Annick Pegouret, peintures, continuité d'hier à aujourd'hui
Les œuvres choisies par Annick Pegouret, pour cette exposition,
s’articulent entre hier et aujourd’hui, l’intérieur et l’extérieur et ont
pour fil directeur, la figure. Elle a
choisi de montrer deux grandes peintures
sur toile, figurant deux couples côte à côte,
A cinq heures , et Face à nous , des peintures de plus
petit format, sur papier, où elle fait se
rencontrer deux ou trois personnages évoluant à l’intérieur ou à
l’extérieur, près de la rive, des
peintures de paysages sans figure, Mémoire d’eau et d’autres
très récents paysages en feu.
La diversité des oeuvres rend compte d’un parcours de création continu qui,
laissant entrer la vie avec ce qu’elle
connaît de contraintes, de ruptures et de nécessaires réaménagements, a évolué sans
s’interrompre.
Depuis la fin des années quatre-vingts, Annick Pegouret poursuit un
travail de peinture sur la figure, gardant, quand cela est possible, le même modèle
pendant des mois ou des années. Ainsi, plusieurs
modèles se sont succédé dans son atelier, avec des présences plus fidèles qui se
reconnaissent au fil des œuvres, presque familières, par périodes. Les figures voisinent, saisies dans un coin
d’atelier. Que ce soit dans les grandes
peintures sur toile des années 95, ou
les plus petits formats commencés dans les années 2000, le dessin d’après modèle est
simplifié, pourtant attentif à être très juste, des détails du décor réel sont
évacués et parfois transformés pour les besoins de l’équilibre et de la
composition des œuvres.
Dans les grandes peintures
présentées ici, les personnages nous font face, il s’agit de deux couples, mais
ils sont volontairement montrés dans des
postures qui ne précisent pas l’intimité. Ils sont tournés vers le spectateur qu’ils incluent dans leur probable
relation. Ils n’ont pas l’un pour l’autre
les regards et attitudes des couples qui évoluent dans l’intimité, la légère distance
entre leurs corps maintient ou suggère des sensations, sans plus. La présence
du spectateur au-delà du « quatrième mur » de l’atelier est aussi la
place du peintre. Spectateur ou peintre ne sont pas ignorés du
couple, la communication se fait aussi avec cet autre non figuré, de l’autre
côté du miroir, de l’autre côté du tableau, c’est un espace où les sensations
circulent. Les bleus outremer et les bleus phtalo dialoguent avec le gris-noir
des vêtements et les tons chauds et chatoyants des murs et du tapis, l’atmosphère
est calme. On est dans la peinture, le modelé des corps et des matières, les plis
des vêtements, mais encore le rapport coloré.
Les bleus qui évoquent le ciel et la mer, les tons chauds, le sable, le
soleil, les carnations halées parlent de
la Méditerranée. Depuis l’intérieur de l’atelier, c’est l’ailleurs et l’autre que l’on voit.
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