Le granit qu'on peut toucher du doigt, a mille millions d'années. Le ciel est le même, d'un bleu trop pur, vide et glacé, le silence éternel. Nous ne sommes jamais sur cette scène immuable, intemporelle, qu'un accident passager, un émoi négligeable. Cela force l'évidence. Il n'y a pas lieu d'argumenter. "
je voudrais ajouter quelques mots à cet extrait d'un ouvrage de Pierre Bergouniou lu dans Poezibao, ce matin. Certes, comme l'écrit Bergouniou, il n'y aurait pas lieu d'argumenter après la leçon donnée par le paysage et pourtant nous ne pouvons nous empêcher de le faire ... il est donc également dans notre nature de nous interroger et de philosopher parce que l'éphémère de nos vie, bien que recevant la leçon de la Nature, ne peut échapper à sa propre interrogation. On ne peut pas réduire, on ne peut pas simplifier... apaiser, parfois. Si philosopher c'est apprendre à mourir, c'est aussi une manière de vivre, et l'on doit bien vivre aussi avant que d'être mort... je ne suis pas certaine qu'il serait tout à fait souhaitable d'abandonner cette part d'humanité... ?
Poézibao est un journal permanent de la poésie, conçu et réalisé par Florence Trocmé, en lire davantage à ce propos en cliquant ici
Pierre Bergounioux dans Poezibao :
Bio-bibliographie, extrait 1, recension de École, mission accomplie (par T. Hordé), recension de La Fin du monde en avançant et L’Invention du présent (par T. Hordé), Sidérothérapie, compte rendu par T.Hordé, entretien avec Tristan Hordé : 1ère partie, 2ème partie, 3ème partie avec pdf de l’intégralité de l’entretien, Couleurs (T. Hordé), in notes sur la poésie, Une Chambre en Hollande (par T. Hordé), Pierre Bergounioux, l’héritage (par T. Hordé)
4 commentaires:
Je suis ému aux larmes à la lecture de ce texte philosophique de P. Bergounioux qui accompagne pour toi, pour moi et pour ceux qui visiterons ton blog,la disparition soudaine du sculpteur Heribert Maria Staub. Ce texte (avec son autorisation, bien sûr) pourrait accompagner son œuvre que nous allons présenter à ARTEUM à la mi octobre.Je suis remonté dans les archives au mardi 12 juillet et à ta publication "Vanité" suite à la première visite d'atelier où déjà nous savions que (peut-être) Heribert ne sortirai pas indemne d'une grave chute.
Philosophons donc "pour vivre dans cette part d'humanité" avant que d'être mort" Suivons pour notre part les sentiers de la création qui nous mène chaque jour vers le plus haut.
A nouveau quel bonheur, qu'elle sagesse nous apporte ce texte.
Pierre
Nous sommes attristés du décès d'Heribert Maria Staub. Alain Paire m'écrivait encore, combien cela l'avait marqué, cette peur manifeste, exprimée par HMS de fêter ses soixante dix ans et l'intuition que ce serait son dernier anniversaire ... mais cela est bien délicat à évoquer...troublant...
Au travers de l'exposition de ses sculptures, tu souhaitais, Pierre, les faire mieux connaître, ce sera bien au delà, un hommage rendu à son oeuvre et à sa personne avec beaucoup d'émotion. Une émotion que nous devons exprimer, et que nous retrouvons chez certains auteurs. Nous devons en parler...
A bientôt, Pierre
je viens d'aller sur ton blog pour lire ce que tu as écrit sur ton ami sculpteur mais ayant oublié son nom, je n'ai pas trouvé!
En revanche, lu Bergounioux que tu cites: c'est un auteur que j'aime. Et j'ai eu envie de te donner cette formule de Spinoza, l'un des maîtres d'Alain: ce n'était pas une de celles qu'il se plaisait à nous proposer (celles-là,à nous de nous en débrouiller! et il y eut maintes discussions autour des tables amicales!!) mais une citation que fit un de ses amis philosophes en lui rendant hommage lors de ses obsèques:
'Un homme libre ne pense à aucune chose moins qu'à la mort, et sa sagesse est une méditation non de la mort mais de la vie".
J'admire pour ma part bcp Montaigne mais comme on dit (et comme tu le suggères aussi, je pense, dans ton commentaire) il faut tenir les deux bouts, ne rien lâcher, la conscience aiguë de la mort ne devant que nous amener à la "méditation" et l'amour de la vie.
Fin de l'instant philosophique!
Bonne fin de w-end et à bientôt,
bises,
Claudine
Bonjour Claudine,
l'ami sculpteur dont nous avons parlé est Georges Guye.
Je ne connais pas bien (c'est un euphémisme!) les pensées de Spinoza, mais j'adopte celle-ci, oui, tu as bien compris ma pensée, même maladroitement exprimée. Je n'aime pas trop réduire (ou exclure) les points de vue... dans une approche plutôt tâtonnante de la vie, qui n'est pas un bloc achevé (je crois), aussi des opinions "définitives" sur ce qu'est une vie, sa vie, la vie, tiennent davantage de la mort que de la vie... (c'est un raccourci, bien entendu)
Amitié
florence
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