Je recevais hier un message de Thibaud qui annonçait son retour d'Afrique. Ses mots m'ont touchée et je lui demandai la permission de diffuser sa lettre et les liens vers les deux blogs dans lesquels il publie photos, textes et poèmes, carnets de voyages.
Ce sont ses mots:
"Les hasards de la vie, bien plus que
ses conjectures que nous appelons projets, nous poussent à nous
déplacer, à partir ou à revenir.
Aussi, un vendredi de juin, le 15,
voilà que je rentrais du Mozambique où je venais de passer neuf
mois. Et si cette date avait été fixée depuis toujours, elle
m'apparaissait à moi comme un hasard que je ne maîtrisais pas et que
je ne comprenais pas plus.
Les personnes qui ont pu me voir de
nouveau à Aix, marchant dans ses rues ensoleillées, où à Arles,
où j'exposais dans le festival Off, en réalité ne m'ont pas vu.
Elles ont vu mon enveloppe physique,
bien sûr, et aux dires de certaines, « amaigrie », elles
ont vu quelqu'un marcher, sourire et parler, elles ont vu ce que les
bouddhistes appellent ma « dépouille mortelle », mais je
n'étais pas là.
Ce Mozambique que j'ai mis tant de
temps à aimer, à sentir,
voilà qu'il ne voulait plus s'en aller, ou que moi je ne voulais plus
partir.
Un heureux
« hasard » du sort a fait que je devais reprendre l'avion
pour Maputo le 13 juillet, pour exposer mes photos au prestigieux
centre culturel français de la capitale.
Je remettais donc
une deuxième fois les pieds en Afrique en si peu de temps.
Tant mieux, car
l'homme que vous aviez croisé à Aix avait des allures de fantômes
qu'il fallait exorciser.
Et au risque d'être
mystérieux mais il m'est encore difficile de développer plus, les
aléas du sort ou de la vie m'ont réservé une surprise à mon
premier retour qui ne pouvait que me déstabiliser.
Je ne pouvais plus
guère parler à personne.
Il fallait que je
reparte.
(...)
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