Marguerite Marie et
Madeleine
Il faut bien que les sœurs aillent par trois
Aux vitres j’écris quand il fait bien froid
Avec mon doigt leur nom dans mon haleine
Pour le bal de Saint-Cyr elles ont mis
Trois des plus belles robes de Peau d’Âne
Celle couleur de la route océane
Celle de vent celle d’astronomie
Comment dormir à moins qu’elles ne viennent
Me faire voir leurs souliers de satin
Qui vont danser danser jusqu’au matin
Pas des patineurs et valses de Vienne
Marguerite Madeleine et Marie
La première est triste à quoi songe-t-elle
La seconde est belle avec ses dentelles
À tout ce qu’on dit la troisième rit
Je ferme les yeux je les accompagne
Que les Saint-Cyriens avec leurs gants blancs
Que les Saint-Cyriens se montrent galants
Ils offriront aux dames du champagne
Chacune est un peu pour eux Cendrillon
Tous ces fils de roi d’elles s’amourachent
Si jeunes qu’ils n’ont barbe ni moustache
Mais tout finira par un cotillon
La vie et le bal ont passé trop vite
La nuit n’a jamais la longueur qu’on veut
Et dans le matin défont leurs cheveux
Madeleine Marie et Marguerite
Il faut bien que les sœurs aillent par trois
Aux vitres j’écris quand il fait bien froid
Avec mon doigt leur nom dans mon haleine
Pour le bal de Saint-Cyr elles ont mis
Trois des plus belles robes de Peau d’Âne
Celle couleur de la route océane
Celle de vent celle d’astronomie
Comment dormir à moins qu’elles ne viennent
Me faire voir leurs souliers de satin
Qui vont danser danser jusqu’au matin
Pas des patineurs et valses de Vienne
Marguerite Madeleine et Marie
La première est triste à quoi songe-t-elle
La seconde est belle avec ses dentelles
À tout ce qu’on dit la troisième rit
Je ferme les yeux je les accompagne
Que les Saint-Cyriens avec leurs gants blancs
Que les Saint-Cyriens se montrent galants
Ils offriront aux dames du champagne
Chacune est un peu pour eux Cendrillon
Tous ces fils de roi d’elles s’amourachent
Si jeunes qu’ils n’ont barbe ni moustache
Mais tout finira par un cotillon
La vie et le bal ont passé trop vite
La nuit n’a jamais la longueur qu’on veut
Et dans le matin défont leurs cheveux
Madeleine Marie et Marguerite
Dédicace : A mes soeurs, Anne et Hélène en ce soir de fête, ce poème de Louis Aragon, Le Roman inachevé, 1956, Florence. A toutes les soeurs d'hier, d'aujourd'hui et de demain .... et à leurs frères aussi, qui sont nos princes !
Hommage à Louis Aragon pour le trentième anniversaire de sa mort, ce 24 décembre.
Hommage à Louis Aragon pour le trentième anniversaire de sa mort, ce 24 décembre.
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