Début janvier je rencontrais Kamel Khélif dans son
appartement marseillais, dans une
rue proche du cours Lieutaud, nous avons
parlé de la bande dessinée qu’il pratique, où la place accordée au
dessin, à la peinture, à la poésie et à l’imaginaire le range parmi les
auteurs-dessinateurs rares qui font un
travail de plasticien et sont édités, le
plus souvent, par de petits éditeurs indépendants (le petit, ici , n’a
rien de péjoratif, il informe d’une réalité quant aux moyens dont disposent ces éditeurs, ainsi
que ce qu’ils représentent en parts par marché.
Côté production, les petits éditeurs, paradoxalement, prennent beaucoup
plus de risques , avec des productions moins standardisées) . Je voulais aussi lui demander comment
il envisage le présent, puisqu’il faut
le dire, pour des artistes comme
lui l’espace éditorial s’est restreint,
du moins est-ce son sentiment.
Une sérigraphie extraite de Dante et le sommeil de Pierre, Nabile Farès, Kamel Khélif
Son éditeur Amok, chez qui il publiait, Cité Bassens, traverse du mazout, en 1997, Les exilés, histoires, avec Nabile Farès,
en 1999, La Petite arabe qui aimait la
chaise de Van Gogh , toujours avec Nabile Farès pour le texte en 2002, a
fusionné avec les éditions Fréon créant Frémok
(FRMK), où il a
publié, en tant qu’auteur –illustrateur,
Ce
pays qui est le vôtre, en 2003.
Avant cela, Kamel Khélif avait publié Homicide,
avec Amine Medjoub, en 1995 et Le
Prophète de Khalil Gibran, également en 1995, chez Z’éditions, et puis, Dante
et le sommeil de Pierre, avec Nabile Farès
à L’école d’art d’Aix-en-Provence . Il est aussi intervenu dans La mort du peintre d’Edmond Baudoin,
publié chez 6 pieds sous terre, en 2004.
Tout cela est revenu, au cours
de la discussion, mais c’est d’abord des
dessins qu’il réalise actuellement, qu’il garde
dans de grands porte-vues, des peintures d’environ 50 X 60 cm, aux bruns
chaleureux que nous avons regardés et dont nous avons parlé.
Kamel, dans les dessins que tu
montres, on voit souvent des figurations d’espaces incertains qui tiennent à la
fois du paysage avec jardins fleuris de dentelles, d’ espaces intérieurs où
sont de larges armoires, des
encadrements de portes, des femmes nues telles des odalisques prenant parfois des poses lascives, des couples d’amants, des hommes,
une femme assise tenant une guitare entre ses jambes. Est-ce que tu suis un projet particulier, une
aventure intérieure ?
(Rires) Non, c’est « inspiration,
inspiration »…Je vais commencer une suite de dessins de plus petits
formats, en noir et blanc, pour
rejoindre ce que je faisais avant (il fait allusion à l’époque où il dessinait Ce pays qui est le vôtre) car la
peinture se perd dans les grands formats comme ceux-ci, elle ne se dilue pas de
la même façon. Le papier que j’utilise
est recouvert d’une fine couche de peinture, ce qui me permet de peindre à l’huile, une huile très diluée sur laquelle
je reviens avec du White Spirit pour faire des taches. Je mélange des couleurs
d’ocre et de marron auxquelles j’ajoute un peu d’or pour donner un aspect
satiné à
la matière.
Pour les sujets de mes dessins, il ne faut pas
trop chercher ce que cela représente,
des personnages, une fenêtre ouverte sur l’étrange, un arbre, un homme qui apparaît dans
l’ouverture d’une porte ceinte d’un liseré bleu… Lorsqu’un dessin est achevé, j’oublie le sens
qu’il avait pour moi au moment où je le créais. Je ne cherche pas à coller à
l’actualité, pourtant quelquefois, on peut interpréter certains éléments, comme
les ossements, les crânes, ils peuvent
faire écho à tous ces dictateurs
arabes qui sont tombés, aux meurtres
qu’ils ont perpétrés, mais c’est seulement suggéré, on peut en faire de multiples lectures, les éléments
présents étant bien souvent des prétextes à dessiner, je suis à la recherche de l’étrange, du
poétique et de l’imaginaire, même si le politique et le social sont
sous-jacents.
Kamel Khélif feuillette Comics 2000 publié par l'Association. Chaque auteur avait une quinzaine de pages pour dessiner une histoire muette, pour pallier les difficultés de traduction. Ici, nous voyons le projet de Frédéric Pajak. Kamel Khélif a également participé à cette BD collective.
Veux-tu dire que tu t’orientes
maintenant vers le dessin, la peinture et que tu délaisses la bande
dessinée ?
Il y a dix quinze ans il était
plus facile pour un dessinateur de bande dessinée qui s’orientait vers une recherche picturale de peintre, qui proposait
une approche poétisée de la réalité, de se faire éditer. Je trouve que l’espace pour des gens comme
moi s’est extrêmement restreint. Un livre comme La jeune fille et la mort , ne pourrait pratiquement pas
émerger aujourd’hui. Il en est de
même pour Ce pays que est le vôtre,
publié en 2003, qui, à l’époque, avait été classé par certains journalistes
de BD parmi les vingt meilleurs albums
des années 2000 et qui m’avait même valu d’être invité à l’émission de Philippe
Lefait, Les Mots de Minuit .
Le problème est autant du côté des éditeurs
indépendants qui ont du mal à survivre, que du côté de la rémunération des artistes qui publient chez ces mêmes petits éditeurs. Les droits d’auteur sont d’un montant très
faible (le prix d’un ou deux dessins vendus en galerie) pour des
mois de travail. Si j’étais comptable je laisserais tomber la BD et je ferais
des dessins, mais, j’aime les livres ! Mon statut est bâtard, quand je fais des
dessins, j’ai la nostalgie des livres, quand je fais des livres je rêve de formats, de dessins plus libres et
à cela se rajoute l’écriture. Je suis en
général plus sollicité par d’autres mondes que celui de la BD qui me semble
malgré tout toujours cantonnée aux trois
catégories des Comics américains, de la ligne claire européenne et du manga
asiatique, avec comme point
commun un dessin qui n’a pas d’ambiguïté ni d’équivoque : c’est le monde
représenté en plus petit, où une voiture est une voiture.
Je suis - avec quelques autres dessinateurs plus plasticiens, Baudoin, Olivier Bramanti, Raùl, Lorenzo Mattotti … - dans une autre
lecture et une autre écriture du monde, pour explorer d’autres territoires,
l’âme, l’obscur etc… Peut-être que les
éditions Amok fondées en 1994 par Yvan Alagbé et Olivier Marboeuf,, chez
lesquelles j’ai édité plusieurs livres qui me tiennent à cœur, de par l’origine de ses directeurs, le premier
Béninois,
le second Antillais, de par la couleur de leur peau, leurs cultures, permettaient que l’étrange, le poétique, le
social et le politique soient traités
dans la bande dessinée… ils étaient à la recherche d’auteurs aux démarches artistiques appuyées,
personnelles.
Un dessin en noir et blanc de Cité Bassens, traverse du mazout
Depuis les années 1990, la bande dessinée a tout de même beaucoup évolué, avec des
auteurs qui eux-mêmes n’étaient pas satisfaits de se cantonner à la bande
dessinée de leur enfance . Ils se sont lancés dans ce qu’ils ont appelé la
« nouvelle BD », la bande
dessinée alternative, bousculant les codes, introduisant le noir et blanc,
réinventant les formats, les écritures etc…
En effet, l’Association a permis
à la bande dessinée d’évoluer ; quand (A Suivre) a dit : « plus
d’auteur, moins de BD », le slogan
a été repris par l’Association, pour
passer d’une BD anonyme à une BD d’auteur et c’est ainsi que sont nées les BD
dans lesquelles les auteurs ont parlé d’eux, les auteurs comme Edmond Baudoin,
David B., Marjane Satrapi.
Mais l’Association n’aime pas, quand même, cette BD plasticienne. La première fois qu’ils ont vu des expos de
BD des auteurs espagnols comme Raùl ,
qui tentaient des expériences graphiques
et les exposait en tant que
telles dans des galeries, ils ont rigolé, se demandant qu’est-ce que
c’était que ces auteurs qui se prenaient pour des artistes en accrochant leurs planches
sur les murs !
Aux éditions Amok, j’avais dit à l’éditeur qu’il serait bon
d’indiquer en plus de la bibliographie
des auteurs, les expositions que nous réalisions car pour nous les deux sont importants. Je me souviens qu’au festival d’Aix, j’avais
eu une discussion avec François Boucq (c’était en 2004) qui avait réalisé
l’affiche pour le festival, discussion que nous n’avons pas eu le temps de
pousser très loin, pour dire qu’il ne
faut pas opposer la BD plasticienne et à l’autre BD. Toutefois cette question
rejoint celle de l’histoire de l’art et la question de la figuration par
le trait qui a dominé dans l’art
occidental, jusqu’à Cézanne qui a aboli le liseré, le contour et dit que la
peinture doit se faire par les taches,
comme celles que l’on voit quand on
ferme les yeux.
La peinture, c’est la rencontre
de la tache et du trait, métaphoriquement, c’est la rencontre de l’homme avec
la femme, qui vont engendrer l’humanité.
Or en
BD, c’est quand même la ligne claire qui domine. Le rapport à la couleur est
secondaire, dans la grand majorité de la production. Elle est aujourd’hui posée par ordinateur, on
remplit les espaces, c’est du coloriage, sans déborder
L’année dernière, au festival d’Aix,
j’ai vu Findakly, la compagne et coloriste de Lewis Trondheim l’accompagner et co-dédicacer l’album Ralph
Azham. Elle avait abandonné la palette
graphique pour la peinture, pour cet album, signe, peut-être que tout le monde est en perpétuelle recherche et que la tache (et justement il y
en avait dans l’album) n’est pas oubliée ?
Alex Barbier qui était édité par
Amok, a commencé à faire de la BD dans les années 70. Il est un des rares à
avoir travaillé la couleur en direct sur la planche et non pas sur les
rodoïds comme cela se pratiquait. Il avait un rapport très fort à la couleur, à
la tache, une bande dessinée singulière pour l’époque. Concernant la ligne claire et pour en revenir
à l’Association et à d’autres groupes, ils ont pris le contrepied et ont travaillé sur l’esthétique de la « ligne
crasse », mais on ne sortait toujours pas de la ligne ! En BD, la
référence en peinture ça reste Ingres, parce qu’il est dans l’éloge du trait. Or
à cette époque, Delacroix était plus intéressant,
il était dans la peinture, dans la
matière.
Ta dernière expérience en bande
dessinée est plutôt une belle histoire, un truc inattendu, qui a commencé comme
un conte de fées, quand l’actrice canadienne Mia Kirshner qui avait vu un de
tes livres à Paris t’a contacté pour illustrer
l’histoire d’une jeune prostituée birmane réfugiée en Thaïlande dont
elle avait acheté les droits. Je crois
que le titre de cette BD, dans la version américaine est I live Here.
Est-ce que tu peux m’en dire davantage ?
Oui, ça a bel et bien commencé
comme un conte de fées, mais les choses se sont détériorées et mon travail n’a
pas été tout à fait respecté. Le récit
que j’ai illustré est le récit autobiographique d’une jeune prostituée Birmane
qui travaille en Thaïlande. Mia Kirshner (actrice que l’on a vue dans le Dahlia Noir de
Brian de Palma) m’a contacté en 2003,
elle a travaillé longtemps sur le projet, parcourant divers pays pauvres, le
Malawi, le Mexique, la Thaïlande, dans le but de recueillir des témoignages d’enfants
maltraités, de jeunes femmes violentées et prostituées. Le livre ,
I live Here, publié chez
Arcady, se présente comme un coffret ayant
l’apparence d’un fragment de mur, contenant quatre livres, un pour chaque pays
parcouru. Quatre artistes ont été choisis, dont Joe Sacco. Les volumes mélangent
textes et poèmes, peintures, BD, photos.
Je devais aller en Thaïlande pour rencontrer la jeune fille, mais c’était
en 2003, pendant l’épisode du Stras et j’ai renoncé à m’y rendre. Le livre a été publié en 2008. Ma déception a été de constater que sur les
34 planches dessinées, sur lesquelles nous nous étions pourtant mis d’accord,
Mia Krishner était venue à Marseille, je lui avais montré l’intégralité du
projet crayonné, 20 seulement ont été
gardées et des planches, voire des cases ont été déplacées, modifiant le livre considérablement. Peut-être est-ce une déformation professionnelle
du fait qu’elle travaille dans le cinéma où on fait et refait une scène, où le
réalisateur a ou n’a pas le « final cut »… toujours est-il que je
suis irrité que mon travail n’ait pas été respecté.
Une version française de mon
livre a été publiée dans Le Tour du Monde, vol.2. chez Delcourt.
Quels sont tes projets immédiats ?
Je dessine. Parmi les illustrateurs d’aujourd’hui, il y a
des illustrateurs jeunesse que j’aime beaucoup, leurs images sont recherchées
de même que leurs dessins, c’est inventif, curieux, en recherche et j’y vois
des propositions intéressantes, ce que je ne retrouve pas en BD. Je me demande si je n’ai pas, à l’heure
actuelle, davantage ma place dans un festival du livre comme celui de
Montreuil, plutôt qu’au festival d’Angoulême.
Je dessine donc, et je suis en recherche d’une galerie pour y montrer mon
travail de façon permanente. J’ai
peut-être trouvé un lieu dans la Galerie Béatrice Soulié, rue Guénégaud dans le
quartier de Saint Germain des Près , mais rien n’est encore certain alors on termine sur un point d’interrogation
***
Pour mémoire, je renvoie à deux articles au moins. L'un, que l'on peut considérer comme un article de fond sur le travail de Kamel Khélif, écrit par Cyril Anton et publié sur le site de la Galerie Alain Paire.
Un entretien d'Alain Paire et de Kamel Khélif, de 2009. Alain Paire, que je remercie pour m'avoir facilité la rencontre avec Kamel Khélif.
Kamel Khélif est né à Alger en 1959. Ses parents et toute sa famille arrivent à Marseille en 1964. Il habite à la cité Bassens des quartiers nord pendant vingt années.
Dessinateur industriel, puis animateur de quartier, il abandonne ces métiers pour se consacrer au dessin et à la peinture.
6 commentaires:
Un bel entretien qui met en avant un artiste authentique dans un milieu où ils se font trop rares. J'aime bp ce qu'il raconte à propos des auteurs de la ligne claire et les colorieurs sans dépasser de Photoshop...
Je savais que tu avais cet entretien "sous le coude" depuis un certain temps, souhaitant le parfaire, comme à ton habitude, danstoute sa richesse sans rien oublier.Je ne connais pas le passé (encore présent pour un temps peut-être) de Kamel en tant qu'auteur de BD bien que son exposition chez Alain Paire dans le cadre justement du 9 ème art le laissait supposer. Cette série de dessins, pour le coup, qui s'annonce sur son arrivée à Marseille et pour en avoir vu deux d'entre eux en toute confidentialité est pleine de promesse. Je ne peux que l'encourager (transmettre au besoin) pour qu'il insiste (c'est tjrs difficile d'être son propre "démarcheur") auprès de Béatrice Soulié pour qu'elle l'expose dans sa galerie parisienne.Il trouvera là le "marché" (car il faut bien être pragmatique!) à la hauteur de son travail, de son talent... bien que A. Paire ait fait aussi une exposition et certainement de prochaines dans ce sens.
J'ajouterai que sauf erreur de ma part tu ne mentionne pas ni Kamel non plus son exposition (Décembre 2099/ mars 2010) à l'artothèque Antonin Artaud lieu à l'édition du cahier N° 48 que je recommande à tous de pouvoir se procurer en complément de ton excellent entretien.
Merci Pierre, tel Colombo, tu explores le parcours artistique de Kamel Khélif... qui est riche et se fait de projets et en projets apportés par des rencontres, je crois que c'est ainsi que les choses se passent.
Je lui souhaite effectivement d'avoir la reconnaissance et l'appui d'une structure pour diffuser son travail tout à fait magnifique! Un univers graphique que j'aime beaucoup regarder, car c'est vrai, il inspire du rêve et de la poésie.
J'aime par exemple le grand format de "Ce Pays qui est le vôtre", un livre très haut et de belles planches qui permettent de travailler dans le détail tout en gardant de l'espace pour faire respirer le dessin. C'est par là que l'esprit est inspiré.
Concernant "photoshop" et les différentes techniques que nous sommes amenés à découvrir, à expérimenter, on pratique jusqu'à bien comprendre et bien maîtriser un moyen et puis au bout d'un temps, on est assez aguerri pour avoir envie de tenter autre chose et de remettre la technique en question... Mais tout à son intérêt quand on arrive à ne pas seulement se soumettre à une technique, mais à se l'approprier pour la rendre vivante.
Je ne suis pas parvenue à retrouver la trace du cahier n° 48 de l'artothèque... désolée. Si besoin j'engagerai les services d'un détective !
J'essaye de joindre mr Khelif en vain. Pourriez-vous lui faire passer ce courriel Merci. ''Monsieur Khelif, il y a environ deux ans, vous avez rencontré mon frère dans un bar du Cours Lieutaud à Marseile pour nous apporter votre BD que je voulais offrir à mon ami Madjid, aux Baumettes et avec qui j'ai longuement correspondu. Actuellement il est en liberté provisoire. A sa sortie de prison, il voulait, tout excité, que nous fassions imprimer notre correspondance. Je lui ai répondu que ce serait certainement moi qui me taperait tout le boulot , alors j'ai refusé ! Mais , j'avais des remords et j'ai commencé à m'y mettre, juste sur une période de trois mois. Un ami, éditeur d'une petite revue à Aubagne, m'a fait une mise en page, avec les textes et les dessins que j'avais mis dans mes lettres. Le dessin que vous aviez fait sur la première page de votre BD m'a ému. Pourriez-vous nous donner l'autorisation de le joindre à notre travail ?
NB je suis très sensible à ce que vous peignez actuellement. Je trouvais vraiment très sombre ce que vous faisiez avant, j'ai besoin de soleil....Mais maintenant, chapeau, cela me parle aux tripes et au cœur ;
Amicalement Nicole Digier
J'essaye de joindre mr Khelif en vain. Pourriez-vous lui faire passer ce courriel Merci. ''Monsieur Khelif, il y a environ deux ans, vous avez rencontré mon frère dans un bar du Cours Lieutaud à Marseile pour nous apporter votre BD que je voulais offrir à mon ami Madjid, aux Baumettes et avec qui j'ai longuement correspondu. Actuellement il est en liberté provisoire. A sa sortie de prison, il voulait, tout excité, que nous fassions imprimer notre correspondance. Je lui ai répondu que ce serait certainement moi qui me taperait tout le boulot , alors j'ai refusé ! Mais , j'avais des remords et j'ai commencé à m'y mettre, juste sur une période de trois mois. Un ami, éditeur d'une petite revue à Aubagne, m'a fait une mise en page, avec les textes et les dessins que j'avais mis dans mes lettres. Le dessin que vous aviez fait sur la première page de votre BD m'a ému. Pourriez-vous nous donner l'autorisation de le joindre à notre travail ?
NB je suis très sensible à ce que vous peignez actuellement. Je trouvais vraiment très sombre ce que vous faisiez avant, j'ai besoin de soleil....Mais maintenant, chapeau, cela me parle aux tripes et au cœur ;
Amicalement Nicole Digier
Pour Nicole Digier,
j'ai bien transmis votre message ...
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