PJ Harvey lors d'un concert durant le Down the Rabbit Hole Festival a récité le poème de John Donne "No man is an island" ( 1624) pour signifier son opposition au Brexit.
No man is an island entire of itself; every man
is a piece of the continent, a part of the main;
if a clod be washed away by the sea, Europe
is the less, as well as if a promontory were, as
well as any manner of thy friends or of thine
own were; any man's death diminishes me,
because I am involved in mankind.
And therefore never send to know for whom
the bell tolls; it tolls for thee.
Aucun homme n'est une île, un tout complet en soi
Tout homme est un fragment du continent
Une partie du continent,
Si la mer emporte une motte de terre
L'Europe en est amoindrie
Comme si les flots avaient emporté un promontoire
Le manoir de tes amis ou le tien
La mort de tout homme me diminue
Parce que j'appartiens au genre humain
Aussi n'envoie jamais demander pour qui sonne le glas: