jeudi 18 octobre 2018

PRATIQUES DU PAYSAGE, Alain GOETSCHY - 200rd10 Les Lamberts

Du 13 au 16 octobre dernier, Alain GOETSCHY exposait des peintures, des pastels et des photos aux Lamberts  (200rd10 à Vauvenargues) dans le cadre du projet PRATIQUES DU PAYSAGE.  Le projet conçu comme un triptyque fait dialoguer (plutôt que se confronter) trois démarches  d'artistes qui se connaissent par ailleurs très bien.  
Les Lamberts est un lieu d'exposition d'arts contemporains privilégiant les pratiques  sur le paysage et,  particulièrement, le paysage naturel.  Cette exposition qui s'inscrit dans le temps ( autre donnée importante du rapport à la nature)  montre les oeuvres des trois artistes à tour de rôle, pendant trois semaines. Après qu'Alain GOETSCHY a ouvert le dialogue, c'est le sculpteur  Georges GUYE qui exposera du samedi 20 octobre au mardi 23 octobre, puis le plasticien  Raymond GALLE, du samedi 27 au mardi 30 octobre 2018.
Quelques photos de l'exposition donnent un aperçu du projet d'Alain GOETSCHY.



 Alain GOETSCHY  s'exprime ici par la peinture, les pastels et la photo.  J'ai principalement retenu ses oeuvres mettant en parallèle la vague des paysages de mer  et les cimes ou crêtes rocheuses de montagnes.  Le rapprochement fascine car on ne sait en définitive ce que l'on regarde. L'image fixe est de toutes les façons un mouvement figé, la représentation  d'une interprétation ressentie du paysage qui permet de confondre l'un et l'autre.  On se rappelle le célèbre tableau de Caspar David Friedrich, "Voyageur contemplant une mer de nuage" (Der wanderer über dem nebelmeer, 1818) dont le titre même retient la confusion possible et le vertige du paysage, sensible dans le tableau.  C'est qu'Alain GOETSCHY  songe aussi à un temps vertigineux,  un temps que l'on ne peut atteindre qu'en pensée mais que l'on croit parfois entrapercevoir dans le paysage.  Il songe au temps du fond des âges, dont il doit bien rester une empreinte quelque part dans le paysage que nous regardons aujourd'hui, celui d'avant l'apparition de l'Homme.  Pour cela, ses paysages sont désertés par la présence humaine. C'est une différence avec le tableau de Friedrich, Alain GOESTSCHY efface jusqu'à la présence du regard et par la même de l'artiste.  Le paysage semble exister en lui-même et uniquement de lui-même. Ce biais s'accorde avec la représentation figurative et réaliste du paysage,  hormis sa transposition en noir et blanc qui souligne un parti pris, un projet.    Est-ce  une projection futuriste de l'après humanité ? Est-ce rappeler  à l'Homme qu'il n'est qu'un grain de sable dans l'éternité ? Un grain de sable dont le monde se moque bien de savoir s'il existe ou non.  Le "THIS" en lettre d'or qui surplombe le paysage semble littéralement honorer (valoriser) la chose matérielle et non à l'être. 


D'une autre manière, l'image de la vague d'eau et la crête de granit peuvent se confondent dans une temporalité qui n'est pas à notre échelle. Du point de vue de  la perception du paysage à notre échelle spatio-temporelle, la vague avance, mouvante et fluide et la montagne est de marbre, immobile, mais dans d'autres rapports  de perceptions temps/espaces, ne pourrait-on appréhender  la vague de mer immobile et la montagne en mouvement ?  C'est ce que semble questionner  le travail d'Alain GOETSCHY  en traitant l''une et l'autre comme des images qui peuvent nous leurrer et confondre nos perceptions visuelles et cognitives.







Pour continuer la découverte du travail d'Alain GOETSCHY, on peut se rendre sur son site.


Pour la suite de l'exposition PRATIQUES DU PAYSAGE, rendez-vous est pris samedi 20 octobre pour le vernissage de l'exposition de Georges GUYE (15h 19h) et jusqu'au 23 octobre, et le samedi 27 octobre de 15h à 19h  pour le vernissage de l'exposition de Raymond GALLE (jusqu'au 30 octobre). 



PRATIQUES DU PAYSAGE
Les Lamberts
200rd10 (route de Vauvenargues)

tel: 04 42 24 98 63
200rd10@gmail.com


1 commentaire:

Anonyme a dit…

Merci Florence pour la qualité de ce reportage, je ne pouvais être présente ni voir à temps les œuvres avant le décrochage, il m'en reste donc un peu de sel... Muriel Daumal